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Critique de Cigale17


Une table des matières qui annonce la couleur : un prologue, 44 chapitres et un épilogue, des titres qui fleurent bon la Provence, de fréquents recours au parler local et aux auteurs régionaux, l'annonce de la rencontre d'un Hussard et d'un Ravi sans oublier un joli croquis sur la deuxième de couverture pour ne pas se perdre dans cette belle région. le prologue se présente comme un conte étiologique expliquant la création du Luberon par Dieu, aidé de la Terre, du Feu, de l'Eau et de l'Air, tout simplement ! Olivier Mak-Bouchard rapporte ou crée de nombreux récits étiologiques dans le Dit du Mistral et entraine ses lecteurs dans un monde fantastique ou les dieux des temps anciens peuvent reprendre vie et intervenir dans la vie de ses personnages.
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Monsieur Sécaillat, le voisin du narrateur, frappe un matin à sa porte. Habituellement, ils entretiennent des relations de politesse, rien de plus. Que peut-il-bien vouloir ? le vieux paysan demande au narrateur de le suivre et l'emmène vers un muret de pierre qui, à cause d'un violent orage et d'un grand vent, a commencé à s'ébouler. On aperçoit maintenant des fragments, des tessons, allez savoir de quoi… La région est riche en vestiges de l'époque gauloises, les deux hommes en sont parfaitement conscients, et normalement, il faudrait prévenir les autorités. Mais Monsieur Sécaillat ne l'entend pas de cette oreille : prévenir les autorités, cela signifie un tas de problèmes, des archéologues partout, l'accès à son champ de cerisiers bloqué et l'impossibilité de faire ce qu'on veut chez soi. Pas question ! le narrateur transige et convainc son vieux voisin : d'accord, ils ne préviendront personne, mais ils fouilleront comme de vrais archéologues, en prenant toutes les précautions nécessaires. le narrateur, passionné par l'archéologie quand il était jeune, sait assez bien comment s'y prendre. Et c'est parti !
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Avant même d'attaquer la lecture, j'ai d'abord été complètement séduite par l'objet-livre, comme on dit parfois : la beauté de l'illustration de couverture, la qualité graphique, celle du papier, le soin apporté à chacun des choix matériels (lire à la fin du roman « L'ouvrage » qui décrit ces options et qui rend justice à chacun des intervenants). La première partie m'a beaucoup plu. J'ai aimé les travaux d'approche de ces deux hommes qui s'apprivoisent petit à petit, la naissance de la confiance et du respect, leur pudeur et leur retenue. J'aurais bien voulu caresser le Hussard, ce beau chat blanc botté de noir, et mieux connaitre Blanche, la femme du narrateur, et voir « en vrai » la femme-calcaire, blanche elle aussi… L'immersion dans cette belle région s'effectue en profondeur, s'attachant à la beauté du lieu, bien sûr, mais aussi aux sons et à la lumière, à la langue et à la culture, aux contes et aux légendes. Cette aventure contemporaine immerge le narrateur dans un passé mystérieux qui vient influer sur le présent et se révèle capable de le modifier. En effet, au milieu du roman, on peut dire que le récit bascule vers le fantastique. J'avoue avoir moins apprécié cette deuxième partie que j'ai trouvée longuette, et par laquelle j'ai eu parfois de la difficulté à me laisser porter. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit là d'un beau premier roman.
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