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Citations sur Le temps des grêlons (18)

« Bbbaaahhh, ça schlingue là-dedans, ai-je dis en me bouchant le nez. Ça-ça pue la mort, t-tu veux dire. Là- là-dedans, y a un ca-ca, ca-ca… » essayait de dire Jean-Jean. Il était tout rouge, tout excité, je ne l'avais jamais vu comme ça. « Y a un caca dans la cabane ? » l’ai-je coupé pour arriver à lui faire cracher le morceau. (Avec lui, hein faut pas être pressé, vous m'avez compris). C'était dégueulasse, y a vraiment des malpolis partout. Non seulement les gens n'avaient pas le droit de rentrer dans la cabane super secrète, mais ils avaient encore moins le droit d'y faire la grosse commission. Elle est où, hein, la politesse ?!
« N-non, y a un ca-cadavre là-dedans », il a répondu avec des yeux grands ouverts et des étoiles dedans. Quand je vous ai dit qu'il finirait policier, j'ai pas exagéré.
« Le cadavre de quelqu'un qui est mort ? »
Pendant un moment, on s'est regardés sans rien dire. Un mort, c'est pas rien.
(p.75)
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C’est la réalité des photos qui sont sur mon cœur
que je veux
Cette réalité seule, elle seule, et rien d'autre
Mon cœur le répète sans cesse comme une bouche
d'orateur et le redit
A chaque battement
Toutes les autres images du monde sont fausses
Elles n'ont pas d'autre apparence que celle des fantômes

Guillaume Apollinaire
(p.215)
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Si les temps revenaient, les temps qui sont venus !
- Car l'Homme a fini ! l'Homme a joué tous les rôles !
Au grand jour, fatigué de briser des idoles
Il ressuscitera, libre de tous ses Dieux,
Et, comme il est du ciel, il scrutera les cieux !

Extrait de Soleil et Chair
Arthur Rimbaud, 24 mai 1870
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J'ai pris mon vélo et direction Saint Saturnin, un bâton de réglisse entre les dents, histoire de faire comme Lucky Luke sur Jolly Jumper. Entre la serviette du Grand Bleu qui n'arrêtait pas de frotter contre la roue arrière, la passoire qui me tombait sur les yeux et mon glaive gaulois qui faisait dérailler la chaîne, ça n'a pas été de la tarte, mais bon. En plus, à la fin pour arriver au village, il y a une sacrée montée, ça fait les mollets. (p.49)
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Jean-Jean m’a demandé si je voulais un long ou un court, avec ou sans sucre. À vrai dire, ce n'est pas vraiment lui qui posait ces questions, c'était plutôt la machine à café, et Jean-Jean ne faisait que lire les instructions qui s'affichaient. Je me suis dit que ce n'était pas le moment de faire des simagrées, qu'il fallait prendre du café comme les Grandes Personnes. J'ai répondu un long, avec du sucre : ça aiderait à le faire passer.
Malheureusement, la machine a répondu qu'il n'y en avait plus : « T-tant pis, il va f-falloir faire sans » a grommelé Jean-Jean. Il s'est servi à son tour, et on est restés silencieux pendant un moment en touillant dans nos gobelets.
C'était complètement inutile, puisqu'il n'y avait pas de sucre : autant jouer au mikado avec les mains de Mickey Mouse. Mais bon, on touillait.
(p.275)
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Au tour suivant, quelqu'un que nous n'attendions pas est monté dans une auto tamponneuse. C'était Bateau-Ivre, il avait remisé l'autobus au dépôt, et était venu passer la soirée à la kermesse. C'était marrant de le voir assis ailleurs que dans son fauteuil de chauffeur, sous les néons électriques et avec l'odeur de la barbe à papa. Le volant paraissait tout petit dans ses grosses paluches. Pareil pour l'auto-tamponneuse. On aurait dit Donkey Kong dans son kart, il ne lui manquait plus que la banane.
Il nous a vu tous les trois en train de rigoler et a grommelé : « Allez les trois Mousquetaires, après tout ce temps que je vous balade dans tout le pays d'Apt, toujours intriqués comme cul et chemise, je vais vous claquer la bise à la manière Crash Dummies, moi, vous allez m'en dire des nouvelles ».
(p.135)
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"Je suis physicienne de formation, et je peux vous dire que Dieu ne joue pas aux dés", elle a répondu en regardant les nuages dehors.
D'accord, ai-je pensé, mais peut-être que le petit Jésus jouait aux billes.
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Lorsque les appareils photo se sont arrêtés c'est de ce côté-là qu'on avait creusé pour trouver une explication. On a regardé à nouveau, on a renvoyé de la data pour voir.
Le Nuage est toujours là, et il joue toujours avec la data. Impossible de lui faire avaler ou cracher ce qu'on veut, ça n'a pas changé. En revanche, ce qui est nouveau, c'est qu'il a en plus commencé à lâcher de l'information sans qu'on le lui demande. On s'en est même pas aperçu, au début, il a vraiment fallu regarder deux fois avant d'arriver à voir quelque chose. C'est infinitésimal, presque rien par rapport aux flux qui opèrent encore normalement. Mais le plus curieux, c'est que ce n’est même pas de la data, ou moins pas la même structure que celle avec laquelle on a l’habitude de traiter.
Là, ce que le Nuage relâche, ce n'est pas des 0 et des 1, du binaire. C’est autre chose, un langage qui n’a ni queue ni tête, de la data d’un nouveau type, qui s’échappe du Nuage au milieu du reste en petits paquets. Des micro-averses qui tombent, comme çà, alors qu'on n’a rien demandé. Il ne s'agit pas de flux, qui sont vectorisés; non, le Nuage nous crache dessus des micro-averses de data sauvage.»
L'Homme le Plus Riche du Monde a fait une pause. On s'entait qu'il voulait nous laisser le temps de digérer. p.100
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La Photographie accoutuma les yeux à attendre ce qu'ils doivent voir; et elle les instruisit à ne pas voir ce qui n'existe pas, et qu'ils voyaient fort bien avant elles.
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Ce soir-là, Jacques Mansarde s'est mis à parler d'un truc incroyable, j'arrêtais pas de l'écouter. Il disait qu'aujourd'hui tous les appareils photo s'étaient arrêtés de marcher. […] Les gens se prenaient en photo mais n'apparaissaient plus dessus.
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