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Critique de gabb


gabb
09 février 2020
La semaine dernière, Babelio nous conviait à une rencontre avec Nicolas Maleski pour fêter la sortie de son deuxième roman.
L'occasion pour moi de lui dire tout le bien que j'avais pensé de "La science de l'esquive", mais plus encore de son premier titre, "Sous le compost" !
Un roman décapant, gentiment insolent, qui a pour cadre une petite bourgade du sud de la France et qui met en scène le drolatique Franck van Penitas, un personnage loufoque, cynique, drôle et désabusé, un écrivain raté reconverti dans le jardinage : en bref un doux fêlé comme je les aime.

Sur la foi d'une lettre anonyme, le voilà qui se met à suspecter son épouse d'infidélité et qui se dit que finalement, il n'a aucune de raison de ne pas lui aussi aller voir si l'herbe ne serait pas plus verte ailleurs... Après tout, pense-t-il, "si ma femme n'avait pas commencé à me tromper, je n'aurais probablement jamais versé dans l'extra-conjugalité".

C'est le début d'une fuite en avant truculente, parfois crue et amorale mais toujours pleine d'un humour grinçant et ponctuée de formules bien senties. Au fil du roman, l'affaire se complexifie, les cachotteries s'accumulent, le lecteur sent bien que l'édifice de mensonges menace de s'effondrer, on attend fébrilement qu'il s'écroule.
Malgré tous ses travers, Franck m'a tout de suite séduit, et son incroyable faculté à "faire l'autruche" et à se laisser aller sans se préoccuper des conséquences a quelque chose de tout a fait grisant. Au fond, n'a-t-il pas raison quand il nous dit que "tant que le pire ne s'est pas produit, le meilleur peut encore arriver" ?

Tous les personnages qui gravitent autour de Franck sont eux aussi délicieusement bien croqués par la plume sans concession de Nicolas Maleski, et le petit microcosme provincial qu'il nous décrit est parfaitement criant de réalisme.
Avec cette histoire d'adultère et de jardin potager, l'auteur mélange les genres, frise l'étude de mœurs sur la crise de la quarantaine, aborde sous un angle insolite les thèmes de l'écologie et de la ruralité, et joue même avec les codes du polar dans les derniers chapitres.
En clair, un roman inclassable, et un anti-héros tellement pétri de défauts qu'il en devient attachant.

Le mot de la fin pour M. Maleski himself, qui a parfaitement résumé mon sentiment dans sa gentille dédicace : "Vive Franck van Penitas, le misantrophe pour de faux !"
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