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Critique de KiriHara


Léo Malet est le père de Nestor Burma, le détective immortalisé à l'écran par Guy Marchand.

« le soleil nait derrière le Louvre » est le premier épisode de la série « Les Nouveaux Mystères de Paris » écrite par Léo Malet.

Si ce roman est le premier de la série, ce n'est pas la première aventure de Nestor Burma, ni dans l'ordre d'écriture ni dans l'ordre chronologique. Dans l'ordre d'écriture, la première aventure de Burma se nomme « 120, rue de la Gare » et, dans l'ordre chronologique, « Les Neiges de Montmartre ».

Mais la série « Les Nouveaux Mystères de Paris » a pour ambition de proposer une enquête par arrondissement de Paris. Au final, cinq arrondissements n'ont pas été traités : 7e, 11e, 18e, 19e, 20e .

« le soleil nait derrière le Louvre » se déroule dans le premier arrondissement.
Nestor Burma est un détective qui n'aime pas trop les flics et que les flics n'aiment pas trop. Cependant, parfois, l'un a besoin des autres et vice et versa.

Léo Malet a voulu, au départ, faire de Burma un personnage antipathique, mais, lui conférant un peu trop de lui, il en fait un détective un brin anarchiste, parfois charmeur, souvent charmant, insolent et ironique, désinvolte et gouailleur. Burma est très loin du cliché du héros sans peur et sans reproche, que nul ne peut vaincre. Car, si Burma s'en sort toujours, il n'en est pas moins souvent malmené et en mauvaises postures.

Il y a beaucoup du Jean-Patrick Manchette avant l'heure dans la plume de Léo Malet et on trouve une filiation entre le détective de Léo Malet, Nestor Burma, et celui de Jean-Patrick Manchette, Eugène Tarpon.

« le soleil nait derrière le Louvre », offre une intrigue à tiroir qui est loin de la simplicité de celles de nombreux romans policiers du genre. Pour autant, le lecteur n'est pas trimbalé à coups d'artifices comme il l'est souvent dans les « thrillers » actuels.

Léo Malet nous propose donc un vrai bon polar autour d'un vrai bon personnage. L'auteur a, dans sa plume, 30 ans d'avance et si l'écriture ne sent pas la modernité — je serais tenté de dire tant mieux — elle ne fait pas son âge — comparé à celle de Simenon pour Maigret, même s'il y a plus de dix ans d'écart entre les deux.

C'est donc un réel, voire un surprenant plaisir — jusque là, pour moi, Burma, c'était un feuilleton télé que je n'aimais pas — que cette aventure de Nestor Burma (qui est la deuxième que je lis, après « 120 rue de la gare ») et que la plume de Léo Malet, même si, bien sûr, dans le genre, je préfère tout de même les auteurs de « néopolar ».

Au final, un bon polar, rudement bien mené par un auteur de talent, autour d'un personnage intéressant et attachant. Alors, pourquoi bouder son plaisir ?
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