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Critique de Nastie92


Je connais Maître Malka à travers son métier d'avocat et ses engagements forts ; j'ai lu récemment son indispensable le droit d'emmerder Dieu, transcription de la plaidoirie qu'il avait préparée pour le procès des attentats de janvier 2015.
Je ne connaissais pas Richard Malka l'écrivain.
Pour une surprise, ce fut une surprise !

D'emblée, l'écriture me séduit. Elle est travaillée mais pas précieuse du tout ; elle est très belle et tout coule de source dans ces phrases qui s'enchaînent à merveille.
Cette écriture, plus le contenu surprenant et mystérieux rendent ce roman terriblement addictif : une fois entamé, je ne l'ai plus lâché.

J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque sans rien savoir de son contenu ni de son genre, le nom de l'auteur ayant suffi à attirer mon regard.
Je n'ai pas lu la quatrième de couverture pour conserver le mystère, et j'ai bien fait, une fois de plus.
Pourtant ce que je découvre dans les premières pages me fait tiquer : mais dans quoi me suis-je lancée ?

Le narrateur raconte avoir commencé sa vie à Venise au dix-huitième siècle, mais il date son premier texte de 20--. Je n'ai pas besoin d'avoir la précision des deux derniers chiffres, mon esprit matheux ne fait qu'un tour : mais, mais, c'est beaucoup trop long, ça !
Ce que j'apprends en poursuivant m'interpelle encore plus, et fait un peu vaciller ma raison.
Trop tard : je suis ferrée et j'ai envie d'en savoir plus sur cet homme bien étrange et sur sa vie, je veux tout connaître de lui.
Voilà ce qui s'appelle savoir accrocher le lecteur !

Malgré son caractère surnaturel, le voleur d'amour traite de nombreux thèmes bien réels et c'est pour cela qu'il m'a plu. Il parle en particulier de l'amour ou plutôt des dégâts que peut provoquer l'absence d'amour.
Le personnage principal est tourmenté et terriblement attachant ; l'histoire avance tel un rouleau compresseur et ne laisse aucun répit au lecteur.
Voilà un livre original en diable, que j'ai dévoré malgré son côté sombre et violent.

Pour conclure, je tiens à aborder un dernier point.
Richard Malka n'est pas n'importe quel auteur. Je ne parle pas là de son talent ni de son métier d'avocat.
Richard Malka vit depuis des années une situation exceptionnelle : il doit vivre sous protection policière. Comme d'autres, trop nombreux, qui subissent le même sort.
Oui, subir. Car ce statut particulier est loin d'être un privilège ! Loin d'être enviable. Il n'a rien de comparable avec le fait, pour certaines personnalités, d'avoir des gardes du corps qui les protègent lors de certains déplacements ou événements.
Non.
Vivre sous protection policière signifie dépendre en permanence de ceux qui sont chargés de veiller sur vous, ne plus être autonome. Avoir une vie restreinte. Ne plus rien pouvoir improviser. Être forcé de renoncer à tout ce qui fait le sel de la vie : ces amis qu'on invite au dernier moment, ce film que l'on décide au pied levé d'aller regarder, ces parents que l'on passe voir à l'improviste.
Vivre sous protection policière signifie ne plus avoir une once de liberté.

Qu'a donc fait Richard Malka pour mériter une telle horreur ?
Rien. Ou du moins rien d'illégal et rien de moralement condamnable.
Richard Malka se bat pour la liberté. Pas seulement la sienne, mais notre liberté à tous... et ses actions et discours ne plaisent pas à certains. Certains qui ont l'esprit suffisamment dérangé pour vouloir éliminer ceux qui les gênent.
J'ai une admiration infinie pour cet homme courageux, intelligent et lucide et je vomis tous ceux qui par lâcheté ou compromission ont fait que nous en soyons là en France en 2022.
Qu'un avocat qui n'a enfreint aucune loi et n'a fait que son travail soit dans cette situation.
Qu'une journaliste qui n'a enfreint aucune loi et n'a fait que son travail soit aussi dans cette situation.
Ces faits sont infiniment plus préoccupants pour l'avenir de notre société et de nos enfants que l'épidémie que certains dirigeants se plaisent à faire traîner en longueur.
Une prise de conscience collective s'impose d'urgence !

À ceux qui ne l'ont pas encore fait, je conseille vivement de lire le droit d'emmerder Dieu.
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