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Citations sur Le roman du roi Arthur et de ses chevaliers de la Tab.. (23)

Merlin alla devers le roi Léodegan de Carmélide et lui fit part du désir qu’avait Arthur de prendre pour épouse sa fille Guenièvre. « C’est, répondit Léodegan, la meilleure nouvelle que j’aie jamais entendue, qu’un roi aussi valeureux, aussi brave et aussi grand veuille épouser ma fille. Pour ce qui est de mes terres, je lui en donnerais si je pensais qu’il en tirerait satisfaction. Mais il en possède à sa suffisance, il n’en a nul besoin. Je lui enverrai un présent qui lui plaira bien davantage. Je lui ferai don de la Table Ronde, qu’Uter Pendragon m’a offerte. Quand elle est entièrement garnie, y prennent place cent cinquante chevaliers. J’en ai bien cent, mais les cinquante autres me font défaut, tant ils ont été nombreux à trouver la mort depuis que je suis roi. »
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SUR CES ENTREFAITES Merlin vint au roi Marc et, voyant tout ce dont il se chargeait, il dit : « Ici même aura lieu le plus grand combat entre deux chevaliers qu’il y ait eu ou qu’il y aura jamais, ces combattants aussi les amants les plus loyaux. Aucun des deux cependant ne tuera l’autre. » Sur le tombeau Merlin inscrivit en lettres d’or les noms de ceux qui combattraient en cet endroit. Ces noms étaient Lancelot du Lac et Tristan.
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Sur ce, ils allèrent trouver l’archevêque. Ils lui contèrent comment l’épée avait été obtenue et par qui. Et, le jour de l’Épiphanie, tous les barons vinrent pour tenter de prendre l’épée, libre à chacun d’essayer. Mais là, devant tous, nul ne put s’en saisir qu’Arthur. De quoi maint seigneur fut courroucé, disant que c’était grande honte pour eux tous et pour le royaume d’être soumis à un jouvenceau qui n’était point de haute naissance. Ils se querellèrent alors, tant et si bien qu’on remit l’affaire à la Chandeleur, quand tous les barons se réuniraient à nouveau. Nonobstant, les dix chevaliers reçurent ordre de veiller sur l’épée, de jour comme de nuit. On dressa donc un pavillon au-dessus de la pierre et de l’épée, et ils furent toujours cinq à faire bonne garde.
Ainsi, à la Chandeleur, beaucoup d’autres grands seigneurs vinrent en ce lieu pour s’attribuer l’épée, mais nul n’y réussit. Et ce qu’Arthur avait fait à Noël, il le fit à la Chandeleur. Il enleva l’épée sans difficulté, ce dont les barons furent fort consternés, et ils remirent l’affaire à la grande fête de Pâques. Le même succès qu’avait eu Arthur auparavant, il l’eut à Pâques. Néanmoins, quelques-uns des grands seigneurs s’indignèrent qu’Arthur pût être roi, et ils renvoyèrent l’affaire à la fête de la Pentecôte.
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On peut avoir force et vaillance, on risque toujours de se trouver défait. C'est ce que j'ai vu advenir à d'aucuns en plus d'une occasion. Au moment même où ils croyaient s'illustrer, ils perdaient de leur réputation. Le courage ne vaut que joint à la sagesse.
[Livre dixième - Tristan et Yseut - Alexandre l'Orphelin]
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ADONC, après ces quêtes de messire Gauvain, de messire Tor et du roi Pellinor, il advint que Merlin tomba amoureux à en perdre le sens de la demoiselle que ledit roi avait amenée à la cour. C’était une des demoiselles du Lac. Elle avait nom Viviane. Merlin ne voulait pas la laisser en repos. Toujours il se tenait à ses côtés. Elle lui fit bon accueil mêmement, jusqu’à ce qu’elle eût appris de lui tout ce qu’elle désirait savoir. Il était entiché d’elle. Il ne pouvait s’en séparer.

Un jour il dit au roi Arthur qu’il n’en avait plus pour longtemps et que, malgré toute sa science, il serait bientôt sous terre.
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Peu après la mort de Balain, Merlin prit son épée. Il en ôta le pommeau et en mit un autre. Puis il demanda à un chevalier qui se trouvait là de prendre l’épée en main. Il essaya mais ne put y réussir. Merlin se mit à rire. « Pourquoi riez-vous ? demanda le chevalier. — Voici pourquoi, répondit Merlin. Nul ne pourra jamais manier cette épée s’il n’est le meilleur chevalier qui soit au monde, et ce sera messire Lancelot, sinon Galaad son fils. Avec cette épée Lancelot tuera l’homme qu’il aimait le plus sur la terre, à savoir messire Gauvain. » Tout ceci, il le fit inscrire au-dedans du pommeau de l’épée.
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Cependant vint un messager du roi Rion, de Galles du Nord. Il était roi de toute l’Irlande et de beaucoup d’îles. Voici quel était son message : il saluait le roi Arthur ainsi qu’on va le voir, disant que le roi Rion avait défait et déconfit onze rois, que chacun d’eux lui rendait hommage et que – c’était là qu’il voulait en venir – ils lui avaient baillé leurs barbes bien écorchées, sans en rien retenir. Le messager venait donc chercher la barbe d’Arthur, car le roi Rion avait orné son manteau de barbes royales, et il lui restait une place sur ce manteau. Pour quoi il envoyait quérir cette barbe, faute de quoi il envahirait les terres d’Arthur, brûlant et tuant, et n’aurait de cesse qu’il n’ait eu la tête avec la barbe.

« Bien, dit Arthur, tu as donné ton message, le plus grossier et le plus infâme qu’on entendît jamais donner à un roi. Tu peux voir que ma barbe est beaucoup trop jeune pour servir d’ornement. Mais dis ceci à ton maître : je ne lui dois nul hommage, pas plus qu’aucun de mes aînés. Au contraire, avant qu’il soit longtemps, c’est lui qui me rendra hommage, et à genoux. Autrement il y perdra sa tête, par ma foi, car c’est de tous les messages dont j’aie jamais ouï parler le plus ignominieux. J’ai observé que ton roi ne s’est jamais encore heurté à homme de renom, mais dis-lui que j’aurai sa tête s’il ne me rend point hommage. »
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Vint le mois de mai, où tous les cœurs pleins de sève commencent à porter fleurs et fruits. De même, en effet, qu’herbes et arbres produisent fruits et fleurs en mai, de même alors tous les cœurs allègres touchés par l’amour s’ouvrent et s’épanouissent. Les actions sont lestes. Il donne du courage à tous les amoureux, ce gaillard mois de mai. Il les oblige, on ne sait comment, à faire quelque chose de plus en ce mois qu’en tout autre. Lors chaque herbe, chaque arbre revigore hommes et femmes. Les amoureux se ressouviennent de quelque courtoisie autrefois montrée, de quelque service rendu naguère, et de maint geste aimable sorti de l’esprit par négligence.
[Livre dix-neuvième - Lancelot et Guenièvre]
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Nous sommes issus l’un et l’autre d’une même tombe, à savoir le ventre de la même mère, et nous reposerons l’un et l’autre dans la même fosse.
[Livre deuxième - Balain]
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Que le lecteur ne gâte pas son plaisir par la considération des différents états du texte de Malory et des différentes sources où l'auteur a pu puiser. Aucune science ne lui est ici nécessaire pour aimer. Qu'il se laisse conduire par l'histoire qu'on lui raconte, gagner par le merveilleux qu'on lui offre, qu'il consente à être transporté dans le monde à la fois irréel et cohérent, amusant et poignant, cruel et beau de Thomas Malory. Qu'il retrouve en présence de ce récit fabuleux la candeur nécessaire à l'appréciation des contes de fées. Il s'agit de l'un des romans qui depuis des siècles ont su le mieux enchanter l'imagination. Il figurait parmi les quatre livres que Lawrence d'Arabie emportait toujours dans les sacoches de sa selle quand il partait pour de lointains voyages.
[Avant-propos du traducteur Pierre Goubert, juillet 1994]
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