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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Il a vécu au XIXe siècle ! Il a laissé une oeuvre dans toutes les mémoires de nos jeunesses ! Aujourd'hui, on va parler de notre Totor national !

-Victor Hugo ?

-Non! Hector Malot.

-Ah bon? Il n'a rien fait à part Sans famille

-Figure-toi que si, il a fait plein d'autres romans !

-Quel intérêt, Déidamie ? Il est passé de mode ! Personne n'en parle ! Chuis sûre que même à la fac on le lit pas.

-Alors si, on en parle... tiens, regarde: Clelie22, par exemple, en a lu quelques-uns…

-Waaah. Donc si je calcule bien, avec toi, ça fait… deux personnes dans toute la francophonie qui s'intéressent au même auteur, tu parles d'une communauté de fans ! Bon, Clélie22 fait ce qu'elle veut, ça ne me regarde pas, mais toi, pourquoi tu t'intéresserais à un écrivain tombé dans l'oubli ? Peut-être que c'est justifié, tu ne crois pas ?

-Et si ça ne l'était pas, justifié ? Comment on sait ?

-Beeen…

-On sait en allant voir.

Or donc Arthur de Rudemont cohabite dans son château avec deux cousins occupés à attendre son héritage. Hélas, les plans desdits cousins s'effondrent lorsque le marquis revient de Paris avec une jeune fille à son bras, une adolescente qui serait sa fille… comment vont-ils faire pour garder la main sur la fortune de leur riche parent ?

-HA !

-Quoi ?

-Tu vois, c'est nul !

-J'ai encore rien dit !

-Tu crois que je ne te vois pas faire ? Tu as abrégé le résumé et tu as omis tout ce qui se passe au début, la Révolution, la dépossession, tout ça ! Un début à la Longueur Insupportable, d'ailleurs !

-Je l'ai omis parce que l'auteur le raconte bien mieux que moi et qu'il ne forme pas le corps de l'histoire ! Ces détails ne présentent pas d'intérêt dans une malheureuse critique ! Et puis, moi, j'ai bien aimé que l'histoire prenne son temps pour commencer. Je me suis sentie embarquée dans une fresque familiale. J'adore ce genre de structure.

Et puisque je parle de fresque familiale, j'ai apprécié de retrouver les thèmes de la famille, de la légitimité dans ce roman. Sans famille explorait l'abandon et la reconnaissance, La fille de la comédienne en revanche se joue davantage du côté du parent et pose la question de la famille. Qui sont vos enfants ? Ceux que vous aimez, ceux que vous adoptez, ceux qui vous sont liés par le sang ? Cette question, lancinante, va se poser tout le long du roman.

-Pfff, il ne se passe rien et Denise, qui donne pourtant son titre, reste falote à côté des autres persos…

-C'est vrai. Toutefois, j'adore aussi le fait qu'il ne s'y que peu ou pas grand-chose. Ce roman m'a rappelé ce que j'aime tant dans la prose du XIXe siècle : les portraits de personnages mémorables. J'ai lu différentes peintures de caractères qui m'ont toutes paru délectables par leur précision, leur cohérence et leur réalisme ; je me suis passionnée pour ces personnalités différentes, leurs atouts et leurs faiblesses, la façon dont elles mènent leurs affaires et leurs intrigues, comment elles manipulent ou sont manipulées…

-L'auteur se répète, quand même.

-Ah bon ?

-Oui ! il y a quelques lourdeurs et répétitions qui m'ont fait soupirer !

-Pas faux, cependant, la question du début est répondue. Je ne suis pas certaine du tout que l'oubli d'Hector Malot soit justifié : le roman reste plaisant à lire et offre même une conclusion surprenante !

-Ouais, alors, attention quand même, si vous ne raffolez pas des grands petits drames domestiques à la Balzac (la longueur des descriptions en moins), méfiez-vous et continuez à oublier Hector Malot… »
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