Il vérifie auprès des Affaires étrangères si le Kriminalrat est bien accrédité auprès de son ambassade. C'est le cas. Il réclame une enquête sur le personnage. On en ignore tout place Beauvau, au quai d'Orsay. Nos diplomates en poste à Berlin restent muets.
Mondanel exige le départ de l'inquiétant « conseiller ». Il se heurte à l'opposition du Comité France-Allemagne que manipule Otto Abetz et qui qualifie cette expulsion de « mesure de discrimination inqualifiable envers un fonctionnaire irréprochable ayant rendu d'inestimables services au gouvernement de la République française et sur la demande de ce gouvernement ».
Il faudra toute l'opiniâtreté de l'inspecteur général qui devra livrer un véritable siège aux plus hautes instances de l'Etat pour qu'après de longues semaines le Kriminalrat Boemelburg soit déclaré persona non grata.
Peu s'en est fallu qu'à l'aube de la guerre le conseiller de notre police attaché à notre ministère de l'Intérieur, soit un Sturmbannführer SS parmi les plus brillants experts de la section IV, renseignements-contre-espionnage, de la Gestapo.
Le pilote s'interrompt de nouveau avant d'ajouter en souriant :
- Ne me croyez jamais aveuglément, car je mêle toujours parfaitement le vrai et le faux.
Jean ne sait plus à quels saints se vouer. Déricourt s'en amuse.