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Critique de brigittelascombe


"Qu'ai-je fait de ma vie moi? Mais bon Dieu que peut-on en faire à la fin?"
Cette question existentielle, celle du sens à donner à sa vie, posée dans Les conquérants par Garine "commissaire de la propagande" révolutionnaire du type conquérant, homme puissant et dur qui a désiré le pouvoir et se remet en cause, se retrouve dans les principaux romans d'André Malraux (écrivain de génie et homme politique). Ainsi dans La condition humaine (prix Goncourt), il traite du thème "comment s'affranchir de sa condition d'homme?" et dans La voie royale, il aborde également la solitude du héros qui n'échappe pas à son destin.
Les conquérants a d'abord été publié en feuilletons. André Malraux, sur place au moment des faits, prend la parole à travers son narrateur (ami de Pierre Ganin dit Garine) venu d'Europe en paquebot (une escale à Saïgon, une à Hong-Kong) qui relate les évènements historiques (de juin 1925 à aout) lors des grèves visant à la cessation de travail des ouvriers d'Hong-Kong (aux richesses mal acquises dues "à l'impérialisme anglais") alors que le gouvernement de Canton rêve de "restituer l'unité de la Chine" et donc d' atteindre l'Angleterre dans "son prestige".
Fanatisme,idéal,haine....l'angoisse et la violence montent crescendo. "Guerre latente contre l'Angleterre immobile", interventions militaires, arrestations,tueries,tortures...absurdité de la vie.
Garine, l'anarchiste ambitieux qui veut une révolution culturelle, est ici opposé à Borodine, le corrompu qui souhaite une révolution sociale. Hong, qui a été le secrétaire de Garine, est le chef des terroristes. Tcheng-Daï le "chef spirituel de la droite du parti". Les forces s'opposent, les manipulations de tout genre et les enjeux financiers survolent la politique.
Un excellent livre, un peu trop intellectuel à mon goût, qui interpelle le lecteur à travers Garine mourant: j'éprouvais "le sentiment de la vanité de toute vie, d'une humanité de forces absurdes".
La volonté de puissance entraine-telle la chute des conquérants?
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