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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un joli conte allégorique sur la Tunisie et les mouvements du printemps arabe.
C'est joliment écrit, au travers du regard d'un vieil apiculteur qui doit combattre le frelon asiatique qui décime ses ruches.
Même si les noms ont été changés, il est aisé de reconnaître les protagonistes de cette fable et la charge contre les mouvements intégristes .
Mon seul regret c'est que c'est un peu trop « tout le monde il est gentil », mais au moins on apprend ce qu'est l'amas ardent. Mais chuuut ... c'est à découvrir et étonnant
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Voici une allégorie. L'auteur nous parle d'abeilles, une espèce indispensable à la vie de l'homme et qu'on laisse s'éteindre faute de se soucier de la nature, et qu'un frelon noir venimeux originaire d'Asie décime effectivement. Ce frelon voyage, ici d'Arabie Saoudite, une des pétromonarchies, en Tunisie, dans un village très reculé, dont les habitants vivent à l'écart des accidents du monde, illettrés et très pauvres. Au même moment, Ben Ali (le Beau) enfui, ce sont les premières élections dites libres, et le parti des hommes de Dieu, qui savent ce qu'ils font, distribue argent, nourriture et vêtements à des nécessiteux en échange d'un billet de vote. Qui sont ces Frères musulmans ? Des fondamentalistes, qui veulent revenir aux sources de l'islam. Des gens rigoristes, austères, puritains, qui ont Dieu à la bouche mais dont certains ont dans la tête la pensée obsédante du pouvoir. Des gens qui veulent réformer les moeurs pour revenir à celles des pieux ancêtres (al-Salaf al Salih) et forts de leur vérité, tuer ceux qui ont un autre point de vue.
le héros de l'allégorie , où une chose est signe d'une autre chose, est un apiculteur, le gardien de la pérennité de l'homme, et il s'appelle Don, comme la première partie du nom de Don Quichotte. Il vit en ermite. Depuis qu'il a connu l'humiliation (devoir se courber devant un autre homme) dans les années 60 quand il s'occupait d'abeilles en Arabie Saoudite et que leur miel, aux vertus naturellement médicales, versé dans des vasques pleines de billets de banque permettait à de jeunes prostituées qui s'y asseyaient et s'y agitaient sous le regard du prince et de ses amis, de se coller nombre de billets sur le corps. de retour chez lui, il ne s'intéresse qu'à ses abeilles, qui sont ses filles véritables. Quand il en découvre une partie exterminée. Que s'est-il passé ? Lui-même se met en quête des assassins, aidé par les villageois, et le lecteur est emmené dans une montagne sèche, aride, que traversent de bons bougres de soldats que le fanatisme de religieux et de pauvres et naïves recrues détruisent dans un piège. Il capture un frelon, qui avec ses compagnons, se trouvait dans les tuniques made in Asia offertes par les fous de Dieu, et l'identifie grâce à sa nièce et à son mari qui est doyen de l'Université. Sa nièce sacrifie les économies destinées au hadj pour aller au Japon, où le doyen contacte un ancien élève à lui, chercher les abeilles (au nombre de dix) qui peuvent, grâce au battement de leurs ailes et à la chaleur (45°)qu'elles dégagent ainsi, brûler à mort les frelons qu'elles encerclent. Bel exemple de solidarité et de collectivité au service de la survie et de la continuité du monde. Malheureusement, la bêtise administrative en fera mourir neuf.
S'il n'en reste qu'une, je serai celle-là. Ce qui peut être le leit-motiv de tout homme qui veut que les choses changent, et qui s'emploie à faire qu'elles changent. Pour reconstruire un monde de paix, où les abeilles, en toute sécurité, et dans la beauté de la nature riante, font leur travail de pollinisation.
Yamen Manaï est un homme de cette volonté-là, qui écrit pour dire qu'il y a un autre Islam que celui des wahhabites, et qu'il est grand temps de se préoccuper d'écologie. Il livre son combat avec les armes de la satire et de la poésie.
Sa maison d'édition, Elyzad, qui publie de la littérature de langue française, veut établir des passerelles du Sud au Nord, de la Méditerranée à l'ensemble des pays francophones, pour faire lire le monde dans sa pluralité.
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J' ai eu un mal fou à démarrer ce roman mais je ne regrette pas de l' avoir lu jusqu' au bout! le personnage principal est attachant et son travail auprès de ses "filles" est très bien décrit!
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Ce titre bizarre est le nom de la méthode de défense mise au point par les abeilles japonaises pour lutter contre les attaques meurtrières des frelons chinois. La question posée est : le peuple tunisien pourra-t-il, lui aussi, en se réunissant et en agitant les ailes pour produire de la chaleur, griller les indésirables, ces fanatiques religieux qui ont un jour surgi dans le pays ?
Le récit achevé, la question reste posée, avec, tout de même, une petite note d'espoir.
C'est dire qu'il s'agit là d'une fable, l'histoire d'un brave homme, apiculteur dans un douar isolé et pauvre (nommé Ouallou), dont les ruches sont un jour ravagées par ce frelon arrivé dans des frusques importées, distribuées à la population en échange d'un petit bulletin de vote. L'histoire est alertement menée, avec beaucoup d'humour : le peuple des campagnes, habitué à sa misère et à ses traditions, a vu placidement un dictateur (Le Beau) en remplacer un autre (Le Vieux), puis la nuée des fous de Dieu envahir le village – la scène du sermon de leur imam et des réactions des paysans est irrésistible. Les personnages sont bien esquissés, en général sympathiques, les malheurs récents de la Tunisie post-révolution du jasmin rappelés avec cocasserie et le style est plein de trouvailles, comme ces deux amis qui s'étaient perdus de vue et qui, se téléphonant d'un continent à l'autre « tombent dans la voix l'un de l'autre ».
Une très jolie lecture, très amusante.
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Dans les terres reculées d'un Etat d'Afrique du Nord, le Don, un apiculteur, constate avec effarement le massacre d'une partie de ses abeilles.
Parallèlement les premières élections libres du pays se mettent en place.Le Don, vit presque en ermite parmi ses ruches, comprend ses abeilles, leur parle. Ils vivent en harmonie, sans agression ni agressivité. C'est par l'observation, l'analyse et la connaissance qu'il va découvrir l'ennemi qui attaque « ses filles », le frelon asiatique. En l'identifiant et en l'étudiant il va trouver une solution pour sauver ses abeilles.Plus qu'un réquisitoire pour la beauté et la protection de la nature, Yamen Manai construit un parallèle intéressant entre l'attaque des ruches, et la montée de l'intégrisme dans les pays d'Afrique du Nord. L'analogie avec le frelon d'Asie est saisissante: le passage du parti de Dieu dans le village ou les discours enflammés de l'imam ont le même effet dévastateur sur la population que le frelon dans la ruche. Les hommes sont dénaturés, transformés en prosélytes acharnés.
Aux cris, aux mouvements, à l'argent, le Don adopte une posture de sage. Chacune de ses décisions est prise après qu'elle ait été étudiée, analysée. Chaque action est faite en accord avec un Tout, avec bon sens. L'apiculteur n'est pas un Dieu sur ses ruches, il respecte ses abeilles, tout comme l'Homme ne peut se substituer à Dieu et doit respecter et accepter les autres pour vivre en harmonie.
Lien : https://alombredeslivresblog..
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