AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 119 notes
5
21 avis
4
15 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
J'ai adoré bel abîme de cet auteur. J'avais envie de découvrir d'autres écrits de celui-ci.
Ce roman est un conte moderne parlant de religion, de politique, et de la nature.

C'est l'histoire de Don apiculteur qui est passionné par son métier et par ses filles « les abeilles ». Il se donne corps et âme pour ses petits insectes, mais un jour il découvre une de ses ruches détruites et une profusion de cadavres.
C'est ainsi qu'il décide de mené l'enquête pour sauver ses êtres qu'il vénèrent tant. Mais autour de lui une autre guerre se propage entre pouvoir et religion.

Une fable des temps moderne joliment raconté…
Un hymne à la nature et à la vie.

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2024
Bonne lecture !
Commenter  J’apprécie          393
La couverture présente une belle abeille. La quatrième évoque le Don, un apiculteur passionné qui vit dans un village reculé, à la nature préservée dans un pays maghrébin inconnu où il lutte contre un nouveau prédateur. Enfin, les premières pages du roman racontent un lendemain d'orgie du roi du Qafar.
Après quelques pages à me demander s'il n'y avait pas une erreur, j'ai plongé dans cette lecture, qui met en lien à la fois ceux qui se veulent ou pensent puissants et décideurs, de par leur richesse, pouvoir ou religion et ceux qui vivent et travaillent honnêtement, simplement.
A la fois dénonciateur des extrémismes, de la mondialisation et des mensonges, l'amas ardent est aussi une ode à la nature et au bon sens.
J'ai appris par la même occasion de nombreuses choses sur les abeilles.
La plume de Yamen Manai est très agréable et il distille parfaitement ses informations dans une narration maîtrisée, avec une petite pointe d'humour et d'ironie.
J'ai beaucoup aimé aussi les dernières pages où le rythme s'accélère encore, la tension et le suspens montent et permettent une fin à la fois excellente et en partie effrayante.
Très belle dernière lecture pour clore 2023!
Commenter  J’apprécie          325
Ce titre bizarre est le nom de la méthode de défense mise au point par les abeilles japonaises pour lutter contre les attaques meurtrières des frelons chinois. La question posée est : le peuple tunisien pourra-t-il, lui aussi, en se réunissant et en agitant les ailes pour produire de la chaleur, griller les indésirables, ces fanatiques religieux qui ont un jour surgi dans le pays ?
Le récit achevé, la question reste posée, avec, tout de même, une petite note d'espoir.
C'est dire qu'il s'agit là d'une fable, l'histoire d'un brave homme, apiculteur dans un douar isolé et pauvre (nommé Ouallou), dont les ruches sont un jour ravagées par ce frelon arrivé dans des frusques importées, distribuées à la population en échange d'un petit bulletin de vote. L'histoire est alertement menée, avec beaucoup d'humour : le peuple des campagnes, habitué à sa misère et à ses traditions, a vu placidement un dictateur (Le Beau) en remplacer un autre (Le Vieux), puis la nuée des fous de Dieu envahir le village – la scène du sermon de leur imam et des réactions des paysans est irrésistible. Les personnages sont bien esquissés, en général sympathiques, les malheurs récents de la Tunisie post-révolution du jasmin rappelés avec cocasserie et le style est plein de trouvailles, comme ces deux amis qui s'étaient perdus de vue et qui, se téléphonant d'un continent à l'autre « tombent dans la voix l'un de l'autre ».
Une très jolie lecture, très amusante.
Commenter  J’apprécie          260
Un énorme coup de coeur pour ce roman qui, sous forme de conte, dresse un portrait tellement juste de la Tunisie d'après 2011.
Un vieil apiculteur trouve ses ruches décimées et avec l'aide de ses proches et des habitants du village, il tente de trouver une solution à ce mal venu d'ailleurs pour perturber la quiétude de cette paisible contrée.
Une très belle métaphore des événements que subit la Tunisie, le mal venu d'ailleurs étant l'obscurantisme et l'intégrisme politique.
C'est drôle, cynique même, philosophique par moments, tendre, cruel.
Des clins d'oeil à l'actualité où les barbus et le Qatar en prennent pour leur grade.
A lire pour ceux qui veulent découvrir ou redécouvrir le 'printemps' tunisien de manière romancée.
Commenter  J’apprécie          251
Que voilà un beau petit roman prenant sa forme du conte mais concrètement vissé à la réalité. Campé dans un des pays d'Afrique du Nord qu'on ne nomme jamais, le récit se déroule autour d'un homme (le Don) et de ses ruches peuplées de reines et d'abeilles qu'il appelle ses filles. Dans son village reculé, le vieil apiculteur savoure sa solitude et récolte un miel des plus doux et sucré. Jusqu'à ce qu'une attaque virulente d'un essaim de frelons géants bouleverse sa quiétude et celle de ses butineuses.
Yamen Manai parle aussi des suites de la révolution dite du printemps arabe, de la montée de l'islamisme radical, du pouvoir de la littérature et des effets néfastes de l'ignorance couplée à la dévotion dévorante d'une religion tyrannique.
Ne serait-ce que pour découvrir le sens du titre, il faut lire L'amas ardent, étonnant roman mariant le vol frénétique des abeilles aux parcours erratiques des hommes sur terre.

Commenter  J’apprécie          220
Je l'ai lu ça fait plus qu'une semaine mais je n'ai pas su quoi écrire... J'ai reporté la rédaction de ce review pour la fin de l'année :D
Un roman à la Saint-Exupéry
Après son premier roman, « La marche de l'incertitude », j'ai directement entamé la lecture de son dernier roman « L'amas ardent ».
Un titre curieux, une couverture éblouissante, un jaune très attirant, une « Chechia » à la tunisienne, rouge sang sur la tête d'un homme plongé à son tour dans le jaune, et une abeille,Oui ! C'est étrange mais oui, une abeille ! peut-être même la Reine des abeilles en personne vu sa taille :D Ce n'est pas très difficile à décrypter ! Un apiculteur, des abeilles, du miel et un contexte tunisien ;)
Et oui, c'était un apiculteur, qui s'appelle « Don ». Un apiculteur qui mène une vie paisible avec ses filles ‘' ses abeilles ‘', à la fois ses amies, et son gagne pain. Un matin, le choc était si dur pour Don. Des milliers de cadavres de ses filles bien aimées se trouvaient par terre, déchiquetés, suite à un massacre, dont l'origine était bizarrement inconnue.
Tout le village « NAWA », un village situé quelque part à quelques kilomètres des frontières, est désormais au courant et essayait de deviner la source sadique qui a engendré cette perte désolante à cet aimable apiculteur.
En même temps, et durant cette période, la vie à NAWA, ce village, marginalisé, oublié, dont les habitants mènent une vie quasiment primitive, était rythmée par les préparations pour les premières élections libres après une soi-disant révolution, jusqu'alors inconnue par les villageois dont l'unique source d'information était une télévision, qui remonte à l'ère de l'indépendance installée au Café du village et qui a cessé; depuis une belle lurette de fonctionner, convenablement.
L'inquiétude de Don n'a pas pris fin. Il a été hanté par l'identification de la cause de ce massacre. Il chérissait tant ses filles, ( ses abeilles ) et il voulait mettre fin à cet acte sadique avant qu'il ne se reproduise.. Après des quêtes dures, et des nuits pénibles passées à la forêt, mais heureusement, fructueuses, il a résolu le mystère et a dévoilé l'identité de cette créature menaçante : Des frelons noirs, jamais vus auparavant dans la région et qui s'attaquent aux abeilles par milliers.. Que faire pour protéger ses aimables filles si jamais une deuxième croisade aura lieu et fracassant ses reines et son âme ?
A son retour à Nawa, il ne s'attendait pas à trouver un autre village qui vient remplacer le sien. le parti de Dieu a gagné aux élections ! Un autre discours religieux a substitué l'ancien discours élogieux de l'ancien Président ( le beau comme le baptisait ironiquement l'auteur ). Un style vestimentaire étrange, vient supplanter les habits modestes et multicolores des dames d'autrefois. Certains imposteurs ont saisi l'occasion du changement de la scène politique, de la naïveté, la pauvreté et l'alphabétisme de certains jeunes chômeurs pour leur mettre dans la tête des idées extrémistes et cruelles…
Don ne reconnait plus Nawa, et ne se reconnait plus dans son village. Ces images lui rappelait son passé lointain dans l'un des pays de pétrodollars pendant les années soixante et ses souvenirs amers, suite à une expérience horrible qu'il a vécue là-bas..une expérience amère qui l'a gravement marquée..
Don, et les terroristes, nichés à l'instar des frelons au fond de la vallée… Que sera la suite des événements ? Et Que vient faire l'amas ardent, une technique de lutte biologique japonaise dans tout ce fracas ?
A vous de lire et de découvrir !
Quant à moi … ( Exusez moi pour cette hyperémotivité :D )
Ce roman est juste parfait. L'un des rares romans, qui évoquent la révolution et qui ne nous emmerdent pas en même temps ( je m'excuse pour le mot un peu vulgaire, mais bon ! On ne cesse de nous casser la tête et nous torturer avec les romans parlant de la révolution, de l'avenir glorieux, du passé asphyxiant, des partis politiques, des courants idéologiques et tout le reste du lexique ruminé qui me déclenche une crise de migraine atroce et une envie de foutre le camp... ).
Contrairement à cette vague de médiocrité croissante traitant de ce thème consommé par les médias et les auteurs, l'écrivain fait allusion à la révolution, en douceur, d'une manière très subtile, sans pour autant vous agacer. C'est vrai, le lecteur n'est pas si naif, si idiot pour ne pas deviner un certain penchant idéologique pour un courant quelconque. Ça saute au yeux je pense :D Sinon, son hostilité à l'égard de l'intrusion des idées extrémistes prêtes à porter venues de l'autre continent ou même de l'autre bout de la terre, est assez claire. Mise à part cette remarque, le roman est sublime, très très très magnifique. On ne s'ennuie pas. Yamen Manai, a un style ironique, poétique, tellement beau à lire. La storyline est juste parfaite. La symbiose entre l'écologique et le politique est merveilleuse. Un foisonnement irréaliste ? Non,non, plutôt très réaliste entre l'histoire d'un apiculteur dont les filles ont été massacrées par des créatures dévastatrices, et le village, imaginaire comme le laisse penser l'auteur qui vit au rythme des événements post-révolutionnaires, l'invasion du parti du Dieu et surtout l'infiltration d'une idéologie extrêmiste qui a ravagé les mentalités comme des "frelons humains" ..
Voilà ! Yamen Manai est désormais sur le podium des écrivains tunisiens que j'admire tant avec Chafik Tarki, Khaoula Hosni et Ali Bécheur.
Je ne sais pas quoi dire vraiment !
Un roman juste..
EXTRAORDINAIRE !
PLUS QUE PARFAIT !
Je vais juste rappeler que ce roman a remporté plusieurs prix, notamment : le Comar d'Or en 2017, le prix Maghreb de l'ADELF, le grand prix du roman Méis, et le prix des cinq continents de la francophonie ♥
Des prix bien mérités sans l'ombre d'un doute :D
5 ETOILES/ 5 ( et même plus )
A lire et à relire et à relire encore une fois
A masterpiece
Commenter  J’apprécie          220
"L'Amas ardent" de Yamen Manai est écrite sous la forme d'un conte, offrant un portrait profondément enraciné de la Tunisie post-révolution de 2011. Au coeur de cette histoire, se trouve le personnage du Don, un apiculteur vieillissant dont les ruches sont décimées par un mal mystérieux. Avec l'aide de ses proches et des habitants du village, le Don entreprend un voyage pour comprendre et résoudre ce problème qui perturbe la quiétude de leur paisible contrée.

Ce récit se révèle être une métaphore puissante et subtile des bouleversements politiques et sociaux qui ont secoué la Tunisie après la révolution. le mal qui frappe les abeilles est une représentation des forces extérieures de l'obscurantisme et de l'intégrisme politique qui menacent la stabilité du pays. L'auteur utilise cette allégorie avec brio pour explorer les défis auxquels est confrontée la Tunisie moderne. L'un des passages où les « barbus » déposent des vêtements, des caisses d'affaire utiles dans le village m'a beaucoup heurté dans ce côté manipulation… Ou comment se servir de la misère pour endoctriner…

Le style narratif de Yamen Manai est à la fois comique, insolent, parfois teinté d'humour noir, philosophique et attentionné, mais aussi sans concession. Cette variété de tonalités reflète la complexité de la situation politique et sociale à l'époque, tout en ajoutant une réflexion au récit. L'auteur offre également des clins d'oeil subtils à l'actualité, tout en critiquant avec intelligence et satire ces extrémistes religieux. J'ai envie de dire que les abeilles sont la raison et l'occasion de dire ce qu'on souhaite, montrer et placer au grand jour.

Les abeilles symbolisent bien plus que de simples insectes. Elles incarnent la pureté, la vitalité et la précieuse harmonie de la nature au sein d'une communauté rurale tunisienne. Leur mystérieuse disparition, causée par un mal venu d'ailleurs, représente la menace qui plane sur cette tranquillité, parallèlement aux perturbations rencontrées dans le pays. À travers les abeilles, l'auteur nous invite à réfléchir à la fragilité de l'équilibre entre tradition et modernité, tout en soulignant la nécessité de préserver la beauté et la vitalité de la nature pour l'avenir.

En bref : "L'Amas ardent" n'est pas qu'simple divertissement, car il offre une réflexion profonde sur les enjeux sociaux et politiques de la Tunisie et du monde contemporain. Il célèbre la résilience et explore la manière dont la tradition et la modernité s'entrelacent et s'affrontent. Une lecture riche, nuancée, pleine d'émotions et d'humour.
Commenter  J’apprécie          171
Quel est le point commun entre un yacht luxueux sur lequel un prince du royaume du Qafar vient de se réveiller après une nuit de débauche, sexe drogues et alcool, et un apiculteur qui vient de découvrir une de ses ruches massacrée par un prédateur inconnu ?
Quel est le rapport entre la première élection « démocratique » organisée dans ce petit morceau de terre maintes fois colonisé et le Japon ?
Lisez vite ce roman, qui sera mon premier coup de coeur de cette année 2022, pour avoir les réponses. de nombreux thèmes y sont abordés, notamment la politique, l'intégrisme mais aussi l'écologie et la mondialisation. Je ne peux que vous conseiller ce roman situé dans un pays anonyme mais qui oppose si bien le quotidien de ses habitants aux ambitions capitalistes de personnes mal intentionnées.
Commenter  J’apprécie          160
Le Don élève ses abeilles, ses filles. Appréciant le calme et la quiétude de cette vie retirée dans un village d'un pays qui ressemble à s'y méprendre à la Tunisie.

Ce pays a eu à sa tête un Vieux, chassé par un Beau, lui-même expulsé du pouvoir par une révolution...toute ressemblance avec une situation ayant existé n'étant clairement pas fortuite.

Un jour, le Don observe un phénomène inquiétant : des milliers de ses filles sont mutilées par un ennemi inconnu de tous... S'ensuit une recherche effrénée pour trouver une solution, pour sauver les autres ruches d'une mort certaine.

Ce roman est un vrai coup de coeur, une oeuvre poétique et puissante.

L'on y parle d'abeilles, certes, mais de tellement d'autres choses. Cette lutte pour sauver ces insectes est une formidable allégorie, une image de la vie, menacée par l'obscurantisme.

Yamen Manai nous montre comment l'espoir d'une révolution populaire a laissé la place à des fanatiques.

Comment la pauvreté a facilité l'appropriation de la révolution par des hommes qui ont bien compris qu'un bulletin de vote peut s'acheter à coût de caisses de vivres ou de vêtements.

Comment les femmes ont été enfermées ou se sont enfermées volontairement dans un monde rigoriste.

Comment la culture et la connaissance cèdent le pas au consumérisme. À l'égoïsme forcené.

À l'inverse de cette obscurité, la lumière et la sagesse du Don, celle de la création face à la haine des autres résonne comme un oasis d'humilité et de bonté.

Si la tristesse se ressent à chaque page, face à ce gâchis venu et à venir, il n'en demeure pas moins qu'une grâce et une espérance sont également présentes.

Ce roman dont j'ai savouré chaque page est encore une très belle découverte aux éditions Elyzad que je vous invite à découvrir.
Commenter  J’apprécie          140
Prix des cinq continents de la francophonie 2017, Yamen Manai nous offre un conte dont la magie ne cesse de grandir au fur et à mesure que les pages se tournent.

Le Don, apiculteur amoureux de ses « filles » qui le lui rendent bien en lui donnant le meilleur des miels, vit en marge de Nawa petit village de l'arrière pays tunisien.
La vie est paisible, douce, simple, loin de la montée en puissance des fanatiques de Dieu. Mais un matin tout bascule: les abeilles de l'une de ses ruches ont été massacrées.
Alors, tendit que le pays change inexorablement, touchant même son village reculé, une seule chose va animer le Don: sauver ses ruches même s'il faut pour cela aller au pays du soleil levant.
L'auteur met en lumière les espoirs déçus d'une révolution populaire et le fanatisme ravageur d'un pouvoir autocratique.
Dans un style mêlant poésie, ironie, nous nous laissons emporter par la sagesse du personnage principal et la beauté de la campagne tunisienne.
Le seul bémol expliquant le 4* et non la note maxi, un premier chapitre assez décousu, sans réel intérêt que le lecteur devra accepter de passer s'il veut découvrir cette petite pépite.
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (257) Voir plus




{* *} .._..