Citations sur L'indéniable charme d'un voleur de coeur : Le squatteur (11)
En cherchant a se débattre, Cael tomba sur le carrelage froid de la cuisine, entrainant l’audacieux punk dans sa chute ; Celui-ci se retrouva au-dessus de lui et le trentenaire ne put s’empêcher de rire franchement face a la situation cocasse. Ce n’est pas le type le plus âgé qui est censé être un pervers et désireux d’abuser du jeune et innocent étudiant ?
Ce n’est pas bien, Ian. Tu es le frère de Marc… Il déteste aussitôt l’inflexion éraillée de sa voix ; elle dévoilait sans aucune pudeur la violence de sa concupiscence. Quand a ian, en entendant le prénom de son ainé, il se figea instantanément, les prunelles bleutées obscurcies par un terrible orage au gout de tempête.
Quelle importance ? Je n’ai pas choisi de l’être figure toi ! Sans qu’il s’attende à une telle réaction de sa part, Ian lui frappa le torse de son point. C’est moi qui suis devant toi, et non Marc ! Moi ! L’étudiant réitéra son geste, les yeux remplis de l’armes contenues, ces dernières menaçaient d’étaler les traces de Khol.
C’est moi… moi qui t’aime ! cria-t-il en laissant subitement libre cours à son chagrin. Il lui donna un autre coup sans y mettre toute la force de son désespoir. Cette porte ! ouvre-la ! C’est ton cœur que je désire squatter ! Pas ton appartement !
Gael, lui était sous le choc. Un type ressemblant à un punk drogué était dans sa salle de bain... Qu'est ce qu'il fichait là?! Comment était- il entré?!
- Mais qu'est-ce que... Commença le trader au bord de l'apoplexie.
- Y'a plus de gel douche, dit le jeune homme en tendant un flacon vide au propriétaire des lieux.
Tu sucres ?
— Mhm. Trois.
— Trois ?! Ce n’est plus un café sucré mais du sucre au café !
— J’aime les choses douces… susurra le jeune homme d’une voix enjôleuse.
Les poils des avant-bras de Cael se dressèrent sous l’intonation caressante. Il lui jeta un rapide coup d’œil. Que faisait ce gamin ? Il… il ne flirtait pas vraiment, là ?!
Il n’existait rien de plus agréable en ce monde que de poser ma bouche sur la sienne. Petit, je voyais ça comme un distributeur d'amour. Au lieu d'obtenir des bonbons contre une pièce de monnaie, je remportais ma ration de tendresse grâce à ses lèvres.
Ce ne fut qu’en tirant le fin rideau de plastique que je compris, et il ne me fallut qu’une seconde pour que la situation me saute au visage dans toute sa splendeur. Enfer et damnation !
Une cigarette coincée entre les lèvres, un homme d’une vingtaine d’années se tenait sous mon pommeau de douche, la tête pleine de mousse de mon shampoing et me fixait d’un regard bleuté crayonné de noir.
Le visage de l’inconnu n’exprimait ni surprise, ni signe de culpabilité, rien… il paraissait même un peu trop calme. Vu son manque de réaction, il était certainement sous l’emprise d’une drogue quelconque. Un drogué s’est introduit chez moi.
— Yo ! me salua-t-il, le plus naturellement du monde.
Yo ? Mais quel genre de situation surréaliste est-ce là ?
— Comment ça, « yo » ! Vous êtes qui, d’abord ? Que faites-vous chez moi ? Sous ma douche et… sortez de là !
Comment est-il entré ? Ma porte était fermée à clé lorsque je suis arrivé et il est impossible de passer par l’une des fenêtres !
— Y’a plus de savon, indiqua le jeune homme, tout en me tendant un flacon vide.
Le flacon vide de mon savon préféré ! Je lui jetai un regard noir.
— Sortez de là, j’ai dit !
— Heeem… J’peux me rincer, d’abord ?
Mon envie de lui en coller une augmenta d’un cran.
— Pardon ?
Quel culot ! D’un geste nonchalant, mon invité surprise désigna sa tête couverte de mousse.
— Je vous donne cinq minutes ! hurlai-je.
Ce ne fut qu’à ce moment que je me souvins être aussi nu qu’un nouveau-né. J’arrachai aussitôt un peignoir de la patère, puis sortis en trombe de la pièce.
Les bras croisés, j’attendis que l’inconnu daigne enfin sortir de la salle de bains. C’est complètement dingue ! songeai-je, hors de moi.
Dix minutes plus tard, le jeune homme blond ouvrit la porte et je l’accueillis froidement, les narines frémissantes de colère.
Le trader leva les bras au ciel, l’air accablé.
— Pourquoi chez moi ?!
Le jeune homme retira le mégot de cigarette de sa bouche, balança deux fois ses hanches d’avant en arrière alors que ses épaules demeuraient collées au pan de bois tout en feignant de réfléchir.
— Ça m’a semblé une bonne idée sur le moment, répondit-il finalement en souriant.
— Comment êtes-vous entré chez moi ? attaqua-t-il.
— Avec les clefs, répondit le jeune homme avant de tirer une bouffée sur sa cigarette.
— Pardon ?!
Le blondinet lui adressa un demi-sourire indolent.
— Sous le paillasson, ajouta-t-il avant d’exhaler bruyamment la fumée respirée.
Le trader abaissa les paupières dans une expression soupçonneuse.
— Comment le saviez-vous ? C’est quoi votre nom ?
— Ian, l’informa ce dernier en s’adossant contre la porte.
— Que faites-vous chez moi, Ian ? Ian comment ?
Là encore, le jeune homme esquissa une grimace narquoise et ensommeillée. Il regardait Cael de ses yeux cernés de noir.
— Je squatte. Mais je crois que tu l’avais remarqué, non ?
- Changeons de sujet. Tout va bien au travail ? Tu dors suffisamment ? s'enquit-elle.
- Ma tête fait si peur que tu te sens obligé de poser la question ?
- Oui.
- La franchise maternelle, rien ne l'égale... merci, maman.
- Dois-je te rappeler t'avoir retrouvé nu dans mon lit, ce matin ? Si j'avais dû être mal à l'aise, c'était à ce moment-là.