Une grande toile attire mon attention. Une grande toile de 2 X 1,38m. Je m’approche lentement. Une femme assise devant une toile, une femme peintre. C’est déjà un fait insolite : un peintre qui peint une femme peintre. Un autoportrait, peut-être ?
J’approche un peu plus… la jeune femme est assise sur une chaise en bois, bras nus, manches courtes et bouffantes. Sa robe à la jupe très ample remplit le bas du tableau…
L’auteur du tableau a saisi la beauté de cette jeune femme, les traits délicats de son visage, sa longue chevelure noire, le regard rêveur de ses grands yeux…
L’intention me semble claire : le peintre rend hommage à une jeune artiste encore sous l’emprise de l’inspiration.
Ce tableau semble un chant d’amour. Il proclame, avec une certaine insolence, une passion brûlante entre le peintre et son modèle.
Je lis le titre de l’œuvre : Portrait d’Eva Gonzalès.
Et le nom de l’auteur : Edouard Manet «
c'est Manet qui a inventé la juxtaposition de taches colorées et la suppression des fondus en peinture. Nous avons discuté ensemble de la dilection de Delacroix pour les demi teintes. Et bien que fait Edouard? il supprime les demi-teintes et le clairs obscur traditionnel, il nous donne des contrastes parfois violents certes... et c'est cela qui faut hurler les séniles du salon....
l'élève devenue maitresse. une relation en déséquilibre constant.
-et le fifre
- encore un tableau charmant refusé par le salon en 1866. Style trop novateur, peut être: ce fond plat, ce gamin sorti de nulle part, et ces larges taches de couleur qui frappent comme un cri de liberté.
c'est au Louvre qu'il découvrit Velasquez, les coups de pinceaux brutaux, le traitement violent de la couleur et les contrastes dramatiques de l'espagnol.
au début de sa carrière il copiait avec ferveur et talent notre Velasquez. Son buveur d'absinthe lui doit tout. Quand au déjeuner sur l'herbe ... vous le savez aussi bien que moi , ce tableau est issu en droite ligne du concert champêtre de Giorgione peint à l'orée du XVIème siècle.