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Critique de lauralamarine


J'aime lire les écrivains voyageurs depuis mon adolescence ; J'y ai toujours puisé une leçon de vie, parce que le vrai voyage est avant tout quête intérieure, recherche de soi dans le déplacement et le dépaysement, au sens strict du terme. C'est pourquoi, lorsque j'ai découvert la démarche de Marc Mangin, écrivain et photographe, je me suis intéressée, sur facebook, à son voyage dans l'ancienne Indochine. J'ai d'abord vu ses photos, durant des mois, celle qu'il prenait au quotidien des lieux traversés. J'ai suivi sa remontée du Mékong en période de mousson, sur 10 000 kms, du Vietnam au Laos. J'avais hâte de lire le récit qu'il a écrit durant ce voyage et qui est aussi une remontée du temps, celui du fleuve mais aussi de la vie même. A l'instar de ses prédécesseurs tels que Nicolas Bouvier, Kenneth White ou JMG le clézio, le voyage de Marc devient peu à peu, le nôtre.
En filigramme, il évoque deux femmes, sa mère et Marguerite Duras. L'une a joué un rôle déterminant dans la vie du jeune Marc, très tôt privé de père, l'autre accompagne son périple en Indochine puisqu'il relit son oeuvre avec une préférence marquée pour « un barrage sur le pacifique. » Mais ce voyageur humaniste part aussi à la recherche de ses repères intimes, sur les pas de son père qui effectua en Asie un premier voyage il y a plus de cinquante ans. le récit est lent, à l'image du fleuve, à l'image aussi d'un monde qui, bien qu'envahit par la modernité importé par les touristes, a su garder trace de son passé. A ceux qui pensent que le monde se visite, Marc répondrait sans doute que visiter le monde c'est se rendre visite, à soi-même, à ses ancêtres, à tous ceux qui ont fait de nous un être humain et avec cette lenteur apaisante qui n'est autre que la profondeur.
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