La polenta, nos mères la cuisinaient un peu en cachette, jamais devant des Français. "Il paraît que les Italiens mangent du maïs comme les poules", disaient-ils en ricanant.
Le papier hygiénique était rare et inconnu. Mais vous pouviez, d'un "cagadou" à l'autre, connaître les opinions politiques de vos voisins suivant qu'ils avaient accroché des quarts de page du Méridional, du Petit Provençal ou de La Marseillaise.
Fin 1943, des voisins avaient même accroché sur la fameuse planche la photo du maréchal Pétain, la tête en bas."
A Avignon,le marché des Remparts est un voyage,la Méditerranée franchie un cabas à la main.
La chanson sans doute est le yoga des Italiens.
Le steak,une nouveauté en Provence,apparaissait presque sur les ordonnances médicales.Plus ils saignaient,plus leur effet était rapide.
Les petites humiliations jamais ne s'oublient.
Ce n'était pas trop, deux patronnes dans une maison,on avait tant à faire.
La bru idéale devait avoir des terres qui rapportent,la peau tannée par de longues heures dans les champs.Si on disait d'elle qu'elle était une mule au travail,c'était gagné.
Nous avons toujours ignoré la provenance du mot "babi",mais nous savions pertinemment qu'il s'agissait d'une insulte.
Le soir papa me rassurait:
Tou dira que tou souis tan frances comme lor.
Qu'en français on traduit par: "Tu diras que tu es aussi française qu'elles".
Il avait raison.Mon père fut le premier à demander la nationalité française.
La veillée,c'était sacré.On l'organisait, et on devait la rendre.On en tenait un compte très précis,malheur à ceux qui avaient une veillée de retard!