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Critique de tamara29


On n'entre pas dans cette autobiographie comme on commence les autres.
Même si j'ai, bien entendu, souvent, lu des autobiographies, alors que l'auteur n'était plus parmi nous, c'est la première fois que j'en lis une alors que la disparition de l'auteur est si récente (Henning Mankell est décédé en Octobre 2015). Et c'est bien cela qui est troublant, émouvant. Sans le vouloir, la mort apporte une force supplémentaire à ce texte.
De par la lecture de ses romans policiers ou encore à travers son roman « Les chaussures italiennes », je considérais Mankell comme un écrivain sensible, curieux, ouvert au monde. C'était un auteur que j'aimais retrouver parce qu'il décrivait le monde et ses travers avec une certaine justesse, et les caractères de ses personnages n'étaient jamais « simplistes » mais au contraire profonds, parfois noirs ou meurtris.
Si je savais qu'il avait beaucoup voyagé, notamment en Afrique, ce texte m'a confirmé à quel point il était un amoureux de la nature, soucieux de l'écologie et de l'état de la Terre que nous allions laisser à nos enfants (et cette inquiétude est sûrement d'autant plus forte lorsqu'on connaît le risque de ne plus pouvoir profiter de tout cela). J'ai aussi découvert qu'en plus de son métier de romancier, il avait été directeur de théâtre, que c'était un homme cultivé, parfois solitaire, mais aussi d'un caractère tenace et assez courageux.
Ce journal débute à sa découverte de son cancer en Janvier 2014 et sur ce sentiment de sable mouvant… Dans ce journal, Mankell nous parle de sa maladie mais surtout il navigue d'un souvenir à un autre, d'une anecdote à une autre. Il s'arrête sur des moments forts de son enfance en Suède qui vont le marquer, le façonner. Il se remémore ses lectures, ses voyages (à Paris sans un sou, après avoir décidé d'arrêté ses études), ses pièces de théâtre qu'il a mis en scène (au Mozambique notamment) mais aussi ses rencontres, ses amours, sa femme.
Tout au long de ce texte, nous sommes marqués par ses mots, ses espoirs, sa volonté de vivre, de profiter de chaque moment, d'y croire encore, malgré la fin plus proche. Nous sommes marqués par son message d'autant plus que nous connaissons l'issue.
Lorsqu'il a écrit ces lignes, noircis ces pages, lui-même avait, certes, conscience de la possibilité de cette issue proche. Et certains jours, bien entendu, on y lit son moral plus sombre, selon les résultats de ses séances de chimio, sa fatigue... Et pourtant, même si c'est la maladie qui l'a finalement emporté, c'est cet espoir que l'on retient ; c'est l'espoir qui est là, qui prime, encore, malgré tout.
C'est bien cette espérance, cette envie de vivre, cet amour de la vie, ces luttes qu'il faut mener pour en profiter qui subsistent. Qu'il nous laisse comme un témoignage, comme en héritage.
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