AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Krummavísur (72)

Quand ils basculent dans les entrailles grises du glacier, le vent qui les pousse hurle plus fort qu’eux.
Commenter  J’apprécie          20
Et maintenant, il est seul sur la glace du Vatnajökull, en pleine tempête boréale, le visage et les mains abrasés par des vents à moins dix degrés, le corps transi et la hanche en feu, sans aucun secours, sans matériel de survie. Sans espoir.
Commenter  J’apprécie          20
Dans le grand blanc qui les aveugle, le passager se blesse les yeux à chercher la moindre surface où se poser. Pas même plate. Juste une dizaine de mètres entre deux failles. Le pilote, lui, ne dit rien. Sa décision est déjà prise et il maintient l’avion à la limite du décrochage. Il joue sur sa vitesse minimum, contrecarrée par celle du vent de face, sur les volets qu’il incline au fur et à mesure, sur le nez de son appareil qu’il redresse de plus en plus.
Commenter  J’apprécie          20
Le Beaver remonte vers le glacier en frôlant l’océan furieux et les icebergs de la lagune. Le vent de face est d’une violence inouïe. Plusieurs fois, ils ont l’impression qu’il les stoppe net dans les airs. Quand ils approchent du glacier, l’avion s’obstine, buté comme un bélier, à foncer contre le front de glace. Au dernier moment, malgré les bourrasques qui s’acharnent, le pilote le redresse pour frôler la surface, quelques mètres à peine au-dessus du glacier. En dessous, les lignes de fracture défilent. Dans un indescriptible chaos, elles fendent et entaillent la langue de glace sur plusieurs centaines de mètres, jusqu’à ce qu’elle quitte le socle de la montagne pour flotter sur les eaux de la lagune.
Commenter  J’apprécie          20
La suite n’est qu’une succession d’instants de terreur à l’état pur.
Commenter  J’apprécie          20
Dans la furie des vents qui hurlent et du grésil qui abrase le cockpit à l’extérieur, ils n’entendent pas le moteur tousser. Ils le devinent. Un battement en moins. Une extrasystole. Ils l’encaissent avec la surprise et la peur d’un challenger qui redoute un crochet au foie sur un ring.
— C’était quoi, ça ? s’inquiète le passager.
Le pilote vérifie tous ses cadrans et répond d’une voix si calme qu’elle le panique.
— Rien de bon…
— C’est-à-dire ?
— Ça ne va pas le faire. Il faut nous poser…
Commenter  J’apprécie          20
Le petit avion lutte contre la tempête. Il se cogne aux bourrasques qui le chahutent. Des vents retors et givrés cherchent à le plaquer pour le déchiqueter sur les séracs acérés. Ils survolent le Vatnajökull, un mauvais géant. Le plus grand glacier d’Islande. Un dôme nacré et soyeux quand le ciel est bleu, mais un monstre sinistre hérissé d’armures de glace mortelle par temps de brouillard. Et pire encore sous la tempête. Sous un dais de nuages, ils rasent un des doigts que le Vatna force jusqu’à la mer furieuse entre les derniers contreforts des montagnes qu’il érode depuis des millénaires. Celui qui se glisse jusqu’à la lagune de Jökulsárlón, où ses blocs de banquise se disloquent et se dispersent en icebergs.
Commenter  J’apprécie          20
Le corbeau s’est endormi dans une fissure
Dans la nuit noire et sa froidure
Le corbeau s’est endormi dans une crevasse
En attendant qu’hiver se passe
Tant de choses peuvent le blesser
Tant de choses…
Krummavísur
Jón Thoroddsen
(Epigraphe)
Commenter  J’apprécie          20
Certains matins, il peut être d’une beauté irréelle et divine. Mais passé le crépuscule, il devient un vide lugubre et menaçant. Hostile. Fourbe. Un océan de laves sombres et figées, piégé de chausse-trapes. L’insignifiante agitation de quelques lumières, tout au fond de la nuit, donne l’échelle de sa sidérale immensité.
Commenter  J’apprécie          20
Le matin est immense et lumineux. Les sommets de montagne immergés au ras de l'eau sous le ciel démesuré. Le fjord comme une vallée inondée, lustré d'un soleil de laiton. Nulle part en Islande il n'a ressenti un tel sentiment de pérrenité fluide et légère. Sous la clarté rasante du levant, la roche se réchauffe d'ocre et de brun et la glace s'irise d'or et d'opale. Kornélius,un mug de café brulant entre ses mains, est abasourdi par une si sereine vision de l'éternité.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (405) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2900 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}