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Critique de Tostaky0


Vous doutiez que les héros de vos romans préférés soient des hommes comme les autres ?
Vous les imaginiez super-héros ?
Dans La mort nomade, Ian Manook casse le mythe.
Tout d'abord ,Yeruldelgger, son policier, qui est à la Mongolie ce que Bosch est à Los Angeles chez Connelly, Yeruldelgger, donc, est en train de soulager un besoin naturel derrière un rocher, quand arrive une femme qui vient lui demander son aide pour retrouver sa fille disparue.
Avouez qu'on a du mal à s'imaginer notre ex-flic les fesses à l'air avant de nous entrainer dans de nouvelles aventures.
Il fallait oser, Manook l'a fait.
Si j'osais à mon tour (oui, bien sûr,  je vais le faire) je dirais que, pour notre nouveau retraité, les emmerdements ne font que commencer...
Dans ce roman, Yeruldelgger n'est pas le personnage principal, on le retrouve régulièrement mais il y a plein d'autres protagonistes et de toutes nationalités.  Des Mongols, évidemment, des Français,  des Américains,  des Australiens ou des Chinois.
Là-dedans, vous avez pêle-mêle des victimes, des criminels, des flics, des putes, des ministres, des journalistes, des écolos, bref tout ce qu'il faut pour faire un monde où les riches cherchent à être toujours plus riches, où les pauvres sont exploités,  où les dirigeants sont corruptibles et corrompus où les policiers sont impuissants ou corrompus eux aussi et où certains tentent de renverser des montagnes pour se faire entendre.
Ce livre est un polar avec tous les ingrédients, de l'action et du suspense notamment , mais ce troisième volet consacré à Yeruldelgger est aussi un plaidoyer pour la Mongolie, sur les dangers de l'exploitation, par des multinationales sans scrupules, d'un sous-sol riche en matières premières.
Manook vous invite à rentrer sous la yourte, pour vous imprégner des traditions. Attention, si l'Urga est planté à l'entrée, n'en franchissez pas le seuil, au risque de rougir en entrant dans l'intimité de ses occupants.
Si j'ai été scotché pendant les trois quarts de ce roman, j'avoue que la fin, m'a un peu chagriné.  Pas tout à fait la fin d'ailleurs, puisqu'elle est plutôt réussie. Non, mais quelques pages avant, au moment des explications. Ça m'a rappelé ces "grands débats " auxquels on assiste en ce moment, qui sont censés vous donner la clé d'un monde meilleur mais qui vous perdent en route parce que trop long.
Bien sûr l'auteur s'en défendra, prétextant un discours nécessaire, il a sans doute raison, j'ai trouvé, pour ma part, que cela cassait le rythme du récit.
En tout cas, ce que je retiendrais c'est le plaisir que m'a procuré cette lecture.
Je continuerais de lire Manook, ou quel que soit le nom qu'il se donne.
P.S. : Urga, est aussi le titre d'un magnifique film de Nikita Mikhalkov aux multiples récompenses que je vous invite à découvrir si vous ne l'avez déjà fait.





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