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Critique de didier_paris


Autant le dire tout de suite, il vaut mieux avoir lu le tome 1 (l'oiseau bleu d'Erzeroum) car les personnages et leur quête ont un sens qu'on comprend mieux dans la chronologie.
Ce roman historique, qui commence en 1947, nous parle du sort de la diaspora arménienne en France et de ce désir de reconstruire l'Armenie lorsque Staline incite les exilés à revenir sur leurs terres...
On suit toujours l'épopée familiale des soeurs tertchounian, Araxie et Aiganouch.
Les familles se sont agrandies, Haigaz est marié à Araxie et Agop à Haiganouch (Assina).
Haiganouch (la vraie soeur d'Araxie)est exilée avec son fils Assadour en Sibérie et connaîtra le froid, la misère, les atrocités du régime stalinien
Agop, va partir en Arménie, à Erevan, et cette tête brûlée, plein d'espoir pour son peuple, va tomber de haut. La dictature de Staline trompe son monde, à coup de purges, de déportations, de déplacements des frontières... La peur d'être éliminé par le KGB créé une paranoia permanente.
Le climat est glacial et lourd, on louvoie avec les personnages entre la menace de mort système d'pour survivre.
A travers la vie de ces courageux Arméniens, inventifs, travailleurs et déterminés à vivre et ensemble, c'est une saga pleine de vie, de rebondissements, de pleurs et de rencontres salvatrices, qu'écrit Ian Manook (c'est l'histoire de sa famille). On traverse l'Europe et l'Urss, en bateau, en camion. Les soeurs se retrouveront elles ? Les contraintes, l'immensité du territoire les sépareront elles définitivement ?
Il y a dans ce livre, le chant d'Aiganouch, aveugle ( devenue , en Sibérie, la Doudorova), concertiste passionnée de Liszt, qui voyagera, en concert, par la poésie, par le jazz manouche de Zazou, le camarade d'Agop... Un leitmotiv musical qui entretient l'espoir quand tout semble perdu, et qui fait le lien entre les destins tumultueux, tragiques, comiques et surprenant de toute cette "smala".
Ce roman est un vrai coup de coeur car il permet de comprendre ce peuple arménien dans sa diversité, ses origines, sa culture et plus largement ce qu'est l'exil, la solidarité d'une communauté. Oh, certes, on est secoués par la violence de la dictature'stalinienne. C'est très bien écrit, avec du rythme, de courts chapitres, alors c'est un roman noir, mais j'ai passé un très bon moment de lecture et de voyages et je garde en tête ce chant d'Aiganouch, le regard vers le ciel...
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