Sur les routes de la musique

En fin de compte, la religion de toutes les religions, c'est la musique.

La différence entre un guitariste de jazz et un guitariste de rock ? Le guitariste de jazz connaît trois mille accords et joue devant trois personnes, le guitariste de rock connais trois accords et joue devant trois mille personnes.
Ce que dit cette blague de musiciens, au-delà du fait qu'un virus a mis tout le monde d'accord en renvoyant jazzmen et rockers jouer dans leur chambre devant leur webcam, c'est qu'il faut d'abord connaître ses accords avant d'attaquer un solo ou une compo.

Je dirai qu’un robot composera une mélodie digne de ce nom le jour où il éprouvera la douleur d’un chagrin d’amour. Ce qui nous laisse tranquilles pour quelques millénaires encore…

La nature est sonore, elle résonne de la vibration du monde. Après tout, le seul milieu dans lequel le son ne se transmet pas est le vide, nulle vie ne peut s'y développer. Pas de son, pas de vie. Il faut de l'air pour que l'onde sonore existe, se propage, nous fasse vibrer les tympans et nous enchante.

Et si la musique ultime était la musique de la terre, la géophonie ?
La nature est sonore, elle résonne de la vibration du monde. Après tout, le seul milieu dans lequel le son ne se transmet pas et le vide, nulle vie ne peut s'y développer. Pas de son, pas de vie. Il faut de l'air pour que l'onde sonore existe, se propage, nous fasse vibrer les tympans et nous enchante.

Il est une légende hindoue qui dit: l'Univers a une note de musique. Chaque être humain a une note de musique. Et quand on la trouve et qu'on l'accorde avec celle de l'Univers, alors on ressent la splendeur du monde jusqu'au plus profond de nos cellules.

Le musicien a accompli son contrat moral si l'auditeur est ravi à lui-même, s'il est pris sous son charme, si son jugement et sa raison lui sont enlevés. Mais le musicien, dans son jeu, peut être subjugué par quelque chose qui le dépasse. Si un accident arrive, si une note s'échappe qui n'appartenait pas à la gamme, plutôt que de la considérer comme une erreur de parcours, il doit profiter de cette dissonance soudaine pour rebondir dessus, prendre son élan sur l'obstacle et parcourir un nouveau chemin, explorer de nouveaux motifs.
Ce musicien est typiquement un musicien oriental, parce que son fonctionnement est l'improvisation. Il ne lit pas la partition que quelqu’un d'autre a écrite pour lui. Il est le producteur libre de ses phrases, dans un cadre donné de maquams, c'est à dire un champ de notes bien identifié dans lequel il peut puiser à satiété, selon l'ordre et le rythme qu'il fixe, d'un commun accord avec ses partenaires.

La palette modale su musicien occidental est beaucoup plus pauvre que celle du musicien oriental. En occident, nous avons deux modes, majeur et mineur, alors qu'en Orient ils en ont cinquante et en Inde, mille ! Mais à partir de ces deux couleurs, les musiciens vont faire des miracles : s'il ne reste qu'un petit caillou au musicien occidental quand le musicien oriental dispose de gigantesques panneaux de marbre qu'il peut sculpter d'arabesques sans fin, ce petit caillou, on va le tailler, le dupliquer, le colorer dans des dégradés savants, pour construire des formes géométriques complexes, qui s'emboîtent les unes dans les autres, par un jeu de miroir kaléidoscopique.

Pour Nietzsche, le rythme est la composante essentielle de la musique, la pulsation de la terre. Par sa régularité, un rythme exerce une fonction hypnotique. Une assemblée de met a battre à l'unisson, forme un seul corps, avec un seul cœur qui pulse a la fréquence des coups du percussionniste.

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"Prenons deux musiciens. S'ils ne lisent pas la partition qu'un autre a écrite pour eux, s'ils exécutent une musique libre et spontanée, en somme s'ils improvisent, les oreilles grandes ouvertes, s'ils jouent aux questions-réponses, s'ils vont dans des endroits où aucun des deux ne serait allé sans l'autre, alors ils produiront une musique complètement originale, née dans l'instant, qu'ils n'auraient jamais pu produire sans leur rencontre. Cette vérité de l'instant, cette dialectique musicale existe, et elle porte un nom, une onomatopée d'esclaves qui inventèrent le langage de la liberté : le jazz." Page100