J'ai choisi ce livre sur le seul nom de son auteur, dont j'ai récemment aimé
le sillon, auquel j'avais trouvé un ton très personnel, une ardeur, une nécessité. J'ai sans doute aussi été séduite parce titre,
Calme et tranquille et là je n'ai pas été déçue : ce n'est absolument pas
calme et tranquille.
Comme quoi, quand je ne cherche pas les livres sur le stress post-traumatique, ils viennent jusqu'à moi, même si c'est par le biais d'une espèce de publicité mensongère.
Cela commence avec le suicide de sa grand-mère, chose terrifiante, déboussolante. Pour se restructurer, se ressourcer, lasse des psys à côté du sujet,
Valérie Manteau a ses copains de
Charlie Hebdo, à commencer par
Charb avec qui elle développe un lien d'une proximité amicale réconfortante, qui ne manque pas de lui rappeler qu'on peut rire de tout, absolument tout, et qui l' encourage dans ses recherches littéraires inabouties sur le suicide.
Seulement, travailler à
Charlie Hebdo en 2015, ce n'est pas forcément la solution pour aider à faire un deuil compliqué…
Retrouver ensuite à Istanbul un ancien amant turc, dans un contexte d'élections consternantes en Turquie non plus d'ailleurs.
S'accrocher à son humour caustique ne suffit plus forcément.
À travers ces événements dramatiques, témoins d'une époque chaotique ou le (bon) sens se perd,
Valérie Manteau réussit un auto-portrait atypique : une jeune femme « libre, très libre », en recherche d'expériences et d'humanité, emmenée à la dérive par la violence de la vie contemporaine.