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Critique de Hulot


Hulot
22 février 2021
Un autre devoir de mémoire


Progreso Marin, dans son livre " Dolores une vie pour la liberté " racontait la vie de sa mère, réfugiée, qui avait connu la Retirada. Dans cet ouvrage, il recueille les témoignages des derniers réfugiés espagnols, pour la plupart âgés de plus de 80 ans lors de la rédaction de ce livre, ainsi que de leurs enfants et petits enfants.

Ce sont des récits de la Révolution, de la guerre, de la Rétirada mais aussi de la résistance qui suivit. de très courts témoignages parfois trop courts, deux pages seulement qui ne permettent pas de bien connaître les protagonistes et donnent un sentiment de frustration. D'autres, au contraire, bien développés qui provoquent souvent beaucoup d'émotion.

La partie la plus bouleversante , selon moi, concerne les récits de ceux qui sont restés en Espagne après la guerre. Il s'agit toujours de femmes et d'enfants, le père ou mari étant en prison, en exil ou mort, la plupart du temps. La description de ce que vont subir ces enfants à travers les mauvais traitements, les sévices, l'humiliation, le mépris et la haine d'une partie de la population est absolument épouvantable.
Les femmes, quant à elles, subiront la vengeance qui n'a pu s'exercer sur leurs maris ou pères de la part des policiers, de l'administration et de l'Eglise. Un simple exemple qui revient dans pratiquement tous les récits: elles seront obligées, chaque semaine, de laver " à genoux " l'église ou la mairie du village et cela sous les quolibets et les insultes de ces biens pensants.


Ce sont des textes sur l'exil et toutes les souffrances qui l'accompagnent que l'on a souvent rencontrés, qui sont communs à toutes les guerres. Il n'en reste pas moins qu'il y a urgence à recueillir ces témoignages et donc faire un travail de mémoire. C'est tout à l'honneur de l'auteur d'autant plus que certains des récits renvoyaient à sa propre histoire et ravivaient ses propres tourments.
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