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Critique de Charybde2


Un lourd semi-ratage, par approximations et ambiguïtés, sur un sujet où l'on trouvera bien mieux ailleurs.

Sur un thème intéressant, à savoir la "zone grise" entre l'engagement politique non-violent et la sombre détermination de la contestation violente, ce cinquième roman d'Elsa Marpeau, publié à la Série Noire en 2012, est plutôt décevant.

Décevant d'abord parce que son personnage principal, flottant sans raisons affirmées, manque quelque peu de la crédibilité ou de la fantaisie d'un véritable narrateur. Décevant ensuite parce que trop d'incohérences se poursuivent au long de ces 300 pages (naïveté technologique de personnages qui ne le sont pas par ailleurs, naïveté psychologique d'autres personnages que tout désigne comme autrement aguerris, conflits de juridictions qui ne fonctionnent pas, laisser aller dans la menée d'enquêtes,...).

Un demi-ratage d'autant plus triste que beaucoup d'ingrédients étaient présents pour obtenir un bon roman, et que la capacité de l'auteur à brosser des portraits rapides mais saillants reste impressionnante.

Mais une ambiguïté trop forte l'emporte in fine : tout y semble trop artificiel et accidentel, entre Black blocs réduits fortement, pour l'essentiel, à des gamins irresponsables, tandis que leurs adversaires policiers sont soit d'odieux cyniques (ce qui pourrait passer) soit de purs psychopathes (et là, sans humour, non, désolé, ça ne marche pas)... Les citations parfois habiles, mais souvent joyeusement mélangées en une bouillie infâme (ironique, certes, lorsque les anti-terroristes sont à l'oeuvre - mais plus difficile à saisir lorsqu'il s'agit de "théoriciens spécialistes" anarchistes, qui savent au moins lire, en général...).

Peut-être n'ai-je pas compris le sel de ce roman, mais hélas, je le trouve moins que mi-cuit... Mais je préfère donc, de loin, DOA, Manotti, Oppel, Quadruppani ou les Wu Ming...
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