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Critique de anlixelle


Pour innover, je décide de débuter ma critique en poussant trois (petits) cris (féminins) d'indignation. Ça fait du bien.

Premier petit cri d'indignation : je veux souligner le fait que « le jour où je me suis aimé pour de vrai » ne correspond pas du tout à la catégorie « développement personnel » dans laquelle on le classe bien trop souvent. C'est, selon moi, un roman, un beau roman, qui certes, fait grandir, mais comme dans toute littérature quand on sait bien la choisir, et surtout, quand on désire réellement qu'un texte nous fasse évoluer, positivement cela va de soi. (Quoi que parfois on en fait le voeu mais ça ne suffit pas).

Deuxième petit cri d'indignation : le résumé sur la quatrième de couverture synthétise fort mal le contenu de cet incroyable histoire. Heureusement, je me suis laissé guider par les commentaires émus et élogieux glanés sur Babelio, car jamais le texte de l'éditeur ne m'aurait donné le goût d'aller voir par là-bas. Il est trop restrictif en nous assénant, certes, des points abordés dans le récit, mais sans laisser entrevoir ce qui en fait le charme : les nuances, la tendresse, la subtilité des personnages.

Troisième petit cri d'indignation : le titre n'est-il pas là pour attirer celles et ceux qui manquent de confiance en eux ? Il y a foule, c'est certain (j'en fais partie hélas). Ce titre est donc facile, mal trouvé, trop marketing, car, enfin, ce texte méritait un autre titre et le choix était pourtant large. Ce n'est pas le fait de « s'aimer pour de vrai » qui fait le lit de ce livre, c'est bien autre chose.
En partant du thème de l'égo, le roman de Serge Marquis part dans de nombreuses directions, pourtant bien reliées entre elles : l'amour, l'attachement, la vie, le respect de soi et du vivant, le détachement et le sens qu'on peut mettre à son existence. C'est plus profond que la notion de confiance en soi.

J'ai eu le sentiment agréable de lire un petit précis de philosophie pour les nulles avec des personnages qui m'ont emportée sur leur passage. Dès les premières pages, la jolie écriture, directe mais travaillée de l'auteur, m'a hypnotisée. Et avec elle, les héros ordinaires, tous malgré tout plus originaux les uns que les autres, et en même temps assez banals pour qu'on reconnaisse en eux un peu de soi.

Serge Marquis sait indéniablement raconter les histoires et en faire quelque chose d'intimiste et d'instructif sans qu'aucune lassitude ne nous guette.
Jamais plus, je n'oublierai « EGOMAN » (EGOWOMAN en ce qui me concerne), je l'entends qui me parle maintenant parfois, et je le/la repère parfaitement chez les autres. Ainsi, ce roman raconte « le défi d'une vie », celui qui « consiste à découvrir la différence entre l'activité de l'égo et celle de la présence ». Et avec, le désenchantement des certitudes qui ont fait dire à Friedrich Nietzsche : « Ce n'est pas le doute qui rend fou : c'est la certitude. »

Ce roman est dur, très dur, aucun pathos, pas de guimauve (comme on pourrait en trouver en « développement personnel »), les évènements ne sont pas drôles, les personnages en prennent plein le coeur, plein la tête. Comme dans nos vies quoi !
Compassion, épanouissement des talents, médecine déshumanisée, j'ai lu la critique d'une modernité affolante où les têtes ont terriblement enflé en raison d'«un illustre nombril en guise de coeur ». En éloge du discernement, l'histoire de Charlot avec ses si nombreuses interconnexions humaines n'est pas près de nous quitter.

Ce livre coup de coeur devrait être étudié à l'école, mais pas en philo, pas en littérature. Non, dans les domaines de « l'hygiène mentale » et du « vivre ensemble », parce que « quand le coeur est limpide, tout est beauté » In "Une beauté zen" Paroles de moines Editions Philippe Picquier.

Vaste programme difficile pour SAPIENS sans éducation digne de ce nom !




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