Citations sur Les Passagers (27)
Buzzman haussa les épaules. « Ramener les morts à la vie, voyager à la vitesse de la lumière, faire la queue à la caisse du supermarché sans regarder ce que la personne devant vous a mis sur le tapis roulant, voilà des choses impossibles. Voter pour faire mourir quelqu’un qu’on n’a jamais rencontré, ça n’est pas si impossible que ça. Et l’opinion publique a déjà sauté sur l’occasion d’avoir son mot à dire.
Est-ce que l’un d’eux, seul aurait jeté une brique ou jeté un cocktail Molotov sur la voiture de Sofia ? J’en doute. Mais entourés de gens dans le même état d’esprit, ils ne se voient plus comme des individus violents ; c’est le groupe qui est responsable de la violence, pas eux personnellement.
Le centre-ville comptait moins de places de parking - elles n’étaient plus nécessaire, puisque de nombreux Passagers, après s’être rendu au travail, renvoyaient leurs voitures chez eux et ne les rappelaient qu’en fin de journée. Ce qui avait libéré de la place pour les espaces verts et les parcs miniatures. Bistford ouvrait la voie à tous les autres villages, villes et métropoles, et les préparait à un pays où les voitures ne seraient plus contrôlées par les humains.
«Vous devriez penser aux réseaux sociaux comme à une rivière. Elle naît à un endroit mais plus elle va loin, plus elle méandre dans des directions différentes. Certains bras d’eau nouveaux s’arrêtent très vite, d’autres suivent des chemins qui leur sont propres. Tout le monde a une opinion. Vous pourriez aller vous-même dans toutes ces écoles, désactiver seule tous les engins explosifs et sauver tous les Passagers sans l’aide de personne : il resterait quand même un troll dans un logement social de Hackney, avec des cheveux fourchus et des tatouages mal orthographiés, pour se plaindre que vous avez fait reculer les droits des femmes de dix ans parce que vous avez fait tout ça en jupe. »
- Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous voulez ?
- Ces questions n’ont pas d’importance, répondit la voix. La seule chose qu’il te faut savoir pour le moment, c’est que dans deux heures et trente minutes, il y a de grandes chances que tu sois morte.
(...) un léger coup de pied dans ses reins l’arrache à ses pensées. « Bonjour ! » murmura-t-elle en se frottant le ventre, rond et gonflé. C’était la première manifestation de la présence du bébé, Tate, de la journée. Ils lui avaient donné ce surnom quand la sage-femme leur avait appris qu’il pesait environ une livre et avait la taille d’un paquet de sucre Tate & Lyle. Mais ce qui était au départ une plaisanterie était resté, et ils envisageaient sérieusement de lui donner ce prénom.
Buzzman haussa les épaules. « Ramener les morts à la vie, voyager à la vitesse de la lumière, faire la queue à la caisse du supermarché sans regarder ce que la personne devant vous a mis sur le tapis roulant, voilà des choses impossibles. Voter pour faire mourir quelqu’un qu’on n’a jamais rencontré, ça n’est pas si impossible que ça. Et l’opinion publique a déjà sauté sur l’occasion d’avoir son mot à dire.
L’idée qu’aujourd’hui, des enfants de quatorze ans étaient des Passagers dans des véhicules totalement autonomes le mettait mal à l’aise. C’était comme s’ils trichaient.
La lumière crue au-dessus du miroir se reflétait sur son crâne, soulignant la raréfaction de ses cheveux autour de ses tempes. Il s’était récemment résolu à les garder très courts plutôt que d’essayer de faire illusion. Il se rappela que son père les avait prévenus, son frère et lui, qu’il avait commencé à perdre ses cheveux le jour de ses trente ans, et Jude suivait ses traces. Ses amis investissaient dans des traitements pour garder leurs cheveux ; Jude refusait de le faire, comme il refusait toutes ces modifications cosmétiques si répandues. Il n’avait même pas fait redresser ses deux dents du bas qui se chevauchaient et qui l’obligeaient à garder les lèvres closes quand il souriait.
On lui avait fait miroiter des avantages financiers s’il en achetait une plus récente, plus high-tech, mais il avait refusé. Il ne servait à rien de dépenser de l’argent pour quelque chose dont il n’aurait bientôt plus l’utilité.