Citations sur Les enquêtes de Roderick Alleyn : La Mort en habit noir.. (22)
Je ne fais confiance à personne. Les gens sont fichtrement insouciants : ils laissent traîner des cigarettes allumées partout dans la maison. J’ai donc tout vérifié moi-même avant de partir.
Je n’ai pas la prétention d’être plus observateur que le voisin, mais dans ma carrière de soldat, j’ai dû me servir de mes yeux, et je ne pense pas que quelque chose d’anormal puisse m’échapper.
Le devoir, aussi pénible soit-il, doit passer avant le reste. Il faut savoir garder la tête haute dans l’adversité.
Chez un homme bien portant, la mort surviendrait au bout de quatre minutes, si l’assassin bloquait complètement l’arrivée de l’air aux poumons. Un homme souffrant, comme c’est le cas, d’insuffisance cardiaque, aurait peu de chances de survivre pendant quatre minutes. En fait, il cesserait de vivre en moins de deux minutes. La mort peut tout aussi bien être instantanée.
Les circonstances de sa mort nous obligent à étudier minutieusement les mouvements de chaque personne qui l’a approché dans l’heure précédant le crime. Il nous sera tout aussi indispensable d’examiner de près ses affaires personnelles, ses relations avec les membres de sa famille, et ses mouvements, conversations et intérêts durant les dernières semaines, voire les derniers mois de sa vie. Il n’y aura pas de sujets tabous.
Les mots qui viennent droit du cœur sont invariablement du plus mauvais goût.
Elles se surmènent toutes, les mères comme les filles ; les maris perdent la tête, et les jeunes gens négligent leur travail. À la suite de quoi, il y a une demi-douzaine de mariages chics, autant de dépressions nerveuses, et voilà. C’est cela, la saison londonienne.
Mais tout de même, j’aime bien les jeunes, et ces oisillons en particulier. Comme dit Roderick, ils expriment leurs pensées tout haut. De notre temps, nous le faisions seulement dans l’intimité de nos chambres et, souvent, nous en demandions pardon à notre Créateur.
Il connaissait intimement cette couche de la société à qui la saison londonienne apparaissait comme une gigantesque course d’obstacles, que l’on franchissait d’un bond allègre ou bien que l’on contournait en trébuchant, tant bien que mal.
Ces apparitions obligatoires à ses propres expositions l’embarrassaient toujours au plus haut point. Les gens se sentaient contraints de lui parler de ses tableaux et ils ne savaient jamais quoi dire, pas plus qu’elle ne savait quoi répondre. La timidité la rendait bourrue, et son incohérence était prise pour du snobisme intellectuel. Comme la plupart des peintres, elle était incapable de formuler une phrase sensée sur son travail. Les prudents éloges des critiques cérébraux la plongeaient dans un profond malaise. Elle leur préférait les franches banalités des philistins, encore qu’elle eût toutes les peines du monde à y trouver des réponses convenables.