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Critique de okka


L'histoire débute dans les années 70 à Barcelone. Lors d'un pique-nique organisé par la famille pour le printemps, les enfants jouent à la guerre, pendant que l'un des parents filme, cela fait resurgir les terribles souvenirs, les traumatismes de la guerre civile d'Espagne que les grands-parents : Isabel et Jaime ont vécus. Mais hélas ce genre de "jeux , de jouer à la guerre" a toujours existé et est assez malsain.

Retour en 1936, Isabel ne sait pas lire, mais une amie le lui apprend. En plus de cela Isabel travaille dans un atelier de couture, et coud pour la femme du colonel Don Manuel.
Une fois de plus, la mentalité du pays et surtout de son gouvernement est rétrograde, et patriarcale (=conservateur). Pour eux, les femmes doivent être à la maison et elles ne doivent pas prendre de décision (quand bien même cela pourrait être plus judicieux que l'avis des hommes) et les hommes eux, à la guerre. Sans oublier que les conservateurs prévoient surtout de chasser les communistes d'Espagne.

Le 17 juillet, le lendemain du 20 ème anniversaire d'Isabel, un coup d'État est fait par les milices carlistes et les phalangistes (extrême droite).
Tout ce qui est communiste, anarchiste ou ami d'eux est persécutés, arrêtés, puis assassinés sans jugement par la milice. Isabel est sauvée de justesse par Don Manuel, elle ira à Oran, où elle rencontrera son futur mari : Jaime, puis Barcelone leur destination à tous les deux.

Jaime survivra à la guerre en s'étant battu du côté des Républicains, en tant qu'artilleur. Mais même après la guerre, des gens comme lui seront chassés, persécutés, arrêtés, torturés et assassinés pour avoir été du côté des vaincus. Ou tout simplement dénoncé à la milice car certain.es sont jaloux, envieux de l'autre ou tout simplement par méchanceté et de sentir dominant... Jaime et Isabel vivront dans cette peur que cela leur arrive aussi d'être réveillé en pleine nuit, ou arrêté en plein jour... En eux ils ont une force incroyable, et formidable d'avancer pour offrir à leurs 3 filles un avenir loin de la pauvreté, de la misère, de la guerre, de la peur qu'eux-mêmes ont vécue.

Isabel qui est une très belle femme, aurait pu se marier avec un homme qui l'aurait entretenu, et n'aurait pas eu besoin de travailler, pouvant ainsi profiter de son temps libre imposé, comme cela est dans une société patriarcale. Mais elle et son mari, n'auront pas peur de se salir les mains, de faire du démarchage, de ramasser les ordures pour y gagner leur vie. Car la récupération a une valeur souvent inestimable, et dévalorisé.
Ce qui est encore plus beau, est que même s'ils sont loin d'être riche, ils n'hésitent pas à aider d'autres gens, que ça soit pour aider les autres, partager leur nourriture, radio, téléphone, charrette et voiture.

Les chapitres sont ornés de citations montrant la détermination des putschistes d'extrême droite, qui ont pour volonté de détruire, terroriser, et ne pas s'excuser. Et des citations comme celles d'Albert Camus, Tacite montrant à quel point la folie de ces monstres d'humains en liberté qui tuent, massacre sans pitié, et ne se rende pas compte de la destruction mentale sur leur victime, consciemment voulu et de leur offrir « un monde de merde. » Ce qui est toujours d'actualité...


À la fin du livre, dans la chronologie, on y lit, on (re)apprend que les monstres ont la vie facile et longue... L'un d'eux : Franco, un des grands hauteur de cette : tyrani, oppression, etc sur son peuple, a laissé le pouvoir de chef d'État qu'en 1974, peu de temps avant sa mort en 1975, à Juan Carlos. (Rappel l'histoire de cet album débute dans les années 1970)
Mais qu'aussi : nous la France, allié de l'Espagne République, car nous leur avons vendu des armes (mais moins efficaces que les avions, bombardiers vendus par Hitler et Mussolini à Franco), pour s'enrichir sur eux, avons été aussi les alliés d'Hitler dès 1939, puisque la France après avoir ouvert les frontières auparavant fermé, et avoir désarmés les résistants républicains espagnols, les ont accueillis pour les placer en camp d'internement dans de terribles conditions, (voir aussi le livre : le photographe de Mauthausen) bafouant une fois de plus les droits de l'homme, la convention de Genève.

Un excellent album dessiné fait par Jaime Martin, retraçant une partie de l'histoire du côté civile et militaire côté républicain durant la Guerre Civile d'Espagne.
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