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Critique de TrepanBouB


« Karak le haut-roi nain» de Julien Martin

« Karak le haut-roi nain » sorti aux éditions Mélibée en août 2012 n'est pas un roman fantastique à proprement parlé. Ce n'est pas le terme « fantastique » qui me gène, car on est bien là dans un univers fantaisiste. Pour moi il s'agit plus d'un recueil de nouvelles que d'un roman, un peu à la façon de Catherine L. Moore avec les aventures de Northwest Smith où toutes les nouvelles tournent autour des mêmes protagonistes. Dans « Karak le haut roi nain », les chapitres pourraient se lire indépendamment les uns des autres, hormis peut être les deux premiers qui permettent de planter le décor.

On se retrouve donc à suivre les péripéties des nains de Gerboisia et autres délibérations du haut-conseil présidé par Karak le haut-roi. La lecture est fluide et rythmée par de courts chapitres mélangeant habilement sujets sérieux et humour.

Certes il arrive parfois que des personnes soient obèses à cause de leur métabolisme, mais la majorité des gros souffrent d'un fort embonpoint parce qu'ils mangent trop.

Julien Martin fait très fort en faisant traiter par des nains, des sujets modernes tels que la religion, le fanatisme, la guerre, la santé, l'écologie et des problèmes sociaux comme l'avortement, le divorce ou le droit au port de la mini-jupe. Tout ça dans un monde fantaisiste peuplé de gobelins, d'orques, d'elfes et d'humains. Je dois dire que le mélange des thèmes choisis par l'auteur à l'univers purement fantastique de Gerboisia est vraiment bien fait. On imagine très facilement Karak au milieu des chefs d'états lors d'un prochain sommet du G20 qui se déroulera pourquoi pas à Broka !!!
En outre si malgré tout les ventes n'augmentent pas assez, l'état se rattrapera en augmentant la taxe sur les très hauts revenus, elle passera de 0,5% à 0,75%.

« Karak le haut-roi nain » est aussi à sa manière, un livre qui dénonce d'une manière subtile nos dérives modernes. J'ai commencé à lire ce livre quelques semaines après la sortie du documentaire « Tous cobayes » de Jean-Paul Jaud, film à charge, entre autres contre les OGM. Retrouver dans ce livre le haut-conseil s'inquiéter du culte Monsanta vénérant le dieu de la famine m'a vaguement fait penser à un autre géant de l'industrie biotechnologique dont le nom se termine par « O ».

Il existe un culte dangereux, qui gagne constamment en importance au sein des multinationales du pesticide chimique, celui de Monsanta le dieu de la famine.

Et, à l'heure où les médias nous parle constamment des déviances religieuses quelles qu'elles soient, des attentats, ou guerres au non d'un Dieu, comment ne pas citer Glinus membre réformateur du haut-conseil :
A vous entendre on dirait que ceux qui n'ont pas la foi, doivent être considérés comme de dangereux déviants. Alors que se libérer de la croyance religieuse, s'avère un moyen d'éviter de sombrer dans la démence. La foi a généré quantité de guerres, en se débarrassant de ce fardeau, les nains connaîtront une ère de paix.

« Karak le haut-roi nain » est un livre plaisant à lire, prêtant souvent à sourire tout en traitant de sujets sérieux qui nous concernent tous de près ou de loin.
S'il fallait mettre une note, ce serait un gros 3 sur 5. Pour avoir réussi la transposition politico-sociale de notre époque à celle de Gerboisia et de ses habitants. Et surtout l'envie de découvrir de façon peut être plus romancée les aventures de Karak et de ses sujets. En attendant cette « suite » hypothétique, Julien Martin a écrit en 2011 « le chevalier des Elfes », un roman de plus ajouté à ma liste de livres à lire.

D'Haese François / TrepanBouB
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