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Premier roman de l'année 2023, il fera date, sans nul doute, dans la liste de mes lectures. J'aime beaucoup la ligne des Editions le Passage et jusqu'à présent n'ai jamais été déçue par leurs auteur(e)s. Ce n'est pas Erik Martiny qui fera exception tant j'ai aimé son roman "L'indélicatesse". Une lecture salée-sucrée comme je les aime.

Le héros de cet ouvrage s'appelle Xavier Bovary, il est dermatologue, passionné depuis qu'il est tout petit par la peau. Il a femme et enfants, une femme belle et des enfants en pleine forme. Ainsi tout va bien dans sa vie tant personnelle que professionnelle – sa patientèle est importante – jusqu'à ce passage fatidique de la cinquantaine. Il pensait pourtant avoir échappé à cette fatalité qui avait frappé avant lui grand-père et père à cet âge…Si vous lisez la quatrième de couverture, vous en saurez davantage. Pour ma part, je préfère taire la suite.

N'ayant été ni prof de math, "Depuis l'ère digitale, ils me paraissent aussi désuets que des vieux métiers à tisser", ni notaire, "J'ai toujours perçu les notaires comme des escrocs assermentés, des sortes de voleurs accrédités par l'Etat.", je n'ai aucune raison d'en vouloir à l'auteur. J'ai donc aimé, voire adoré son roman et ce pour de nombreuses raisons. D'abord j'ai trouvé l'écriture fabuleuse, travaillée à l'extrême et, malgré les nombreuses digressions et retours en arrière, jamais ennuyeuse. S'il dérive de cette façon, c'est bien pour ménager ses enfants – la suite du récit qui leur est destiné sera tout de même très difficile à encaisser – et le suspens, par la même occasion. Et il a réussi, il m'a tenue en haleine jusqu'au bout. J'ai aussi beaucoup aimé les personnages tous magnifiquement décrits et mis en scène avec toujours beaucoup d'humour – souvent noir – qui en fait tout le sel. Car dans ce roman, il y a du rire, des grincements de dents, presque de l'horreur aussi parfois – les passages à teneur dermatologique ne sont pas toujours des plus "glamour" – beaucoup de nostalgie heureuse ou pas, de mélancolie, jusqu'à une fin qui m'a vraiment noué la gorge.

Flamboyant, amusant, intéressant par ses nombreuses références littéraires, véritablement passionnant, "L'indélicatesse" fut une belle manière de commencer l'année, délicatement.

Un chaleureux merci aux Editions le Passage pour cette lecture en avant-première.

Lien : https://memo-emoi.fr
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La patience sera le maître mot dans cette étourdissante histoire.
L'indélicatesse de lire ce texte Proustien, prendre le temps d'assimiler leurs sens.
Comprendre cet homme Xavier, sa vie, ses tocs, son travail de dermatologue.
La structure narrative se fera comme une osculation de la peau.
Un sentiment de longueur s'étire de descriptifs sur la vie des grands parents, il reçoit par son notaire, 20 années plus tard de sa mort, un scellé, un vieux pistolet chargé.
Il faut attendre 137 pages pour découvrir sa femme, Anastasia une belle et talentueuse personne aux charmes slaves.
Plus les descriptions avancent, plus le suspens et la vie de son épouse nous sont exposées.
Toutes les indélicatesses et les troubles rendent oppressants ce thriller à la fois satirique, mélancolique.

C'est savamment orchestré, étouffant et jubilatoire. Un bon roman.
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Xavier Bovary est un dermatologue à qui la vie paraît sourire. Médecin à la réputation confirmée, il vit de sa passion : observer la peau des gens, détecter les naevus suspects et guérir les démangeaisons chroniques. de plus, il est marié à une femme d'une beauté exceptionnelle qui lui a donné deux beaux enfants et vit dans la villa qu'il a hérité de ses grands-parents. Une vie parfaite.

A un détail près...

Pour ses 50 ans, il reçoit un courrier du notaire lui demandant de venir récupérer un paquet, laissé à son attention par son aïeul décédé il y a 20 ans.
A l'intérieur du paquet se trouve un vieux pistolet chargé... et aucune explication.

Ce présent marque le début d'une remise en question et d'une plongée dans les souvenirs familiaux : son enfance avec son grand-père dont il était assez proche, sa grand-mère aimante et malmenée par son mari irascible et tyrannique...

La nostalgie de ces moments se mêlent à l'incompréhension d'un tel héritage.
Pourquoi son grand-père lui a-t-il fait un tel cadeau? Y a-t-il un message caché et quel est-il?

Nous suivons alors notre protagoniste à travers des confidences destinées à ses enfants Mila et Piotr et découvrons ses souvenirs, ses réflexions, ses digressions sur son métier de dermatologue et sa passion pour la peau, ses sentiments pour sa femme et ses enfants.

Ce roman est une vraie réussite! Avec une plume digne des plus grands, Erik Martiny nous emmène au fin fond des pensées et divagations d'un homme que la vie a rendu un brin cynique et au fond, malheureux. le lecteur se retrouve vite perdu à l'écouter se souvenir de son enfance, raconter des moments vécus avec ses grands parents, parler de ses patients, se remémorer avec nostalgie les débuts de sa relation avec sa femme.... Mais tout ceci sert totalement le récit et ne fait qu'ajouter du suspens à l'interrogation permanente de l'apparition de cette arme dans sa vie. Et la fin de ses confidences sont pour le moins surprenantes!
J'ai beaucoup aimé ce roman noir, drôle et pinçant, aux situations parfois absurdes, et j'ai apprécié me faire promener par le talent de conteur de l'auteur. Beaucoup de passages font référence à la littérature, le nom même du personnage étant un énorme clin d'oeil à un classique qui prend tout son sens au fur et à mesure que les pages se tournent.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Un feu d'artifice !
Un roman pétillant, frénétique.
« L'indélicatesse » est un roman contemporain, à tiroirs, intuitif et superbement intelligent.
Une des plus belles leçons de littérature. Un séisme mental, un sacré tout de force !

« Les plus grandes haines se produisent à la cuisine. » Amélie Nothomb
« Comme son père avant lui, mon père vécu son anniversaire des cinquante ans comme un enterrement sans espoir. »
Côté ville, Xavier Bovary est un dermatologue. Quelconque d'apparence, un peu terne, il se projette dans sa profession, tel un exutoire.
L'épiderme est sa toile de maître. La peau, pour lui, le reflet d'une personnalité. Il scrute, cherche, fouille, la transmutation assumée. D'aucuns ont droit à son coup d'oeil, son observation discrète, telle une loupe en repère du moindre indice de confusion. Il est obnubilé par le plus minuscule bouton, le moindre symptôme. C'est un homme fragile, un anti-héros. Effacé par l'ombre de sa femme Anastasia, dont l'aura est impressionnante. Elle élève leurs deux jeunes fils. Sans travail côté ville, elle est en plongée dans une domesticité assumée. Trop belle pour lui, lymphatique, elle semble comble de secrets, de mystères. Pourtant, elle ne laisse rien transparaître.
Ce roman est un kaléidoscope. Xavier Bovary conte sa vie. Ses parents, ses grands-parents, la nostalgie l'éreinte.
La trame est un halo de souvenirs, d'entrelacs de tendresse, de rappels pavloviens.
On marche sur le même fil rouge que l'auteur, Erik Martiny.
Dans un olympien maîtrisé à l'extrême, une histoire rémanence, qui pourrait subrepticement être la notre. Si, si, notre grand-père avait fait la même chose. Se voir remette le jour de nos cinquante ans un pli scellé par un notaire. Xavier Bovary reçoit dans un geste posthume un pistolet chargé qui plus est. Il est étonné, sonné, bousculé, glacé. Pourquoi ce pistolet ? Les images de son enfance ressurgissent. Il cherche la raison. Il faudra du temps au temps, des évènements qui vont s'enchaîner dans un crescendo feu-follet.
Ce pistolet dont l'origine est celle d'un grand-père qui l'adorait. Il ne comprend toujours pas. C'est un électrochoc. Il est propulsé dans son passé, entre mélancolie et remords. le pistolet est un symbole.
« Un jour, mon Gari, tu verras que l'indélicatesse des gens est une chose qui doit être corrigée. »
Il rassemble les pièces du puzzle. Les conventions vont voler en éclat telles des chaises fracassées contre les murs de sa maison bien trop tranquille pour être honnête.
« Je me demande parfois si ce brin de folie qui s'empare de moi de temps à autre n'est pas dû en partie au refoulement de certaines choses. » « Enfin, toujours est-il que le visage d'Anastasia n'avait rien à voir avec celui d'Eva Braun. »
Il va briser ses armures dont il se cuirasse et qui finissent par l'étouffer. Il va bousculer les diktats. Soulever les tapis, étaler la poussière, même si.
Ce roman est une mise en abîme sociologique, psychologique des tragédies enfouies et secrètes. le passage vers la cinquantaine est un levier pour Xavier Bovary (qui rêvait d'une vie meilleure et ne pouvait s'assumer). La symbiose d'un bovarysme dont le pistolet devient le garant d'un changement de cap. Et quelle métamorphose !
« Bref, vous l'aurez compris à mes yeux, le seul défaut physique de votre mère était qu'elle était trop belle pour moi… Je me suis toujours accommodé du fait d'être relativement fade et sans relief. »
Ce roman audacieux, gai et triste à la fois explore les thématiques fascinantes de l'humain.
Erik Martiny est doué et perspicace. Fin observateur des indélicatesses qui foudroient les altérités et les volontés. Jusqu'au jour, où un pistolet abolira les non-dits et les faux-semblants, les mensonges et les hypocrisies.
Ce roman vif et lucide est grandiose, troublant et épique. Il faut lire et vaciller.
Un parchemin empreint d'humour aussi et de sourires. du doute, advient une passerelle. Vous l'aurez compris ce livre est du grand art. Salvateur. Publié par les majeures Éditions le Passage.
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L'indélicatesse d'Erik Martiny
Editions le Passage
Il est probable que je n'aurais pas lu ce livre s'il n'était arrivé dans ma boite à lettres, mu par la gentillesse de Freda. Je n'avais pas entendu parler de ce livre dans le tumulte de la rentrée littéraire hivernale. Et pourtant, il est parfait. « L'indélicatesse » vous étonne, vous amuse, vous questionne, vous retourne, bref à aucun moment vous ne voyez venir le pot aux roses !
A l'occasion de ses 50 ans, Xavier Bovary reçoit un héritage pour le moins inattendu. Son grand-père, décédé vingt ans plus tôt, a pris soin de lui léguer un pistolet chargé. Ce curieux héritage attendait son heure dans une étude notariale.
La vie paisible de Xavier en est durablement perturbée, si les dermatoses et les nævus constituent l'essentiel des journées du dermatologue, l'arrivée de l'arme, de surcroit chargée, va faire remonter les souvenirs du narrateur. Pourquoi son grand-père lui fait-il ce cadeau ? Qui était vraiment ce grand-père ? Les souvenirs affluent, Xavier remonte les lettres de la cave, il convoque la mémoire de sa famille.
Ainsi de digressions sur le métier de spécialiste de la peau en anecdotes familiales, Xavier s'épanche et livre une confession destinée à Piotr et Mila, une confession à la fois nostalgique et truculente pour expliquer à ses deux enfants comment et par quelle succession de faits, il en est venu un soir à commettre l'irréparable.
Narrés à la façon d'une énorme farce, nous suivons les récits alambiqués de Xavier, nous demandant où le narrateur veut bien nous emmener, absurde, premier degré, finalement c'est avec brio que l'auteur nous révèle l'issue dramatique de cette aventure.
Un roman où la littérature est souvent présente, les références et les auteurs vous cueillent au détour d'une page tel Xavier Bovary comme un clin d'oeil appuyé à Flaubert, l'auteur qui a rendu à l'insatisfaction ses lettres de psychologie.
Avec une conclusion que l'on ne voit pas venir et qui nous fait reconsidérer le genre du livre, à lire !
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Xavier Bovary est dermatologue. Praticien sans histoire, un peu terne, il vit sous la coupe de son épouse Anastasia, plus jeune que lui et très belle, se dévouant à son métier et à ses enfants. le jour de ses 50 ans, il reçoit des mains du notaire un pli scellé, qui vient de son grand-père décédé vingt ans plus tôt. Dans le paquet, un vieux pistolet chargé, sans aucun document d'accompagnement. L'objet le propulse dans le passé, fait remonter les souvenirs de cet aïeul qu'il aimait beaucoup, et l'amène à reconsidérer toute sa vie, en particulier sa relation avec son épouse, devenue de plus en plus distante au fil des années.

Dans les remerciements, l'auteur rend hommage à ses grands-parents qui ne lui ont, écrit-il, jamais offert de cadeau empoisonné. C'est effectivement ce que Xavier a hérité de son grand-père : une arme, ancienne certes, mais toujours fonctionnelle, chargée de 5 balles. Où est passée la sixième cartouche ? A-t-elle été utilisée, et à quelles fins ? La question ne va pas tarauder longtemps notre dermatologue, qui va convoquer le ban et l'arrière-ban de ses ancêtres, dont le propriétaire du flingue, électricien de son état, son épouse entièrement vouée à la tenue de la maison et sous le joug d'un mari irascible ; les arrière-grands-parents maternels, et cætera. Nous avons déjà passé le premier tiers du récit, dont le narrateur s'excuse envers ses lecteurs – ses enfants, comprend-t-on assez vite – de ses « détours dilatoires ». On acquiesce : allez Xavier, au fait. Mais non, le carton des grands-parents recèle encore de nombreux souvenirs que Xavier n'en finit pas d'égrener. Nous voici rendus à la moitié, le revolver est baptisé du prénom du grand-père, et il est enfin question d'Anastasia, dont le mari est assez lucide que ce ne sont ni sa beauté ni son charisme qui ont décidé la belle jeune femme à l'épouser. Un constat qui va amener doucement notre praticien à commettre l'irréparable.

Malgré quelques pages assez drôles au début du récit sur quelques patients de Xavier Bovary, et une judicieuse exploitation de sa déformation professionnelle qui le fait analyser la personnalité de chacun en examinant son grain de peau, le récit traîne en longueur, la faute à ces « détours dilatoires » dont abuse le narrateur. Cependant, le personnage est bien campé, en faux gentil qui se révèle férocement vengeur et ne supporte pas l'indélicatesse.
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Reçu grâce à #massecritique, la lente descente aux enfers d'un homme tout ce qu'il y a de plus banal, malgré une attirance toute particulière pour l'épiderme de ses congénères. Bon pas si banal que ça en fait. Il est dermato, époux d'une femme sublime, et héritier d'un vieux pistolet. Ah, et aussi, il vient d'avoir cinquante ans et porte un nom célèbre de la littérature française. Un patronyme fait-il un destin.... ?
Ça n'en a pas l'air, mais en fait tout est lié. Et cela donne un roman assez addictif j'avoue. Une histoire dans laquelle on sait qu'il y a un problème. Mais lequel........
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J'ai lu l'INDÉLICATESSE d'Érik Martiny d'une traite, car il ma été impossible de rompre le fil de cette histoire avant d'en être obligée à la page 247. Une plume vivante, fine et déliée, des trouvailles en pagaille, de la malice, une certaine irrévérence aussi, de la profondeur également, autant d'ingrédients qui ont fait le bonheur d'une ex-lectrice à présent très éloignée de la lecture. Ce roman me remet le pied à l'étrier, me redonne envie de plonger dans cette fiction qui nous parle si bien de nous. Heureux hasard du calendrier, l'indélicatesse était précisément au coeur d'une problématique personnelle quand je l'ai lu. le roman d'Érik Martiny est tombé à pic, et je l'en remercie.
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Un roman magistral. En tant que suédoise, j'ai apprécié la mère finlandaise, assez typiquement scandinave, même si l'auteur ne reste jamais longtemps dans les stéréotypes et se plaît à les subvertir.
Mes origines méridionales m'ont permise d'apprécier toute la mythologie personnelle que l'auteur crée autour de ses personnages hauts en couleur. La langue de l'auteur est aussi savoureuse que la cuisine du midi. Un vrai régal verbal! A conseiller.
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Ce livre m'a fait penser à mon enfance comme si j'y étais à nouveau. Un régal pour tous les nostalgiques. Il est aussi drôle et triste tour à tour. En tout cas j'ai adoré. Dommage que le livre ne soit pas sorti en automne. Il aurait fait un bien meilleur prix Goncourt😊. le style est savoureux et l'écrivain a un merveilleux sens de la formule.
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