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Critique de kouette_kouette


1885

Le côté historique de ce roman nous fait toucher du bout du doigt les mentalités de cette époque.
Le côté féminin de ce roman nous en donne un aperçu glaçant puisque nous sommes aux premières loges en suivant de près deux femmes : une internée et une infirmière.
Franchement, si j'étais amenée à rencontrer cette internée même aujourd'hui, je pense qu'il y aurait de fortes chances pour qu'elle relève de la psychiatrie. Enfin... de notre psychiatrie moderne sans compressions ovariennes et sans shoots d'éther, bien sûr ! C'est pourquoi, pour moi, le grand drame que révèle ce livre n'est pas l'enfermement, ni même les traitements médicaux inutiles de l'époque, mais bien l'incapacité de la femme à se faire entendre en cette fin de 19e siècle en France. Elle n'est que la fille de, la femme de, l'employée de... Un être sans parole sensée, juste bon à être boniche, potiche, pouliche ou poulinière. Elle est donc par conséquent uniquement jugée saine d'esprit ou pas, compétente ou pas, par des/leurs hommes, et parfois dénoncées par d'autres femmes dont on pourrait dire qu'elles sont "dans les clous".

Les lecteurs moins cartésiens (ou plus mystiques que moi) verront dans cette histoire beaucoup d'autres choses.
Pour ma part, je m'en tiendrai à l'impression que je viens d'évoquer puisque pour juger d'un enfermement injuste ou d'un don paranormal à cette époque, il aurait fallu que les personnages et la médecine y soient plus approfondis, évitant ainsi le côté gentil de l'histoire.

Il n'en reste pas moins que j'ai vraiment pris plaisir à m'imaginer cette époque où la basilique sur Montmartre était en cours de construction, où "allumeur de réverbère" était un métier, où les ragots précédant et suivant le bal annuel des folles allaient bon train, et où le célèbre neurologue Charcot expérimentait l'hypnose sur les hystériques de la Salpêtrière devant ses élèves (exclusivement masculins).
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