Le bal des folles

« Chaque année à la mi-carême se tient un très étrange Bal de Folles », le tout Paris est présent en compagnie de femmes déguisées en colombines ou encore en gitanes, ce bal est en faite l'une des dernières expériences de Charcot, brillant psychiatre de son époque, qui désire faire de ces « folles » des femmes comme les autres à travers l'art. Difficile de ne pas être ému par ces destins, aussi je suis entré dans le roman comme on pénètre dans une danse débridée. Ce premier roman allie à la fois la psychiatrie et la condition (déplorable) de la femme au XIXe siècle, les personnages ont beaucoup à nous apprendre, loin des clichés, loin des jugements aussi. le livre est bouleversant et nous fait passer par tout un panel d'émotions mais surtout révoltant vu les conditions de traitements de ses « hystériques », terme fourre-tout de l'époque. On s'indigne, on s'énerve, mais on ressent avant tout et bien là la grande puissance de ce texte, il met en valeur des sentiments universels.
Pour un premier roman c'est une grande réussite, Victoria Mas décroche le prix Renaudot des lycéens qui ont su voir toute la densité du roman qui « met à nu la condition féminine ». Si les chapitres sont un peu longs, une dizaine de pages, ils passent très vite car on est directement plongé sans sommation dans l'univers de l'asile. Une belle réussite.