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Citations sur Mon livre d'heures (5)

De l’encre de Chine au bois gravé, par Martin de Halleux – Frans Masereel dessine à l’encre de Chine l’ensemble de Mon livre d’heures, avant de le graver sur bois et les gravures sont particulièrement fidèles aux dessins préparatoires. Frans Masereel travaille sur du poirier très dur et séché pendant plusieurs années. Il se sert de blocs d’une épaisseur d’environ 23 millimètres qui permettent aux gravures d’être tirées aussi bien sur une presse mécanique que sur une presse à bras. Généralement, Masereel grave ses bocs des deux côtés. Dans un premier temps, il noircit entièrement la face à travailler, puis dessine un tracé blanc plus ou moins précis selon la complexité de la composition. Enfin, à l’aide d’un burin, d’une gouge, d’un couteau ou de petits instruments de métal, il commence son travail. Le dessin est l’image inversée de l’imprimé et Masereel vérifie continuellement son travail à l’ide d’un miroir. Il passe ensuite un rouleau encreur qui entre en contact avec la surface initiale du bloc pour y déposer une couche d’encre typographique. L’impression se fait alors sous presse à plat ou au tampon.
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En 1919, à Genève, Masereel publie Mon livre d’heures, à compte d’auteur. Cette première édition comporte 212 exemplaires. Une souscription et une avance de l’imprimeur sont néanmoins nécessaires pour que le livre paraisse. Cent et un ans après la première édition voici Mon livre d’heures, complété par de rares dessins préparatoires. Un chef d’œuvre du récit en images à glisser dans toutes les bibliothèques, flattées et ravies d’une si belle attention.
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La malice dans les détails… Les gravures de Frans Masereel prête à la déambulation du regard. Les recoins y sont nombreux où nous pouvons nous égarer, et nos yeux s’écarquiller de surprise ou se plisser de délectation, face à la découverte d’un détail malicieux… Parmi ces détails, il y a dans Mon livre d’heures, cet œil au centre d’un triangle que l’on retrouve, minuscule, dans deux scènes de café (en page 66 et 69). Longtemps ce petit élément graphique a attisé ma curiosité, d’autant qu’on le retrouve également dans d’autres gravures comme L’estaminet, publié dans Souvenir de mon pays, où il est agrémenté d’un texte en flamand : Got ziet ons. Hier vloekt men niet (Dieu nous regarde. Ici, on ne jure pas). À vrai dire, je n’ai vraiment compris sa signification que le jour où j’ai eu entre les mains cet objet que dessine régulièrement Masereel : une chromolithographie affichée dans l’ombre d’un bar de Flandre. Masereel a placé dans ses scènes de cafés l’un des éléments de décors les plus récurrents que l’on pouvait trouver au XIXe siècle et au début du XXe dans les estaminets de Belgique mais aussi du nord de la France. Ce détail placé par Masereel prend alors tout son sens et devient essentiel à mes yeux. Dans les deux planches, le personnage boit (beaucoup, quatre verres et un autre arrive sur un plateau !) et danse (avec une femme, très libre pour l’époque) et ceci sans gêne aucune, malgré la réprobation silencieuse de l’œil divin dans son cadre ! avec cet élément, Frans Mazereel fait écho, pour ceux qui peuvent le comprendre, à la phrase qui vient clore son récit : Zy zullen hem niet temmen (ils ne le dompteront pas).
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Introduction de Jacques Tardi – […] Masereel met en scène, en utilisant toutes les ressources et les codes visuels nécessaires à l’évocation expressionniste de la ville bruyante, des quartiers ouvriers, des intérieurs divers, de la foule de la rue, et aussi les tourments intimes du personnage qu’il incarne. Il court, se moque, s’épuise, rit et pleure. Désespoir et colère s’expriment tour à tour. Partir à la campagne, faire du patin à glace, aller au théâtre, acheter un chou-fleur sur le marché et le faire cuire dans cuisine, boire, jouer de l’accordéon, danser, grimper au sommet du mât de cocagne, labourer un champ, participer à une réunion syndicale, s’informer s’instruire de la réalité sociale, des luttes ouvrières, ne pas être dupe, partager avec ses semblables… désillusion amoureuse, une autre femme, et la mort au bout de cette nouvelle aventure. Oublier, voyager, rentrer, boire, refuser de porter les armes, refuser la médaille, montrer son cul à un ecclésiastique et mourir au milieu des tournesols, le cœur brisé, la tête dans les étoiles !
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Ce n'est pas un film muet mais l’histoire assourdissante, frémissante, émouvante et lumineuse de la vie, en deux couleurs seulement : le blanc et le noir, sans demi-teintes, taillée dans du bois de poirier, sans « chichis » ni virtuosité inutile, seulement des « aplats » d’une précision sans égale.

L’histoire assourdissante, frémissante, émouvante et lumineuse de la vie par Tardi, p. 6
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