Martha est une quarantenaire mariée sans enfant. Elle connait son mari "depuis toujours" et elle nous raconte, à la première personne, sa vie avant lui, leur rencontre, la naissance de leur relation et son déclin... le couple vit à présent dans une "maison de standing" à Oxford, loin du tumulte et des regrets de Londres, mais pour combien de temps ? Car oui, leur couple semble sur la sellette... à moins que ce ne soit simplement la "normalité" de Martha qui vacille ?
Car Martha est aussi une femme qui subit les assauts de phases de dépression chronique. Bipolaire ? Maniaco-dépressive ? Mélancolique ? Éternelle insatisfaite ? Peut-être... Elle nous livre ses pérégrinations émotionnelles, ses questionnements, ses angoisses, ses frustrations, comme autant d'ustensiles jetés dans les jambes de son mari...
Meg Mason nous propose un roman psychologique, émouvant, grinçant, rythmé, et un personnage dont je me souviendrai longtemps !
J'ai beaucoup aimé ce roman qui navigue dans les eaux troubles des amours d'une femme souffrant visiblement d'un trouble mental. Martha se livre à nous sans fard, avec peu de faux semblants, en essayant d'être au plus près de sa réalité. Les personnages sont simples et torturés, communs et inédits, fragiles et forts à la fois... tout à fait humains dans leurs contradictions !
A travers son héroïne, une femme secouée auprès d'un mari stoïque,
Meg Mason aborde des thèmes très forts : la maladie mentale, évidemment, mais aussi la vie de couple dans son quotidien mortifère, la non-maternité versus la maternité, la parentalité (et inversement, l'enfance du point de vue de l'adulte), les difficultés de l'adolescence...
Le style est agréable, dynamique, pas toujours simple à saisir car il subit parfois les affres des émotions de Martha (surtout dans la retranscription de certains dialogues). Sans être complètement chronologique, la narration suit une certaine logique temporelle.
(En revanche, je suis en total désaccord avec la plupart des accroches de la version poche chez Points... Je ne l'ai trouvé ni drôle, ni bouleversant, ni fantaisiste, ni réjouissant...)