Il sortit un appareil compact qui paraissait flambant neuf. «C'est un Leica ? demanda Mutti.
- Rien ne vous échappe, commissaire Forster.
- Qu'est devenu ton Rolleiflex ?
- Trop vieux. Et trop lent. Ma femme s'est dit qu'en matière de vieux et lent elle était déjà assez servie avec moi, alors elle m'a offert celui-ci pour mon anniversaire.
- Il y a des gens qui sont faits pour la réalité, commissaire Forster, et des gens qui sont faits pour la fiction.
- Et tu ne pourrais pas faire semblant de t'intéresser à la réalité ?
- La réalité est un endroit terrible. je préfère y passer le moins de temps possible.
J'aimais Geli, continua Adolf Hitler, qui semblait retrouver de la force et de la conviction à chaque nouvelle phrase. Et elle m'aimait. C'est la seule femme que j'aurai pu épouser. Désormais, conclut-il d'une voix brisée, mon épouse sera l'Allemagne.
" ce sont les vainqueurs qui écrivent l'Histoire "
Il sursauta en les voyant arriver et fit disparaître le livre, mais il ne fut pas assez prompt. "Juli, le salua Mutti en montant dans l'auto avec Sauer. Tu perds encore ton temps avec la littérature? Tu n'as pas remarqué que nous vivons une époque romanesque? Les grandes histoires sont là, dehors ! Va les vivre ! »
Le sergent esquissa un sourire poli. « Il y a des gens qui sont faits pour la réalité commissaire Forster, et des gens qui sont faits pour la fiction.
- Et tu ne pourrais pas faire semblant de t'intéresser à la réalité?
- La réalité est un endroit terrible. Je préfère y passer le moins de temps possible" répondit le jeune homme.
Le sergent esquissa un sourire poli. « Il y a des gens qui sont faits pour la réalité, commissaire Forster, et des gens qui sont faits pour la fiction. Et tu ne pourrais pas faire semblant de t'intéres- ser à la réalité ? - La réalité est un endroit terrible. Je préfère y passer le moins de temps possible », répondit le jeune homme en prenant la direction de Schafflerstrasse.
« On rentre à pied ? proposa Sauer. -Ça va être une perte de temps. -La lettre est pleine d'indices, j'ai besoin d’y réfléchir, et je réfléchis mieux en marchant. -Moi, c'est en buvant. -Eh bien marchons vers une brasserie, d'accord ? »
« Pourquoi il s’appelle Cimetière central alors qu’il est en périphérie ? demanda Sauer tandis qu’ils franchissaient l’imposante entrée. – Quand il a été construit, Vienne était le centre de l’Empire, répondit son ami. Les gens importants faisaient des pieds et des mains pour être enterrés ici. – Il faut dire qu’il est très beau. – Un cimetière, ça reste un cimetière. Pour ma part, je préfère faire des pieds et des mains pour ne pas m’y retrouver. »
Justice n’a pas été rendue pour sa mort. Peut-être qu’un roman rendra justice à sa vie.
La verité, c’est que les hommes sont comme les fruits. lls restent verts une bonne partie de leur vie puis ils pourrissent. Le temps de leur maturité vient tard et dure peu.