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Citations sur Ombre chinoise (17)

Le dortoir sans intimité, les lits en fer grinçant au moindre balancement, les douches communes, et la peau sur le lait du petit-déjeuner, le retour au pensionnant le dimanche soir, par une porte dérobée, rue du Commandant-Madeline. A se demander si toute ma vie d'adulte, je ne m'étais pas obstiné à m'affranchir de toutes contraintes de groupes et à fuir ainsi les pensionnats de l'existence.
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Je m’étais mis à la natation à l’époque où j’écrivais des romans et, très vite, un lien souterrain s’était tissé entre ces deux activités, qui tenait à la régularité et à la monotonie exigées par leur pratique. Nager en ligne avec élégance, écrire avec justesse et clarté. Nager cent kilomètres par an et, dans le même temps, composer et écrire un livre. Compter longueurs de bassin et pages noircies, se motiver en sachant que le résultat est dérisoire mais l’activité précieuse. Et puis recommencer avec le sentiment du devoir accompli, sans en tirer la moindre gloriole ou surcroît d’assurance – ce qui est derrière nous est derrière nous.
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Christophe Masson - Ombre chinoise

Publié le 19 août 2014 par Patrick Chabannes (sur Babelio : Pchabannes)



Christophe Masson - Ombre chinoise


"My Shangri-La beneath the summer moon, I will return again." Led Zeppelin

Un écrivain reste au chaud sans bouger. Il est encore jeune mais rien ne se rebelle en lui. L’animation du centre de Clermont-Ferrand suffit à sa peine, c’est dire combien il est atteint ! Son locataire, un des nombreux étudiant chinois de la ville, retourne au pays. Gao, un jeune homme à la beauté du Diable, le remplace. Peinture, piscine, plomberie, pinyin et idéogrammes, les occasions de rencontres entre l’Orient et Clermont-Ferrand se multiplient. Chacun progresse dans la compréhension de leur univers respectifs. Chuntian, sa professeur de chinois et Antonin, son plus vieux locataire, ajoute à l’ambiance délicieusement provinciale et à ce voyage immobile de solitudes citadines.

L’ouvrage se dévore lentement avec gourmandise. Le lecteur est plaisamment bercé par la plume de Christophe Masson.

Soudain, la mort d’Antonin et la soudaine disparition de Gao accélèrent le tempo. La recherche de Gao révèle le visage d’un inconnu : triche aux examens, trafic de cigarettes, faux passeport, argent liquide, paris sportifs truqués…


Christophe Masson - Ombre chinoise


Le vieil écrivain saisissant l’énergie renaissante se rebelle et part pour le Yunnan à Shangri-La à la recherche de Gao. Christophe Masson change de rythme et c’est au cœur de l’Empire du Milieu que…

L’écrivain voyageur arverne propose un excellent roman à l’érudition discrète mettant en scène des personnages mystérieux. Parfait pour tous les voyageurs en chaise longue et lunettes sur le nez dans mon genre.

Crédit photo : Thib in S'pore

Editions RevoiR, 2013, 350 pages, avec une belle maquette de Camille Flahault, une reliure très fragile et seulement 17€ pour un voyage au cœur de la Chine
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L’ascenseur nous propulsa au huitième étage. Une dégustation de vin blanc réunissait des expatriés dans une salle de restaurant et une serveuse nous conduisit à l’étage supérieur à l’Open Sky Bar installé sur une terrasse dominant Shanghai. Sur notre droite, le Bund et sa promenade en bois surélevée épousait le méandre du Huangpu, longeait la haie d’immeubles bâtis dans les années 1900-1930, dans des styles classique, Renaissance, Art déco, rappelant New York, mais sans la hauteur de l’Empire State, l’élégance du Chrysler Building, l’audace du Flatiron. En face s’élevaient les gratte-ciel modernes de Pudong dont les figures emblématiques relevaient plus du bizarre que de la réussite architecturale. Loin de l’effervescence créatrice de Dubaï, la Perle de l’Orient ressemblait à un bilboquet ou à un narguilé, le HSBC à un décapsuleur géant et son voisin étirait ses pattes d’insecte métallique dans le smog. Il n’empêche, j’étais content d’être enfin en Chine. Partir et prendre de la hauteur vous élèvent toujours un peu.
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On pouvait détester Lijiang et sa vieille ville devenue un barnum touristique, dans des décors de sous-Venise chinoisissime dupliqués à l’infini – rues pavées, petits ponts de pierre, lanternes rouges, toits torsadés, maisons traditionnelles rénovées sans souci de l’architecture naxi d’origine et transformées en boutiques vendant les mêmes produits, vêtements, galettes de thé, châles, viande de yack séchée, djembés, bijoux en jade, bibelots made in China. Le soir, le long de Jiubajie, la rue des bars, chaque établissement poussait la sono à fond et offrait à des Chinois pris de boisson le spectacle calamiteux de chanteurs de troisième zone éructant dans leur micro des airs de variété disco. Non loin de là, des touristes se pressaient comme des moutons devant une grosse pierre ovale pour être pris en photo devant l’inscription certifiant que la vieille ville était inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Mais on pouvait aussi aimer Lijiang pour l’ambiance d’éternel printemps qui régnait dans le lacis de ruelles et où, comme à Venise, il suffisait de s’éloigner des grands axes surpeuplés pour se retrouver seul, longer un ruisseau, s’asseoir sur le pont Wanzi, flâner au milieu des maisons de bois à deux étages et se perdre. En cette saison, les touristes étaient en majorité des jeunes filles, en couple ou entre copines, venues fêter la fin des examens et, au contact de cette Fontaine de Jouvence, la vieille ville rajeunissait, se teintait d’innocence et de légèreté rieuse.
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"Il n'est pas facile de trouver un chat noir dans une pièce obscure, surtout s'il n'y est pas."
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Je souris au souvenir de cette vieille blague où un chien regardait son maître avec reconnaissance et pensait: "Tu me nourris, tu me chéris, tu prends soin de moi. Tu dois être Dieu" tandis que le chat arrivé au terme du même raisonnement, concluait: "Je dois être Dieu".
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En Inde, on dit qu'élever une fille, c'est arroser le jardin du voisin.
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"J'y crois parce que je veux y croire."
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-(... )Et vous, comment est votre canard?
De la pointe de son couteau, Mark souleva un morceau de viande d'un air dubitatif.
- Mort. C'est le plus important, non? En espérant qu'il n'était pas porteur du H7N9...
- Sous-marin coulé!
- S'alimenter est devenu une aventure périlleuse. Vous verrez, ni vous ni moi n'en sortirons vivants....
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