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EAN : 9782352651291
225 pages
Editions Revoir (20/05/2018)
3.79/5   12 notes
Résumé :
"Je n’ai pas toujours été ce garçon mélancolique et reclus qui fuit la vie et ses alcools forts. À la rentrée universitaire de l’automne 1984, j’étais même tout le contraire. Je débordais alors de vitalité et de curiosité pour le monde, heureux de la chance que j’avais d’étudier la littérature comparée à la Sorbonne-Nouvelle, première étape d’une marche triomphale qui me mènerait vers la reconnaissance académique, les échanges lucratifs avec de prestigieuses univers... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
La célèbre vague d'Hokusai en couverture s'accorde bien avec le titre de ce roman, puisque cette enquête aboutit au Japon et que le tsunami du fameux séisme de magnitude 9,1 ayant ravagé la côte pacifique du Tōhoku, au Japon le 11 mars 2011, joue un rôle fort dans cette histoire.
Mais on aurait pu y voir aussi l'estampe érotico-fantastique – d'Hokusai toujours, mais moins connue – appelée "Le Rêve de la femme du pêcheur" ou encore "L'Ama et le poulpe" où l'on contemple une Japonaise nue en proie au plaisir que lui prodiguent deux poulpes. Car ce livre est empreint d'érotisme : un érotisme subtil à la manière japonaise qui se révèle dans l‘exquise première partie, lorsque Benoît et Yuko se rencontrent et se séduisent mutuellement pendant leurs études de littérature à La Sorbonne-Nouvelle, un érotisme assumé lors du weekend qui suit leur visionnage du film "L'Empire des sens", mais aussi un érotisme monstrueux, puisque le mémoire de Yuko porte sur le cannibalisme, avec l'idée de confronter des points de vue différents sur la question : ceux de l'écrivain français Montaigne qui estime plus grave de torturer un être humain que de le manger après sa mort, de l'écrivain japonais Ooka qui raconte l'odyssée de soldats amenés à en chasser et manger d'autres pour survivre, et des journalistes japonais relatant l'histoire de l'étudiant japonais Sagawa qui, dans un fantasme délirant, séduisit une jeune allemande, étudiant comme lui à la Sorbonne-Nouvelle… et la mangea !
Après le retour définitif de l'étudiante japonaise dans son pays, Benoît et Yuko se sont écrit de loin en loin et ont même correspondu par mail avant que tout s'arrête soudain, juste après le tsunami de 2011. Quelques années plus tard, Benoît franchit les mers, via Kyoto. N'ayant pu oublier son amoureuse, il veut la retrouver.
Encore une fois, Christophe mêle harmonieusement de la matière qu'il a obtenue en menant une enquête à la façon d'un journaliste d'investigation avec des impressions ressenties lors d'un voyage au Japon, mais aussi avec des réflexions tirées de son parcours personnel, souvent assorties de l'humour caustique qui est l'un des traits marquants de son caractère. À sa manière nonchalante et pourtant obstinée, Christophe sait très bien où il va tout en nous donnant la plupart du temps l'impression contraire.
Et au bout de ce périple qui avait pour but de clore un cycle, la fin de cette histoire nous émeut dans une ellipse, élégante et raffinée, digne d'un auteur japonais.

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« le génie du roman fait vivre le possible, il ne fait pas vivre le réel ». Cette petite phrase de la « Réflexion sur le roman » d'Albert Thibaudet convient tout à fait à la façon dont Christophe Masson agence ses fictions, utilisant une identité de substitution pour y enserrer sa propre vie. Il enrichie une existence similaire qui n'est pas la sienne mais laisse à attendre qu'elle lui doit beaucoup. En cela, on pourrait le qualifier d'auteur stendhalien. C'est d'autant plus évident dans « La grande vague » dont l'intrigue se centre autour d'une histoire d'amour, la quête d'un homme envers le bonheur disparu qui s'associe, chez Masson, avec la fuite de la jeunesse, incarnée cette fois-ci par la jeune japonaise. Bien sûr, il y a l'exotisme du voyage dont l'ambiance est retransmise avec brio, le ton désenchanté mâtiné d'autodérision auquel il nous a habitué ; il y a la trame bien huilée et linéaire qui se déroule avec une maîtrise d'écriture remarquable, mais il y a aussi et surtout la fin, superbe, qui justifie à elle-seule toute l'histoire.
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Bonsoir Christophe, je viens juste de terminer la lecture de ton dernier livre que tu m'as si gentiment offert, "la grande vague ", et j'en suis bouleversé . Quelle maîtrise ! Quelle oeuvre forte, quel pont superbe entre le passé et le présent, mais aussi entre deux mondes, deux cultures. Les personnages sont habilement mis en mouvement, dans leurs actions et leurs ressorts psychologiques, le livre permet une riche réflexion sur la précarité de la vie et donc aussi sa beauté. Ce choix de Kyoto comme lieu essentiel mais pas exclusif est intelligent et si riche, on sent aussi l'attention fine que tu partes au personnage féminin central, Yuko, au sort des femmes japonaises d'une manière plus générale. J'ai tellement apprécié ce livre, tout comme l'avant dernier Patagonia. Quel talent ! Je souligne aussi ton agilité à pouvoir de la sorte évoquer des mondes si différents. Bravo aussi pour ton humour subtil. Très bon week-end mon ami, au plaisir de te revoir bien vite. Amitiés, Jérôme
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Un livre qui nous plonge dans les amours de jeunesse d'un prof de lettres et de son amie japonaise. J'ai beaucoup aimé les descriptions de la culture japonaise et de Kyoto, cela m'a donné envie de découvrir ce pays si mystérieux. le narrateur est un peu caricatural par moments mais c'est une lecture divertissante et l'on se prend au jeu de l'enquête sur les traces de Yuko 27 ans plus tard.
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C'est sur les bancs de la Sorbonne, au début des années 80, que Benoît est tombé amoureux de Yuko qui a quitté le temps d'une année universitaire, Kyoto et sa famille.
Mais leur idylle ne dura que le temps que Yuko était à Paris.
Le temps et la distance marqueront la fin de leur relation.

Il faudra plusieurs décennies à Benoît pour prendre l'avion et rejoindre Kyoto. Il rêve de revoir Yuko mais il ne sait ni où elle habite, ni où elle travaille. Il sait juste que Yuko a fondé une famille.


"La Grande Vague" est un roman qui nous transporte de Paris à Kyoto. A travers les périginations de Benoît à Kyoto, l'on découvre (ou l'on redécouvre) cette ville magnifique mais pas seulement.
Un roman très agréable à lire.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
À la fin de la séance, Yuko et moi rentrâmes à mon studio dans l'air glacé de la nuit en nous tenant par la main, silencieux et pressés. C'était un vendredi soir et nous ne remîmes le nez dehors que le dimanche en fin d'après midi. Ce qui se passa pendant ces deux jours dédiés à la force et à la plénitude du désir n'appartient qu'à nous. Par la suite, je ne revivrais plus jamais de moments aussi intenses et je suis bien sûr que Yuko non plus.
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Un dicton japonais disait : "En voyage, débarrasse-toi des interdits." Yuko disposait de dix mois de liberté, à dix mille kilomètres des carcans de sa famille et de la société japonaise, le temps de vivres des expériences qu'elle n'aurait ensuite plus le loisir d'expérimenter. Je deviendrais ainsi la pièce maîtresse de cet intermède enchanté qui allait, à mon corps défendant, bouleverser ma vie.
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