AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,27

sur 31 notes
5
0 avis
4
8 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
“Pas de mariage. Pas de mariage. Pas de mariage.”
Les premières paroles de la jeune future mariée prononcée à travers la porte de la chambre à coucher de ses parents, où elle s'est enfermée depuis cinq heures.
C'est le jour des noces de Margui et Matti, et apparemment la Margui n'a aucune intention de se marier. Nous sommes dans la banlieue de Tel-Aviv.
Une étrange faune que cette famille. le neveu Ilan qui ne peut résister au charme de ses propres yeux, une grand-mère sénile, une mère exténuée,.....et au devant de la scène, les beaux parents qui ont payé la facture d'une réception de cinq cents personnes. Un mariage qu'on veut sauver à tout prix.....quand au marié ,
« Les propos qu'ils échangeaient n'avaient pas le moindre rapport avec ce qui se jouait en réalité (dissimulé certes mais bien réel), ce qui découlait de la relation entre lui et Margui, entre Margui et lui, une relation dont la force était prégnante, même à cette seconde, même à travers la porte close, voire décuplée par la porte close. »

Ronnit Matalon exploratrice de l'âme humaine, ne se contente pas de nous raconter une situation embarrassante. Parallèlement, elle nous immerge dans les coulisses de l'acte imprévu de Margui, par le biais de Matti, alors qu'en façade, la farce bat son plein,
« Échappées nuptiales », société « last minute »,
"Qu'est-ce qu'on va dire aux cinq cents invités ? Aux collègues de bureau, aux voisins, à la famille, qu'est-ce qu'on va leur dire ?”
Voiture à échelle de la compagnie d'électricité de l'Autorité palestinienne,.....

Matalon combine à merveille le tragi-comique de la situation, avec une réflexion beaucoup plus profonde sur les ressentis intimes des personnages face à l'embarras, auxquels s'ajoute un regard burlesque sur la société israélienne contemporaine. Des personnages sincères, émouvants, attachants, une prose sensible, encore un beau livre, malheureusement le dernier, de la grande romancière israélienne Ronit Matalon, décédée en décembre 2017.


“J'ai peur de dire ce qu'il y a dans mon coeur,
Et qu'ensuite tu me rejettes,
Et même si je te cache mon amour,
Mes yeux le révéleront…”
Commenter  J’apprécie          796
Et la mariée ferma la porte.
Ben, elle grince la porte derrière laquelle la mariée s'est enfermée, refusant par là-même le mariage prévu dans quelques heures. Ce court roman commence ainsi en direct live, dans un comique assez irrésistible lorsqu'entrent en scène tous les membres de la famille proche des mariés programmés.
Chaque personnage est croqué jusqu'à la caricature avec moults détails physiques truculents, autant de révélateurs de l'âme profonde de chacun. On plonge dans leurs pensées. Les masques tombent dans un joyeux vent de panique qui emporte toutes les convenances de façade.On a même une psychiatre envoyé par une agence spécialisé dans les «  échappées nuptiales ».

Sauf que là, il ne s'agit pas d'un simple syndrome de stress pré-mariage qui peut envahir légitimement les promis. 
Derrière le vaudeville acide et léger, en filigrane, c'est l'occasion pour l'auteure, farouche opposante à l'occupation israélienne en Cisjordanie, de dénoncer les travers de la société israélienne. Voir la scène hilarante de l'arrivée d'un technicien arabe chargé de faire sortir la mariée de force par le balcon, à l'aide d'un camion à échelle !

Cette porte qui se referme et scelle les difficultés de dialogue entre les deux peuples, renvoie ostensiblement au mur construit par Israël à sa frontière avec la Palestine. C'est très fort de voir le marié, bouleversé, s'identifier à la mariée , tenté par le refus du monde, par le choix du calfeutrage, la tête dans l'oreiller, loin des tumultes, tellement plus simple en fait que d'affronter l'autre et ses différences. 

C'est brillant ... mais je n'ai rien compris à la fin, comme un goût d'inachevé alors que tout était si bien construit, malgré plusieurs relectures. L'auteur est morte en décembre dernier , c'est son roman posthume.
Commenter  J’apprécie          766
A quelques heures de passer sous le dais nuptial Margie, une jeune israélienne, lâche une bombe en déclarant qu'elle ne veut plus se marier. Elle se barricade dans une chambre, se terre dans un mutisme absolu et pour toute explication se contente de glisser sous la porte un poème de Léa Goldberg.
Sa famille, son fiancé et sa belle-famille ne savent que faire. La tension provoque chez eux panique et consternation et tous tentent plus ou moins bien de ne rien laisser paraître des sentiments qui les agitent. Leurs idées pour arranger la situation sont inappropriées, toutes aussi absurdes les unes que les autres. Seul Matti, le futur marié, essaie de déchiffrer le silence de sa bien-aimée et de comprendre pourquoi elle refuse de l'épouser. Plus les heures passent, plus il est convaincu que son refus doit être respecté, même s'il ne le comprend pas.
Bien que l'auteure ne l'indique pas explicitement, on comprend à de petits détails que la famille de Matti est d'origine ashkénaze et celle de Margie séfarade. Leur mariage est censé sceller l'alliance entre deux familles issues de communautés qui ne s'estiment que fort peu et c'est bien là que le bât blesse. C'est même la clé de toute cette histoire stupide qui illustre comment les tensions sociales persistant encore en Israël entre juifs orientaux et juifs occidentaux sont à l'origine des tensions humaines exposées ici. Sous son aspect de comédie, ce roman se révèle bien plus féroce qu'il en a l'air. Il cache la critique d'une société qui méprise, voire ostracise, certains de ses membres en raison de leurs origines ethniques. A cause de ces clivages identitaires, le Peuple du Livre est devenu le peuple de la discorde...
Ce roman m'a laissée perplexe. Très court, à peine 140 pages, il m'a donné l'impression d'une ébauche plus que d'un travail tout à fait abouti. J'ai cru comprendre qu'il est sorti à titre posthume et je me demande si l'auteure a eu le temps de s'y consacrer totalement. Mais je me trompe peut-être ...
Commenter  J’apprécie          170
Un huis-clos qui fait imaginer une pièce de théâtre alors qu'il s'agit d'un roman court, avec peu de dialogues.
Une porte close : d'un côté, une jeune femme qui, d'une phrase, un poème et un mot, refuse de se marier, quelques heures avant la cérémonie. de l'autre côté, dans l'appartement, sur un banc et une voiture au fur et à mesure de l'histoire : la mère de la mariée inquiète de l'argent à rembourser, la grand-mère qui perd la tête et le neveu qui s'en occupe, le futur marié déboussolé et ses parents.
On pourrait penser qu'ainsi j'ai tout dit mais ce huis-clos raconte beaucoup plus, même si roman court oblige, beaucoup de choses ne seront pas dites.
A la fois universel sur le couple, l'individu, et immersion dans la société israélienne, dans une écriture du détail et du flou de l'intime.
Commenter  J’apprécie          130
Petit bijou de dérision que j'ai gardé dans mon sac à main durant un bon mois afin d'en lire de temps à autre quelques lignes, histoire de sourire un peu, de rire parfois et de m'émouvoir certainement. Chaque personnage se trouve égratigné, sans hypocrisie mais avec beaucoup d'humour. La société israélienne et ses travers face à la différence mais également à l'intime qui se voit ici interrogé et malmené. Il y a tout ce qui est dit et tout ce qui n'est pas dit. Et la mariée ferme la porte pour ne plus rien entendre des mensonges de la famille.
Commenter  J’apprécie          50
Huis clos qui indéniablement fait penser au théâtre
Tour à tour loufoque, malicieux , Plein d'humour, ce texte décrit une facette de la société israélienne a travers des personnages hauts en couleurs
Une belle échappée à lire d'une traite
Commenter  J’apprécie          30
Les systèmes familiaux israéliens me sont inconnus.Ils sont probablement complexes ,puisque ce pays est une mozaïque crée par une instance internationale.L'auteure ne m'a pas rendu ce bric à brac compréhensible .C'est un vaudeville,de niveau très moyen .Et pourtant le thème : "que se passe-t-il donc derrière cette porte fermée ,alors qu'elle devrait être ouverte",est un des thèmes majeurs de la littérature .Ni dramatique ,ni vraiment comique ,ni métaphysique ,alors quoi?
Commenter  J’apprécie          20
Ce devait être le plus beau jour de sa vie. La veille de ses noces, pourtant, Margui s'enferme dans sa chambre à double tour et déclare ne plus vouloir de cérémonie, avant de sombrer dans le silence. de l'autre côté de la porte, c'est la consternation. Toute la famille réunie, à commencer par le futur époux, s'évertue à faire sortir la jeune femme de son mutisme. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce petit monde inquiet ne manque pas d'imagination : supplications, menaces, psychologue spécialisée en “échappées nuptiales”... Tout est mis en oeuvre pour sauver la cérémonie, ses invités et ses conventions. de ce huis-clos burlesque, Ronit Matalon sculpte un texte au plus près de ses personnages, tout en finesse et en causticité. Personne n'est épargné : ni la famille, ni la société israélienne, dont elle égratigne malicieusement les travers.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20
La nouvelle de Renit Matalon propose un huis clos original , plein d'humour et caustique à souhait. L'histoire de cette future mariée qui s'enferme dans sa chambre le jour des noces est racontée avec une écriture très minutieuse, intelligente. Les tensions au sein de la famille et de la belle famille donnent lieu à des dialogues piquants ,des non-dits saisissants et une très belle galerie de portraits.
Comment annoncer la nouvelle aux nombreux invités ? Comment entrer en communication avec la jeune femme ? Quelle solution trouver ?
Une belle découverte
Commenter  J’apprécie          20
Livre posthume de la célèbre auteure israélienne Ronit Matalon, « Et la mariée ferma la porte » est un court récit, abordant en 140 pages, bien plus de thèmes qu'il n'y parait.
👰💍

Cette mariée, c'est Margui. À quelques heures de dire « oui » à son fiancé Matti, elle s'enferme.
Dans sa chambre. Dans le mutisme. Dans ses secrets.
Laissant sa famille abasourdie, sans solution, paranoïaque, angoissant.
De sa grand-mère qu'on comprend déficiente, ce fiancé qui nous apparaît abattu, jusqu'à ce neveu véritable narcisse réincarné, Ronit Matalon n'épargne rien à cette famille.
Véritable exploratrice des pensées et de l'âme humaine, elle retire l'essence d'une société contradictoire, perdue entre traditions et modernité.
👰💍

Véritable scène de théâtre, puisant et s'inspirant de situations dramatiques, comme la disparition de cette soeur qu'on comprend être l'une des clés de l'histoire, aux situations absurdes les emmenant en haut d'une grue afin de délivrer la mariée, prisonnière d'elle-même et ses décisions.
On rit au travers des mots aiguisés, des sentiments bien choisis.
👰💍

Margui. Personnage central de cette novella que nous n'entendons jamais. Tout est autour d'elle. Pour elle. À cause d'elle. C'est une énigme, pour nous, pour sa famille.
Malaise. On est gênée pour cette famille démunie, pour cette mère s'imaginant déjà rembourser ce mariage qui n'aura jamais commencé.
On se régale de voir les masques tomber, les personnalités s'affirmer, les âmes profondes se transformer. 👰💍

À lire pour les amateurs de huit-clos, ça y ressemble fort ! 👰💍

Cette novella est disponible depuis le 3 Octobre aux éditions @actessud ! 👰💍
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (57) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20246 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}