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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Matsui Kesako avec Les mystères de Yoshiwara nous présente Yoshiwara en ce début de XIXème siècle, cette enceinte aux abords d'Edo dans laquelle ont été réunis les établissements de plaisir où les samouraïs entre autres, passent leur temps libre quand ils sont rappelés régulièrement auprès des shoguns. Mais le grand évènement qui occupe tous les esprits, c'est la disparition de Katsugari, la grande courtisane, disparition ou fuite qui va faire l'objet d'une investigation par un personnage qui reste muet lors des rencontres successives avec les différents intervenants. La succession de rencontres ou plutôt de monologues va permettre à chacun des protagonistes d'évoquer son destin, ses souffrances, sa vie dans l'enceinte de Yoshiwara.
On découvre peu à peu, au travers des différents personnages (entremetteuse, amuseur, batelier, geisha) la vie dans l'enceinte de plaisir, une vie faite de rites et de coutumes extrêmement codifiés, élitistes tant pour les clients que pour les courtisanes, leurs assistantes, les apprenties. Tous les témoignages du petit peuple qui fait vivre Yoshiwara permet de reconstituer le puzzle et le déroulement des événements
Très instructif, très vivant grâce au choix du monologue qui révèle le caractère et le rang de chacun, Les mystères de Yoshiwara donne l 'occasion de connaître tous les secrets de la vie dans cette enclave et de déambuler dans les dédales de la cité des plaisirs.
Cette enquête à la fois historique et policière, très bien menée, permet au lecteur de se laisser guider en découvrant l'envers du décor. Une très belle découverte et un très bon moment de lecture.
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Le résumé présenté commet une belle bourde: le personnage principal n'est absolument pas une geisha ! Katsuragi, dont il est ici question, est une prostituée de haut-rang (tayu/oïran), l'élite de cette branche, mais pas du tout une geisha. Le livre fait pourtant la distinction entre les deux.
N'en déplaise aux clichés et amalgames qui ont la vie très dure, ce sont deux professions différentes (et non différents niveaux dans la prostitution). Les tayu et les oïran appartiennent à la catégorie des yujos (courtisanes/prostituées), dont les geishas ne font pas partie. C'est malheureux (et irrespectueux) que de nos jours, les gens utilisent toujours le mot geisha à tort et à travers comme si c'était le terme japonais pour désigner les prostituées.

Je ne peux que vous conseiller de faire des recherches aussi bien sur les différences d'habillement (grande source de confusion également entre les 2) et de pratiques entre les geishas et les tayuu et oïran. (les pages wikipédia française peuvent vous éclairer un peu, pour les différences vestimentaires, ce blog - en anglais - peut aider aussi (voir la photo en bas de leur page en particulier): http://dochu.tumblr.com/post/9848219461/how-can-i-tell-an-oiran-and-tayuu-apart-from-maiko)

J'ai lu avec plaisir ce livre, construit d'une façon très originale. La jeune femme est au centre de tous les témoignages, la reconstitution de son histoire nous fait découvrir les différents métiers de Yoshiwara, mais notre enquêteur ne la rencontre jamais physiquement, on ne connaît aucune de ses pensées et ressentis, on n'en apprend davantage qu'à travers le regard de ceux qui l'ont croisée, même la fin du livre approchant, la grande Katsuragi reste inaccessible sur tous les plans. A lire, je pense, en ayant fait préalablement quelques recherches sur yoshiwara, les geishas, tayu/oïran, etc., pour mieux se représenter ce monde et apprécier le récit.
Au risque de me répéter, j'aurai vraiment souhaité que ce livre permette aux gens de faire la distinction entre les geishas et les différentes classes de prostituées, l'auteur s'y est efforcé par endroits en soulignant les différences mais vu le résumé présenté sur ce site ainsi que les avis trouvés un peu partout sur internet, c'est manifestement un échec. Vraiment dommage.
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Etoiles notabénistes : ******

Yoshiwara tebikigusa
Traduction : Didier Chiche & Shimizu Yukiko

ISBN : 9782809709483

En dépit du titre et de l'assassinat qui constitue le but avoué de divers protagonistes, ce livre n'est pas, à proprement parler, ce que j'appellerais un roman policier. A ce jour, autant que j'ai pu en juger, il est aussi le seul ouvrage de son auteur traduit en notre langue - et, croyez-moi, c'est bien dommage.

D'un format raisonnable (374 pages en format poche chez Picquier), ce roman se présente sous la forme de chapitres qui, chacun, donne la parole à l'une des personnes liées au quartier chaud du Edo du XVIIème siècle : Yoshiwara. Avant tout, bien sûr, à ceux qui y vivent et en vivent : tenanciers de maison de thé, chargés d'établir le lien entre le client potentiel et les maisons closes, fastueuses ou plus modestes (sauf sans doute avec les établissements de ce que l'on nomme le Quai de l'Enfer, qui équivaut à peu près au Whitechapel londonien où devait sévir, deux siècles plus tard, le célèbre Jack l'Eventreur) ; portiers-videurs des maisons closes, en général assis sur ce que l'on nomme la "planche à boeufs", chargés de veiller à ce qu'aucun client n'entre en fraude ou ne fasse du scandale, surtout lorsque sont exposées certaines filles de la maison (à l'exception des courtisanes sur rendez-vous), à l'abri du treillis plus ou moins haut qui cerne une partie du rez-de-chaussée ; intendants qui gèrent évidemment les comptes mais qui veillent également et doivent avoir l'oeil partout, notamment aux heures d'affluence ; préposés aux lits, dont le titre se passe de tout commentaire ; assistantes, vieilles et jeunes, des courtisanes de simple rang comme de première catégorie, qui, avec les entremetteuses, appartiennent souvent à la maison parce que, pour les plus âgées, elles y ont elles-mêmes travaillé en tant que fille de joie, et, pour les plus jeunes, elles y sont en plein apprentissage du "métier" ; les amuseurs et geishas, faisant partie de la suite des courtisanes, célèbres et moins célèbres, car une courtisane, à fortiori une "courtisane sur rendez-vous", comme l'est notre héroïne, Dame Katsuragi, ne saurait se déplacer sans suite, surtout lors du "Voyage" qu'elle effectue rituellement tous les jours d'un bout à l'autre de la rue.

A tous ceux-là, s'ajoutent les "coupeuses de doigts", lesquelles ont repris la coutume ancienne qui voulait qu'une courtisane vraiment amoureuse se fît trancher le doigt et l'envoyât en présent à son amant, mais se bornent désormais à façonner des imitations en pâte de riz tout en revendant également les kimonos dont ces dames ne veulent plus, ce qui leur permet, au passage, de toucher une commission supplémentaire ; les courtiers qui habillent toute la maison et dont les plus riches, comme Tanokura Heijûrô, familièrement "M. H.", comptent parmi les clients les plus courtisés et les "habitués" des courtisanes les plus en vue (certains, parmi eux, finissent par racheter l'une de ces femmes, ce qui n'est pas une mince affaire, leurs dettes s'étant accumulées à plaisir) ; les trafiquants de filles comme le bon Denzô, qui s'est chargée de la vente de la petite Hatsu, future Katsuragi, à la Maison de l'Oiseau Blanc en la personne de son propriétaire, Shôemon ; sans oublier le batelier qui assure l'arrivée (et la sortie) de Yoshiwara par le fleuve et est donc à même d'éviter les gendarmes placés à la Grande Porte ...

Finement écrit, égrenant çà et là de petits cailloux aussi étoilés de sang qu'ils sont précieux - ce qui nécessite chez le lecteur une attention de tous les instants, voire une relecture, pour bien saisir le machiavélisme de la vengeance accomplie ici - parmi une foule de détails qui nous rendent extraordinairement vivants ce quartier réservé et l'existence de tous ceux qui se trouvent en rapport avec lui, à quelque titre que ce soit, "Les Mystères de Yoshiwara" constitue l'un des livres les plus intéressants sur une part plus ou moins occulte de la culture japonaise et son incroyable raffinement. Mais il nous révèle également combien ces activités et leurs acteurs, que le monde "bien-pensant" accuse d'avoir renoncé au "Huit Valeurs Essentielles" (je vous laisse découvrir lesquelles), savent se serrer les coudes et se révolter contre l'immunité dont jouit à l'époque dépeinte la classe si noble des samouraïs, tout spécialement ceux qui, dans cette classe, ont l'honneur d'appartenir à la garde shôgunale. Face à un samouraï certes de noble naissance et vaillant au combat mais doublé d'un être ignoble et d'un froid assassin, le monde, réprouvé mais toléré, de Yoshiwara prouvera que, finalement, ces "Huit Vertus Primordiales", certains de ses membres ont su les préserver en leur coeur et sont prêts à risquer la peine capitale pour que justice soit rendue.

Le personnage qui nous guide parmi tout ce petit monde, les grands comme les petits, s'affirme écrivain. A vous de deviner, comme le fera très vite M. H. à la fin du roman, à quelle classe il appartient réellement dans cette société si compartimentée mais où l'honneur n'est pas un vain mot, et surtout quelle est sa véritable fonction. A vous aussi de vous faire un portrait exact de Dame Katsuragi, jeune femme rouée et subtile, capable des pires mensonges et des pires manipulations, ou au contraire jeune femme au caractère fort et à la bravoure digne d'un ... samouraï, à la fois douée de grandes capacités d'analyse psychologique et héroïquement tendue vers un but capital pour l'honneur de sa famille.

Un excellent roman, mais à lire à tête reposée et en en surveillant chaque mot, surtout sur la fin. Une relecture permet de mieux comprendre tout la grandeur de Dame Katsuragi et de ceux qui la soutinrent. Les vacances approchent, vous aimez la littérature japonaise et vous voulez vous distraire de façon intelligente et raffinée ? Alors, pas d'hésitation et bonne lecture. ;o)
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La grande Katsugari, la « courtisane sur rendez-vous » la plus prisée du quartier Yoshiwara a disparu. Pourquoi ? Nul ne le sait. Comment ? Tous l'ignorent. Mais, des mois plus tard, un mystérieux individu revient dans le quartier des plaisirs pour enquêter.
Si l'enquêteur reste inconnu, ce n'est pas le cas du quartier. Chaque chapitre est consacré à un représentant d'une catégorie sociale précise : tenancière de maison de thé, entremetteuse, préposé au lit, geisha, amuseur,… Chacun, au fil de la discussion, en révèle beaucoup sur le mode de vie du quartier mais aussi sur sa vie personnelle.

Nous ne sommes, en fait, pas vraiment dans un roman policier au sens strict du terme. Bien sûr, nous voulons tous savoir ce qui est arrivé à Katsuragi ; mais le but de ce roman est surtout de nous présenter le fonctionnement du quartier des plaisirs d'Edo, un endroit clos, pratiquement une ville dans la ville. le résultat est un petit livre qui nous plonge dans un univers vraiment à part, qui se lit tranquillement sans se presser et qui, mine de rien, nous apprend beaucoup.
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Excellent roman à plusieurs voix ! Les seules qu'on n'entend pas ce sont celle du personnage principal, qui mène l'enquête dans le quartier des plaisirs et celle de la prostituée qui a disparu. le sens du dialogue de l'auteur est vraiment brillant et le livre est criant de vérité et de vie.
L'histoire est aussi un bon prétexte pour découvrir les différents métiers et les personnages qui le fréquentent.
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J'ai adoré le style de ce livre. Les personnages partent dans des monologues entiers sans s'arrêter. Tout en dévoilant beaucoup de choses. Katsuragi devient une image mythique voir divine dans les yeux des témoins. Je n'aime pas les livres qui font de long monologue mais là c'est bien amené s'en est même drôle. Même si j'avais deviné comment s'était enfui la courtisane et j'ai eu plaisir de connaître son passé et de voir comment elle s'y est prise. Découvrir plus profondément et plus précisément le monde des courtisanes est super intéressant, les bons comme les mauvais côtés.
Bref, j'ai adoré.
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C'est un livre dépaysant. Dépaysant tout d'abord parce qu'il m'a transportée dans un autre pays, le Japon, à une autre époque, le Moyen âge, et fait découvrir un milieu inconnu : le monde des concubines. J'ai déjà lu des romans décrivant ce Japon ancestral, rempli de traditions et de rites, comme Geisha d'Arthur Gordon, et je m'attendais à quelque chose de plus ou moins proche. Mais le plus surprenant dans ce roman est le style. Il n'y pas un narrateur, mais plusieurs. le lecteur découvre l'intrigue au fur et à mesure que les témoins d'un événement sont interrogés. Chacun des témoins (tenancier de maison close, entremetteuse, batelier, etc.) répond à des questions qu'on imagine, mais qui ne sont pas retranscrites, et narre ainsi une partie de l'événement et surtout décrit avec ses propres mots le milieu dans lequel il vit (le quartier des plaisirs d'Edo, anciennement Tokyo), ce qu'il y fait. Et on plonge littéralement dans ce monde clos, entouré de hauts murs, fermé au monde extérieur. On découvre la société japonaise de l'époque à travers les clients (riches négociants ou samouraïs), le métier de concubine, les intrigues pour devenir la meilleure d'entre elles, les faveurs, mais aussi les sacrifices et tout un monde de serviteurs qui vivent de manière plus ou moins dissolue. Et petit à petit, on découvre le but de l'enquête...
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Mais où est donc passée la belle et majestueuse Katsuragi?
Que lui est-il arrivé?
Pour le découvrir vous devrez "écouter" les témoignages des principaux personnages qui l'ont côtoyée et qui constituent le monde de Yoshiwara.
La forme narrative est assez intéressante car chacun des protagonistes répond à un interlocuteur que nous n'entendons pas..
En répondant à leur mystérieux enquêteur, chacun va décrire son travail, les anecdotes qu'il a vécu, et ce qu'il sait de ce qui a pu arriver à le grande Katsuragi.
Cette riche galerie de portrait va ainsi, sous la forme d'un kaléidoscope, nous faire découvrir ce qui s'est vraiment passé. On y découvre aussi les us et coutumes d'un univers très codifié qu'est celui du quartier des plaisirs dans le Japon de l'ère Edo.
Un agréable moment de lecture.
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Une très bonne surprise cette enquête dans le vieil Edo avec des témoignages à plusieurs voix et un enquêteur... toujours muet!
L'écriture de ce roman est très bien menée avec ses personnages vivants, drôle ou cocasses, jamais tout blancs ou tous noirs.
La véritable héroïne de cette histoire (la courtisane) n'apparait en fait jamais et ce sont ces regards croisés qui lui donne toute sa substance.

Une lecture très agréable et bien documentée sur le monde en huit clos de l'ancien quartier réservé de Yoshiwara.
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Très jolie découverte, suite aux conseils éclairés d'un ami, les mystères de Yoshiwara m'ont emportée au coeur d'Edo (Tokyo) au début du XIXe siècle et quand je dis au coeur, c'est vraiment au coeur du quartier des plaisirs: Yoshiwara. Un monde à part, régi par des règles très strictes que nous découvrons au fils d'interiews étranges, plus proches du monologue que de la conversation.

L'auteur, Matsui Kesaka, vient de l'univers du théâtre et cela se ressent fortement dans ce texte (j'hésite à dire roman) historico-policier. C'est un texte très oral, dans lequel une foule de personnages nous donne énormément d'informations sur la vie des courtisanes et bribe par bribe des informations sur l'affaire en cours. Les personnages reformulent les questions de l'enquêteur avant d'y répondre avec nombre de disgressions, de sorte qu'il n'apparait lui-même qu'au dernier chapitre.

Cependant, malgré la distance instaurée par la forme, on est faciné par le quartier et ses rites. Et surtout, on peut s'attacher aux personnages et particulièrement à la courtisane sur laquelle le jeune homme enquête. Qui est-elle réellement? A-t-elle disparu? Est-elle décédée? On se prend à espérer que non.

Un livre différent et fascinant, à lire absolument.

Lien : http://www.allia-sk.com/blog..
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