AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,55

sur 31 notes
5
1 avis
4
3 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
0 avis
« L'oubli nous accompagne de manière si étrange tout au long de notre vie. Parfois, le temps ne nous l'offre pas, refusant tout répit à notre mémoire ».

De Timisoara à la campagne champenoise.

Un souffle mélancolique imprègne ce roman, sur fond d'évènements historiques sur des hommes et des femmes pris en étau, poussés à fuir les chars soviétiques, la folie nazie ; partis se réfugier pour survivre.

Histoire d'une grande force intime sur l'exil, la lourde question du choix, toute une atmosphère diffuse, au crépuscule de la vie d'un homme, roumain du Banat aux origines françaises et de langue hongroise.

Complexité des sentiments, avec Zsuzsanna l'épouse à laquelle il sait pouvoir offrir « une vie de lait et de miel » lors de leur rencontre en 1957 ; avec Stefan l'ami avec lequel il quitta précipitamment Temesvar en 1944.
« En temps normal j'aurais dû me trouver à Timisoara en juin 1944 – mais ce temps existait-il encore, depuis le 1er septembre 1939 ? »

Au dernier chapitre de sa vie, le vieil homme se remémore un long combat et les tourments de son existence gravés dans sa mémoire.
Il se confie à son fils Gabriel au sujet de cet ami d'enfance, Stefan, qu'il n'a plus revu depuis leur séparation sur un quai de gare à Budapest envahie par les allemands et bientôt précipitée dans le chaos… c'était il y a soixante ans.

Les blessures indélébiles, la perte… Et tout ce qu'il s'agit tacitement d'abandonner, d'oublier, de laisser « enfermés de l'autre côté de ce rideau de fer. A quoi bon les ressusciter ».
*
Un récit non linéaire aux accents dramatiques et musicaux. Une plume subtile, triste et émouvante.
*
Commenter  J’apprécie          190
Il y a urgence, il meurt. Il demande à son fils Gabriel, de retrouver Stefan son ami d'enfance, une enfance d'avant-guerre à Temesvar en Roumanie.

À partir de là, il déroule son histoire, sa rencontre avec sa femme Zsuzsanna Hongroise exilée suite à la révolution manquée de Budapest en 56.
Il raconte la perte de leur fille ainée et cette vie qu'il a fallu faire semblant de vivre.
Il raconte son exil en 44, la peur, le froid, la faim, fuyant l'armée Russe, dangereusement proche.
Il raconte cette épouse qu'il s'est forcée à aimer alors que leur seul point commun était l'arrachement à leurs racines, le besoin de construire un bonheur simple, banal, d'une douceur de lait et de miel, après l'âpreté de cette course pour leur survie.

Les événements, les histoires se chevauchent, on se croit perdus, jetés d'une date à l'autre, d'un exil à l'autre, d'un pays à un autre; puis finalement tout s'emboite habilement, les liens se créent et on comprend pourquoi l'urgence de retrouver Stefan.

Une plume magnifique et une histoire de 130 pages qui donne l'impression, tant elle est dense et riche, d'en faire 300. Jean Mattern est décidément un auteur que j'aime. Et si vous n'avez pas encore lu "Le bleu du lac", mais qu'attendez-vous?
Lien : https://carpentersracontent...
Commenter  J’apprécie          72
Dans ce second volet, Jean Mattern poursuit sa quête de la mémoire, et l'exploration familiale. Après Gabriel, le fils, c'est ici le père qui se penche sur son passé au soir de sa vie. Une vie commencée en Europe centrale, où les frontières changeaient à au gré des traités de paix, et des déclarations de guerre. Les retours s'entremêlent, comme pour accentuer la confusion des temps troublés que la Mittel Europa a connu durant cette période.
Comment notre narrateur et sa femme Suzanne, elle aussi réfugiée, ont surmonté l'exil, adopté une nouvelle patrie, et se sont assimilés…. Comment chacun des deux vit cela à sa manière, et à son rythme…
J'ai retrouvé avec un certain plaisir la plume de Jean Mattern, mais pas avec le même plaisir que les fois précédentes. Sans doute qu'une forme de lassitude s'est installée, et qu'il est temps, maintenant pour l'auteur de se renouveler un peu ?

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
Commenter  J’apprécie          60
Après le coup de coeur la semaine dernière pour le Bleu du lac, j'ai voulu rapidement découvrir un autre roman de Jean Mattern.
En effet si j'essaie en principe d'espacer mes lectures d'un même auteur, je ne pouvais attendre.
La règle s'est de nouveau confirmée! le coup de coeur n'a pas été au rdv et la déception est là...
Le pitch donné sur la 4ème de couverture était pourtant attirant : l'histoire d'un homme arrivé au terme de sa vie qui fait un retour sur cette dernière et se confie à son fils pour tenter de trouver une forme d'apaisement.
Sa relecture de l'Histoire et sa vision de l'amour et de l'amitié sont les 2 piliers de ce roman.

Les émotions sont présentes, les personnages travaillés, le style ciselé.
Les détails et précisons sont multiples.
Néanmoins les constants allers et retours dans le temps n'ont pas facilité mon entrée dans ce récit, ni même l'attachement aux personnages.
Le passage constant par le narrateur, de sa vie de jeune garçon à celle de mari père de famille, le tout dans une période de l'histoire complexe ont contribué à complexifier la lecture.
Roumain du Banat, le narrateur fuit son pays en compagnie de son meilleur ami mais le quitte durant cette fuite. Il se réfugiera en France où il rencontrera celle qui deviendra sa femme.
Roumanie, Hongrie, URSS, Serbie, Allemagne, Autriche, France, l'auteur nous décrit un moment d'histoire fort de ces différents pays à travers le récit de sa vie.

Dommage, pour moi les ingrédients y étaient mais pas l'alchimie.
Commenter  J’apprécie          50
Un vieil homme, malade, est sur le point de mourir. Pour la deuxième fois. La première, c'était soixante ans plus tôt, à la sortie de la guerre, alors qu'il fuyait Temesvar, aujourd'hui Timisoara, en Roumanie. Il se souvient de ce moment, dans cet hôpital de Vienne. Se remémore Stéfan, l'ami d'enfance qu'il a perdu de vue à la même époque, et qu'il n'a jamais retrouvé. Revient sur sa vie, en Roumanie puis en Champagne, sur la guerre, sa rencontre avec Suzanne, hongroise ayant fui Budapest en 1956.

Bien que les lieux et les époques soient différentes et nombreuses (Roumanie des années 40, Budapest en 56, France des années 50 et 60), Jean Mattern signe un roman court. Pas d'épopée, mais un récit condensé, riche. La tension du récit est liée à sa construction ; loin de faire un récit chronologique, chaque paragraphe est l'occasion de plonger dans un nouvel épisode de la vie du narrateur, dans une nouvelle époque. Et à chaque entame de paragraphe, le lecteur se demande dans quel pays et à quelle époque il va être emmené.

Mais l'ensemble est construit de manière assez habile pour que le lecteur ne soit pas perdu. Les éléments du récit prennent au fil des pages plus d'ampleur, et chaque événement se voit ainsi replacer dans un temps plus long. Ainsi de cette séparation avec Stefan au moment de monter dans le train, qui ouvre presque l'ouvrage et dont on ne connaîtra le fin mot qu'en fin de récit.
Lien : http://livres-et-cin.over-bl..
Commenter  J’apprécie          50
Récit sobre, émouvant, introspectif (il fouille les souvenirs au plus profond, chose rare pour un écrivain masculin) : malade, sur le point de mourir, le narrateur déroule le fil de sa vie, qu'il aurait voulue "de lait et de miel" pour sa femme. Tous deux ont fui l'occupant soviétique ; lui en 1944, fuyant la région roumaine, germanophone du Banat ; elle, en 1956, suite à l'insurrection hongroise, rapidement réprimée. C'est une vie de regrets, de pertes et de renonciations qu'ils ont finalement vécue. Exil et nostalgie résument ces destins individuels sur fond de grande histoire souvent méconnue.
Commenter  J’apprécie          20
Le titre de ce court roman est très beau, un engagement à ouvrir le livre, à le lire.
Voici donc une histoire de la Mitteleuropa, de Temesvar (future Timisoara). Voici un narrateur qui au soir de sa vie, raconte à son fils Gabriel, son amitié jusqu'en 1944 avec Stefan Dragan violoncelliste et sa vie avec sa femme Zsuzanna, à qui il souhaitait offrir une existence de lait et de miel.
Editeur zélé et attentif, Jean Mattern livre ici avec élégance un roman bien rythmé, bien agencé et surtout bien écrit. Les émotions mais aussi les sentiments sont retenus, contenus et maintenus.
Roman de l'exil, de lait et de miel soulève la difficile condition humaine de l'apatride.
Court mais brillant.
Lien : http://livrespourvous.center..
Commenter  J’apprécie          20
Le narrateur, arrivé au terme de sa vie, se remémore les évènements qui ont jalonné son existence et peut enfin parler à son fils Gabriel de ce qu'il a tu jusqu'à présent.

C'est l'histoire d'un double exil, à douze ans d'intervalle. Celui du narrateur et de celle qui deviendra son épouse, Suzanne.

Le narrateur est venu du Banat, région à la jonction de trois pays, la Serbie, la Roumanie et la Hongrie. En 1944, il a 15 ans et le pays est pris en étau entre les Allemands qui vont partir mais se battent toujours, et les Soviétiques qui arrivent

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
Commenter  J’apprécie          10
Dans ce livre, l'auteur alterne les passages qui se passent à des époques différentes, en début de chapitre il ne dit pas en quelle année cela se passe et on le devine en fonction du récit. du coup, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire et j'aurais mieux fait de lire ce livre d'une seule traite car il ne comprend qu'un peu plus d'une centaine de pages.

L'histoire avec Suzanne ne m'a pas convaincue car il la choisit pour leur expérience commune de l'exil et non par amour, en revanche l'histoire d'amitié très forte avec Stefan son ami d'enfance est très belle.

Je me rends compte que je ne vais pas trop vous donner envie de le lire

Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (52) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3676 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}