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Critique de Erik_


On fait la connaissance avec le Grizzli qui ressemble comme deux gouttes d'eau à un certain Lino Ventura. On aura droit à une sorte de remake des « Tontons flingueurs » dans une BD qui sent bon l'ORTF avec des dialogues truculents qui reflètent bon la vieille France un peu canaille. Voilà pour le décor !

Certains ont une fascination pour les brigands qui font des casses. Moi, je crois que je suis trop respectueux du bien d'autrui. On nous les présente comme des gens sympathiques qui viennent de sortir de prison. Bref, il faut jouer le jeu. Il faut dire que dans ce milieu mafieux, on ne se fait pas de cadeau car c'est la loi du plus fort.

Ma critique principale se situe dans les dialogues dont il faut réinterpréter chaque bulle peut bien suivre ce récit. En effet, je ne suis guère habitué à ce langage qui tranche totalement avec les mots que nous employons de nos jours.

Pour donner, un seul exemple : une tire est une voiture. le grisbi, c'est l'argent. Un cave, c'est un bourgeois. le raisiné, c'est du sang. J'ai quand même une mentalité, cela se traduit par « j'ai de l'honneur ». Etc, etc... Il faudra traduire à chaque fois ce qui pourrait paraître un peu gênant. On aime le dialoguiste Michel Audiard ou pas. A noter la présence utile d'un lexique en fin d'album à l'usage des curieux.

On pleurera d'ailleurs la disparition des Panhard dont l'activité a été reprise par Citroën en 1967, année de la présente fiction. Et devinez qui travaille pour ce concessionnaire ? Notre Grizzli !

Bref, il faut être né dans les années 1950 ou 1960 pour comprendre aisément. Je ne suis pas certain que cette BD plaise à un jeune public. Il est fait par les amateurs des films de Jean Gabin. On dit cependant que certains classiques sont indémodables. Quant à moi, il me faut quand même une once de modernité. Ce qui est culte pour une génération ne l'est pas forcément pour une autre. Il ne faudra pas par exemple confondre la DS avec la Nintendo.

Ceci dit, on passe tout de même un agréable moment de lecture à suivre les déambulations du Grizzli accompagné de son ami turfeur Toine. Je ne me suis pas ennuyé un instant. C'est déjà pas mal.

On a là une brillante comédie qui parodie les codes du film noir. L'intrigue paraît bien secondaire car ce qui prime, ce sont ces dialogues et répliques ciselés et jubilatoires qui font mouche. Chaque intervention orale peut vous faire pleurer de rire. En ce qui me concerne, je ne suis pas fan du cabotinage verbal, je dois bien l'avouer. Je pense que l'humour évolue avec son temps. J'ai décroché quand même un sourire de temps en temps.

A noter qu'il y a que du masculin car les femmes sont reléguées au rang de greluche. C'est bien le terme employé. Je dis ça et je dis rien.

Au niveau graphique, cette BD mêle un graphisme doux aux teintes pastels ce qui rend nos personnages légers et attachants. Les couleurs sont très lumineuses. Je dois avouer que j'ai bien aimé.

Cette BD est pleine de charme et d'un exotisme parfois désuet sur une époque qui n'existe plus. Malgré mes critiques, j'ai pris plaisir à lire cette BD bien dessinée et intelligemment racontée. Je tiens encore à remercier Babélio ainsi que l'éditeur Dargaud qui m'ont permis d'acquérir cette oeuvre dans le cadre d'une masse critique.
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