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Critique de Alwenn


Alwenn
05 décembre 2008
Petit polar intelligemment construit : dans un va-et-vient qui suit les avancées de l'enquête, le lecteur traverse les époques : époque moderne rendu par la typographie des e-mails que s'échangent deux personnages, et XVIème siècle à travers le récit imaginé autour de la figure historique qu'est Jacoppo Robusti, dit « Il Tintoretto », « le Tintoret » en français.

Dans ce même temps du présent, utilisé apparemment comme une marque de fabrique par T. Maugenest (voir ma critique de Manuscrit MS 408 par le même auteur), on suit l'histoire d'une période de la vie de ce peintre, notamment à travers la réalisation de ses oeuvres à la Scuola di San Rocco.

Bien documenté, l'auteur nous fait naviguer sur les canaux de la Sérénissime, parcourir les ruelles : Venise est presque un personnage à elle-seule tant on sent la connaissance de T. Maugenest pour cette ville, et son attachement, poindre à tous les paragraphes. Cependant, quand, comme moi, on n'a pas eu la chance de s'être rendu dans la cité des Doges ou de bien la connaître, cela peut vite devenir agaçant d'essayer de suivre un parcours dont les noms ne renvoient aucun écho. Mais passons. L'imagination pallie facilement le manque de connaissance.

L'intrigue n'est pas un modèle du genre policier puisque l'on comprend finalement très rapidement de quoi il en retourne et qui –ou quoi- se cache derrière tout cela. Mais je ne crois pas que l'intérêt de ce polar réside dans la recherche d'un coupable mais bien plus dans l'évocation d'une période charnière de la Sérénissime, période de basculement, dont le Tintoret, en vénitien de souche qu'il était, s'est peut-être fait le représentant le plus objectif à travers des peintures à l'atmosphère parfois lourde ou oppressante (cela est d'ailleurs bien expliqué dans le roman par le vieux professeur).

A ce propos, j'ai trouvé cette figure du vieux professeur pour le moins « amusante » : j'avais un peu de mal à imaginer un vieillard de 96 ans rédigeant des mails. Attention ! Je ne suis pas en train de nier la capacité des plus âgés à s'être adapté à l'ère internet quand elle est apparue, mais tout de même, je trouve un peu « gros » cette image du vieil érudit de 96 ans (tout de même !) cliquant et pianotant sur son clavier.

Enfin, ce court récit aura aiguisé ma curiosité pour l'oeuvre du Tintoret et pour l'histoire de Venise. Je n'ai pas vérifié la part de véracité historique et celle de l'imaginaire romanesque, mais qu'importe, l'essentiel est de passer un bon moment de lecture.

Terminé le 24 avril 2006.
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