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Citations sur L'Inutile Beauté et autres nouvelles (29)

Dieu n'a créé que des êtres grossiers, pleins de germes des maladies, qui, après quelques années d'épanouissement bestial, vieillissent dans les infirmités, avec toutes les laideurs et toutes les impuissances de la décrépitude humaine. Il ne les a faits, semble-t-il, que pour se reproduire salement et pour mourir ensuite, ainsi que les insectes éphémères des soirs d'été.
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Contemple-la cette terre, telle que Dieu l'a donnée à ceux qui l'habitent. N'est-elle pas visiblement et uniquement disposée, plantée et boisée pour des animaux? Qu'y a-t-il pour nous? Rien. Et pour eux, tout : les cavernes, les arbres, les feuillages, les sources, le gîte, la nourriture et la boisson. (...) Ceux-là seuls qui se rapprochent de la brute sont contents et satisfaits. Mais les autres, les poètes, les délicats, les rêveurs, les chercheurs, les inquiets. Ah ! les pauvres gens !
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L’Inutile Beauté
Vous êtes folle !
- Non, mais je ne veux plus être la victime de l’odieux supplice de maternité que vous m’imposez depuis onze ans ! je veux vivre enfin en femme du monde, comme j’en ai le droit, comme toutes les femmes en ont le droit.
[…]Et comme vous ne pouviez pas m’empêcher d’être belle et de plaire, d’être appelée dans les salons et aussi dans les journaux une des plus jolies femmes de Paris, vous avez cherché ce que vous pourriez imaginer pour écarter de moi les galanteries, et vous avez eu cette idée abominable de me faire passer ma vie dans une perpétuelle grossesse, jusqu’au moment où je dégoûterais tous les hommes. […]
- Ce que vous venez de m’avouer est honteux de la part d’une mère. Mais vous êtes à moi. Je suis le maître…votre maître…je puis exiger de vous ce que je voudrai, quand je voudrai…et j’ai la loi…pour moi ! […]
- Je ne me sens pas du tout la mère des enfants qui ne sont pas nés, il me suffit d’être la mère de ceux que j’ai et de les aimer de tout mon cœur. Je suis, nous sommes des femmes du monde, civilisé, monsieur. Nous ne sommes plus et nous refusons d’être de simples femelles qui repeuplent la terre. […]
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Ah ! dit-elle, je ne me sens pas du tout la mère des enfants
qui ne sont pas nés, il me suffit d’être la mère de ceux que
j’ai et de les aimer de tout mon cœur.
Je suis, nous sommes des femmes du monde civilisé, monsieur. Nous ne sommes plus et nous refusons d’être de simples femelles qui repeuplent la terre.
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– Les pauvres femmes !
– Pourquoi les plains-tu ?
– Pourquoi ? Ah ! mon cher, songe donc ! Onze ans de
grossesses pour une femme comme ça ! Quel enfer ! C’est toute la jeunesse, toute la beauté, toute l’espérance de succès, tout l’idéal poétique de vie brillante, qu’un sacrifice à cette abominable loi de la reproduction qui fait de la femme normale une simple machine à pondre des êtres.
– Que veux-tu ? c’est la nature !
– Oui, mais je dis que la nature est notre ennemie, qu’il
faut toujours lutter contre la nature, car elle nous ramène sans cesse à l’animal. Ce qu’il y a de propre, de joli, d’élégant, d’idéal sur la terre, ce n’est pas Dieu qui l’y a mis, c’est l’homme, c’est le cerveau humain. C’est nous qui avons introduit dans la création, en la chantant, en l’interprétant, en l’admirant en poètes, en l’idéalisant en artistes, en l’expliquant en savants qui se trompent
mais qui trouvent aux phénomènes des raisons ingénieuses, un peu de grâce, de beauté, de charme inconnu et de mystère.
Dieu n’a créé que des êtres grossiers, pleins de germes des maladies, qui, après quelques années d’épanouissement bestial, vieillissent dans les infirmités, avec toutes les laideurs et toutes les impuissances de la décrépitude humaine.
Il ne les a faits, semble-t-il, que pour se reproduire salement et pour mourir ensuite, ainsi que les insectes éphémères des soirs d’été. J’ai dit « pour se reproduire salement » ; j’insiste.
Qu’y a-t-il, en effet, de plus ignoble, de plus répugnant que cet acte ordurier et ridicule de la reproduction des êtres, contre lequel toutes les âmes délicates sont et seront éternellement révoltées. Puisque tous les organes inventés par ce créateur économe et malveillant servent
à deux fins, pourquoi n’en a-t-il pas choisi d’autres qui ne fussent point malpropres et souillés, pour leur confier cette mission sacrée, la plus noble et la plus exaltante des fonctions humaines.
La bouche, qui nourrit le corps avec des aliments matériels, répand aussi la parole et la pensée. La chair se restaure par elle, et c’est par elle, en même temps, que se communique l’idée. L’odorat, qui donne aux poumons l’air vital, donne au cerveau tous les parfums du monde : l’odeur des fleurs, des bois, des arbres, de la mer. L’oreille, qui nous fait communiquer avec nos semblables, nous a permis encore d’inventer la musique, de créer du rêve, du bonheur, de l’infini et même du plaisir physique avec des sons ! Mais on dirait que le Créateur, sournois et cynique, a voulu interdire à l’homme de jamais anoblir, embellir et idéaliser sa rencontre avec la femme. L’homme, cependant, a trouvé l’amour, ce qui n’est pas mal comme réplique au Dieu narquois, et il l’a si bien paré de poésie littéraire que la femme souvent oublie à quels contacts elle est forcée. Ceux, parmi nous, qui sont impuissants à se tromper en s’exaltant, ont inventé le vice et raffiné les débauches, ce qui est encore une manière de berner Dieu, et de rendre hommage, un hommage impudique, à la beauté.
Mais l’être normal fait des enfants ainsi qu’une bête accouplée par la loi.
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Qu'y a-t-il, en effet, de plus ignoble, de plus répugnant que cet acte ordurier et ridicule de la reproduction des êtres, contre lequel toutes les âmes délicates sont et seront éternellement révoltées.
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Les réalités de nos songes sont de méprisables ordures.
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Voir c'est comprendre, et comprendre c'est mépriser.
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Croyez-vous qu'on puisse accepter d'une femme de tolérer ce qu'on ne supporte pas soi-même?
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