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Critique de Herve-Lionel


N°1819 – Janvier 2024.

Le Horla et autres nouvelles fantastiques

Quand il publie le Horla, dans sa deuxième version, en 1887, Maupassant n'a plus que six ans à vivre, est gravement malade de la syphilis dont il mourra. Il y avait déjà eu une épure, « Le journal d'un fou », paru dans le quotidien « Gil Blas ». Cette maladie a pour conséquences de susciter chez lui des manifestations de phobie.
C'est une longue nouvelle fantastique et psychologique présentée sous la forme d'un journal intime dans laquelle le narrateur se croit poursuivi par une créature invisible qu'il baptiste du nom de « Horla ». Il passe par différentes étapes, troubles du sommeil ,somnambulisme, paranoïa, crises d'angoisse, hallucinations, terreur, magnétisme, transmission de pensée pour terminer sa triste et solitaire progression vers la démence par une volonté de suicide. Dans les autres textes, cette ambiance malsaine, d'ailleurs associée à des lieux précis, souvent obscurs (la nuit, les revenants, l'eau noire et profonde), mystérieux ou porteurs de légendes populaires et de vieilles croyances médiévales qui nourrissent son malaise, ses cauchemars, son sentiment de possession, de duplication, d'obsession que sa vie oisive de bourgeois fortuné augmente, évoquent les affres de la mort. Cette progression intime et irrésistible de la folie se rencontre aussi dans le choix arbitraire de l'éditeur de publier certaines nouvelles dans ce recueil est révélateur d'un homme, certes désireux de demeurer seul face à la société qu'il fuit, ce qui peut être considéré par certains côtés comme une réaction saine et résulter d'une observation pertinente des choses, mais les termes employés, la tension présente au sein de ce texte trahissent un replis sur soi-même et la marque du délire.
Le style est, comme toujours chez Maupassant, fort agréable, poétique, ce qui fait de lui un formidable conteur. J'ai toujours l'impression, quand je lis un texte de lui, de retrouver une vieille connaissance.
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