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Critique de Biancabiblio


François Mauriac s'inspira pour écrire ce roman de l'affaire Canaby : Henriette-Blanche Canaby fut accusée en 1905 d'avoir voulu empoisonner son mari, Émile Canaby, courtier en vins bordelais alors endetté.

Mauriac assista à son procès en cour d'assises de la Gironde le 25 mai 1906, au cours duquel elle fut condamnée pour faux et usage de faux (fausses ordonnances pour se procurer auprès de pharmaciens de l'aconitine et de la digitaline, sans compter l'arsenic qui entrait dans la composition de la liqueur de Fowler qu'elle donnait à son mari en grande quantité).

Son époux témoigna en sa faveur pour sauver les apparences de ce couple de la bourgeoisie bordelaise qui faisait ménage à trois avec Pierre Rabot, un riche rentier. Ainsi, malgré le mobile possible d'Henriette-Blanche Canaby (toucher une forte indemnité au titre de l'assurance-vie souscrite par son mari et refaire sa vie avec son amant) et sa culpabilité criminelle assez évidente, l'accusation de tentative d'empoisonnement fut rejetée et l'épouse fut condamnée à 100 francs d'amende et 15 mois de prison, peine qu'elle n'effectuera pas en totalité.

L'intrigue de Thérèse Desqueyroux reprend en grande partie cette affaire. Comme Henriette-Blanche Canaby, Thérèse Desqueyroux va falsifier des ordonnances et donner à son mari de fortes quantités des mêmes médecines, le rendant très malade.

Comme Emile Canaby, Bernard Desqueyroux va disculper sa femme, témoigner en sa faveur pour préserver l'honneur de la famille et leur petite fille, qui doivent demeurer sans tâche.

Si Emma Bovary a tant compté dans la vie de Gustave Flaubert, Thérèse Dessqyeroux a beaucoup compté dans celle de François Mauriac car il reviendra à de nombreuses occasions sur ce personnage qui apparaît régulièrement au détour de ses romans parus les années suivantes.

La justice, c'est une chose. La vengeance, c'en est une autre. Thérèse a voulu empoisonner son mari, elle a échoué, et le scandale a été étouffé : on ne joue pas avec l'honneur d'une famille si respectable.

Mais ce qui se passe après, c'est bien pire que toutes les condamnations. Son mari se fait son juge, son bourreau, et décide de la séquestrer purement et simplement. Il ne peut pas la supprimer, il ne peut pas non plus la souffrir. Il peut en revanche l'enfermer.

Ce sera l'occasion pour Thérèse de penser à son geste, puisque de toute façon elle n'a plus que ça à faire…

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