Ce qui marque particulièrement dans la lecture de ce roman, c'est une compréhension particulièrement fine du sentiment d'étouffement qu'une femme pouvait ressentir à cette époque, face aux mariages en partie arrangés, à l'amour de façade, à une vie dont l'épanouissement devait bien souvent se limiter à la famille et aux enfants.
François Mauriac parvient à nous faire ressentir, pour
Thérèse Desqueyroux, cette femme qui tente de regagner un semblant de vie, de liberté, par les moyens les plus criminels, de la compassion. Tout en nous laissant dans une zone de clair-obscur, sans non plus nous faire ressentir de la haine pour son mari qui n'est, finalement, qu'un homme comme les autres.
Deuxième point qui impressionne pour un roman écrit par un homme à l'époque : l'amour homosexuel interdit que ressent Thérèse, avec ses indices glissés en pointillés. le tout en un format court, intense, servi par une écriture à travers laquelle on sent tout la solitude de Thérèse, l'odeur des pins, et son incendie intérieur.
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