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Critique de summerday


Lorsque le roman débute Thérèse va retrouver son époux. Celui qui au fil du temps est devenu son ennemi, celui qu'elle a tenté d'empoisonner, et celui surtout qui malgré tout a témoigné en sa faveur, jusqu'à l'innocenter. Thérèse Larroque, épouse Desqueyroux, se demande comment affronter Bernard et se souvient de ce qui a pu les unir puis les éloigner.

Je viens de lire Thérèse Desqueyroux et j'ai été bluffée! L'histoire de cette femme est puissante et le récit de François Mauriac bref mais en même temps toujours dans la justesse. Il y a un style épatant qui permet de dire toute l'intelligence et la vérité de cette femme en moins de deux cent pages.

Thérèse est une femme issue de la bourgeoisie provinciale landaise. Elle n'est pas à sa place et pourtant épouse un homme qui représente typiquement tout ce qu'elle déteste chez ses pairs. Et en même temps elle ne les haït pas. Elle sait juste qu'elle désire davantage et qu'elle est prisonnière. J'ai trouvé le roman passionnant de la première à la dernière phrase. Que d'ambiguïté chez cette femme! Elle est criminelle, oui, même si elle ne peut réellement expliquer son geste, et en même temps victime. On ne peut approuver son geste, mais on ne peut pas non plus ne pas se prendre d'affection pour elle. Car Mauriac parvient à donner vie à cet esprit libre. On comprends sa répartie, si décalée parmi sa famille. J'ai aimé la façon dont Mauriac fait dire à tous ceux qu'elle rencontre qu' "On ne se demande pas si elle est jolie ou laide, on subit son charme..." Thérèse est singulière parmi les siens et son parcours intellectuel est celui d'une délivrance, même si elle doit commettre quelque chose de terrible pour cela. Sa relation avec son mari Bernard est très intéressante. Lui a grandi avec des idées bien arrêtées et ne comprend pas son épouse. du coup on se prend aussi parfois de tendresse pour cet homme qui de toute façon ne peut pas aimer cette femme et encore moins la garder. Je trouve que ce roman est très fort pour raconter l'incompréhension entre les êtres, et l'irrationalité de certaines actions. Il décrit aussi très bien la société de l'époque bien sûr, et de façon très subtile, pas forcément trop insistante.
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