Je suis restée à quai avec ce roman, ou plutôt, à l'arrêt de bus. le personnage principal, Francine, passe en effet ses journées à sillonner la ville de Paris à bord d'un bus, plus exactement celui de la ligne 96. Cette mamie, née le 16 mai 1939 dans ce qui allait devenir le ghetto de Varsovie m'a parue tout d'abord bien attirante, mais pour des raisons intimes, étant donné que sa naissance coïncide peu ou prou avec celle de ma propre grand-mère, si secrète et que j'ai si peu connue. Et c'est peut-être de là que vient ma déception quant à ce roman ; j'en attendais trop de la part d'un personnage que d'emblée je plaçais comme une équivalence de mon aïeule…
Ce qui est arrivé à Francine, on ne l'apprend qu'avec parcimonie. Toujours cette chape de plomb et de silence qui pèse sur les revenants de la Déportation… On apprend qu'elle est veuve et qu'elle a une fille, Roni, avec laquelle elle n'entretient que des relations distantes et épisodiques, et une petite fille.
Marianne Maury Kaufmann a pris le parti de laisser un voile sur la vie passée de son personnage pour ne concentrer l'oeil du lecteur que sur son quotidien de mamie un peu revêche et pas mal déboussolée, qui passe ses journées à observer les passagers de son bus préféré et qui va s'enticher d'une espèce de junkie qu'elle va s'imaginer pouvoir aider.
Au fond, il ne se passe pas grand-chose. Hélas.
Il reste l'écriture, aux tournures inattendues et intéressantes, qui m'a permis de venir à bout de ce livre. Mais Francine ne restera pas longtemps dans ma mémoire…
Lu dans le cadre des 68 premières fois.