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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
***

Francine pourrait vivre dans le bus tant elle y passe la majeur partie de son temps. le 96 est sa deuxième maison. Ne supportant pas le silence de son appartement, elle erre dans Paris, à la recherche d'une oreille capable d'écouter son histoire...

Lu dans le cadre des 68 premières fois, le roman de Marianne Maury Kaufmann ne sera pas une grande découverte pour moi.

Malgré l'histoire intéressante, l'écriture travaillée et à l'image du personnage de Francine, détachée et froide, je n'ai pas réussi à m'attacher à cette femme enveloppée dans une grande solitude.

Une vie bien triste, au milieu des silences... Ce besoin de mettre des mots sur son histoire et chercher chaque jour une oreille où les glisser... Un roman qui a le mérite d'être juste et de mettre l'accent sur l'absolue nécessité de dire les blessures, les douleurs et les peurs pour avancer vers la liberté...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Le second roman de Marianne Maury Kaufmann met en scène Francine, née le 16 mai 1939 à Varsovie. On la retrouve plus d'un demi-siècle plus tard dans un bus parisien avec qu'une rencontre ne vienne changer sa vie.

L'histoire de Francine débute bizarrement, dans le bus parisien 96, celui qui assure la liaison entre la Porte de Lilas et la Gare Montparnasse. Si par hasard vous l'empruntez un jour, vous pourriez très bien la croiser, car elle y vit. «Dire qu'elle y vit est une façon de parler, naturellement. Mais c'est presque vrai. Francine passe quasiment tout son temps dans le bus. La seule chose qu'elle n'y fait pas, c'est dormir. Si on lui proposait, d'ailleurs, il est probable qu'elle accepterait de bonne grâce d'être emportée au garage à la fin de la tournée. On ne lui propose pas. Disons que Francine vit dans le 96 le plus clair de son temps – qu'il est plus réaliste d'appeler le moins obscur.»
Car le côté obscur, Francine le porte depuis sa naissance ou presque, le 16 mai 1939, à Varsovie. Pas plus ses parents qu'elle ne devinent qu'ils n'auront guère plus d'une année de vie commune à partager. Son père s'engage dans l'armée Anders qui deviendra l'armée polonaise de l'Ouest. Sa mère, qui a obtenu son diplôme de médecin, est raflée et part avec Francine vers les camps. «Heureusement, elle ne sait pas encore que rien de ce qu'elle a rêvé n'adviendra, heureusement, elle ignore l'horreur qui le remplacera.»
Francine sera libérée, mais conservera de cette expérience ce traumatisme qui se concrétise par l'impossibilité de rester quelque part sans bouger. Imaginant peut-être qu'une vie «normale» l'aidera à surmonter ce besoin irrépressible, elle se marie. Mais son époux ne peut qu'assister impuissant à ses escapades incessantes. C'est d'abord à pied qu'elle arpente la capitale, puis les musées avant de se rabattre, l'âge venant, sur les bus. Entre temps, elle s'est retrouvée seule, ce qui n'a pas arrangé les choses.
Il y a bien son rendez-vous hebdomadaire, le repas chez Gérard et Sandra. Mais cela fait bien longtemps qu'elle considère ce rituel comme une corvée. D'ailleurs Sandra «en a marre des survivants, de leurs cicatrices et de leurs obsessions». Ce soir-là, elle pourrait leur raconter qu'elle a croisé un regard dans le bus et que cette femme a éclairé son après-midi. Mais elle préfèrera se taire. Et tenter de la revoir.
Quelques temps plus tard sa vie aura changé. «Toutes les vieilles habitudes sont obsolètes. Pleine d'une énergie neuve qu'elle ne sait à quoi employer, elle n'est plus qu'une toupie qui tourne autour de son idée fixe, dans un monde resté désespérément semblable.»
Avril, qu'elle a surnommé la Bougie en raison de sa stature très rigide, a accepté de partager sa solitude avec elle. Et même si elle est toxique, leur relation va balayer ses – mauvaises – habitudes.
Dans ce court mais percutant roman, Marianne Maury Kaufmann réussit à faire le lien entre les drames d'hier et d'aujourd'hui et à réunir les rivières souterraines qui emportent le coeur de deux femmes vers des rives mouvantes.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Ma seconde lecture de cette session des 68 premières Fois : Varsovie – Les Lilas de Marianne Maury Kaufmann… C'est le troisième livre de cette auteure, après un recueil de nouvelles et un premier roman. Les 68 mettent aussi en lumière les seconds romans…

Il est question ici d'une errance urbaine et mentale au sens propre et figuré puisque l'héroïne, Francine, déambule dans les rues de Paris et passe la plupart de ses journées dans les autobus de la ligne 96 tout en ressassant son mal-être.
Il est aussi question de solitude et de rapports familiaux ; Francine est veuve et a du mal à communiquer avec sa fille.
Il est question enfin d'une rencontre improbable qui va évoluer en relation toxique, d'une « emprise » qui fait rêver d'une « nouvelle vie » …
Et puis, il y a toujours le passé qui revient, le traumatisme d'être née en 1939 à Varsovie, « le pire endroit sur terre », les fêtes de Noël qui approchent et ce parcours routinier qui s'écrit en la forme circulaire d'allers et retours sur une ligne d'autobus. On tourne en rond et cela semble sans fin.

Le traitement de l'errance mentale est original. Ce roman est très bien écrit. La notion d'espace-temps s'étire et se réduit selon que l'on considère les durées des trajets, leurs interruptions et leurs reprises et les évènements rapportés. Tout devient prétexte à interprétation : les surnoms donnés aux chauffeurs, les postures des autres passagers, les boutiques visitées…
Les personnages sont campés à travers le point de vue de Francine, de sa vision pessimiste de la vie, des souvenirs qu'elle traine… C'est très noir, comme si un voile sombre enlaidissait tout, comme si l'héroïne nous entrainait à sa suite dans sa routine mortifère. Je n'ai pas cru à la fin possible…, certaine que Francine va retourner dans le bus 96 dans les jours à venir et recommencer son impossible quête d'un endroit ou d'une personne pour déposer son fardeau.

Voilà une lecture bien singulière pour moi. Ce roman ne m'a pas plu et pourtant je lui trouve des qualités indéniables.
Ce n'était peut-être pas le bon moment pour le lire.
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Marianne Maury Kaufmann est illustratrice, peintre et auteure. Son dernier roman publié aux Éditions Héloïse d'Ormesson, Varsovie - Les Lilas aborde le thème de la solitude des personnes âgées et du pathos qu'elles traînent derrière elles et dont elles aimeraient bien se délester. Si seulement elles savaient comment s'y prendre...

Francine fuit. Chaque minute, chaque jour, chaque rencontre, chaque souvenir. Elle fuit. À bord du 96, bus dont elle connaît chaque recoin, chaque arrêt, chaque chauffeur. Elle fuit. Elle écoute et observe. Parler ? Dire ce qui lui brûle le palais ? Elle en crève d'envie mais elle a oublié, tout comme pleurer.
Lorsqu'elle croise Avril dans le 96, elle sait immédiatement qu'elle aussi tente d'échapper à sa vie…

Passer ses journées dans le bus plutôt que dans son petit appartement, être en mouvement pour ne pas cogiter, telle est la recette de Francine pour rompre sa solitude et éviter de ressasser son passé. Francine est du genre taiseux. Communiquer, elle ne sait pas, elle n'a jamais su. Depuis l'enfance Francine trimbale une lourde histoire familiale. Un père qu'elle n'a quasi pas connu, une mère avec laquelle elle partagera les camps de concentration. Son aplomb l'en sortira, mais en est-elle seulement sortie ? Puis Paris. Un mari, une fille, une petite-fille. Francine a toujours eut besoin d'être en mouvement. Depuis qu'elle est veuve et avec le poids des années, elle n'arpente plus la Capitale à pied, mais en bus. le 96. Terminus Porte des Lilas. Cette ligne, Francine la connaît parfaitement. Tout comme les chauffeurs. Elle leur a même donné des surnoms. Observer les passagers et le temps qui s'écoule telle est la principale occupation de Francine. Des amis, elle n'en a pas. Elle voit bien un couple toutes les semaines, mais les visiter relève plus de la corvée que du plaisir. Francine est désespérément seule et ne fait aucun effort pour rompre cette solitude jusqu'à ce qu'elle rencontre une jeune fille, Avril. Grâce à cette dernière, Francine deviendra un peu moins invisible aux yeux des autres jusqu'à entretenir l'espoir que l'ambiance des Fêtes de fin d'année la gagne et qui sait qu'un chauffeur de bus ne la dépose devant chez sa fille pour le Réveillon.

Bien que la plume de Marianne Maury Kaufmann rende la lecture de Varsovie - Les Lilas agréable, voire à certains moments poétique, il m'a manqué un je ne sais quoi pour monter dans le 96 et accompagner Francine dans sa quête. Ses non-dits, ses secrets, ses silences assourdissants, sa solitude m'ont terriblement pesé, très certainement parce que les bus parisiens regorgent de Francine. Heureusement, ce voyage organisé par les 68 premières fois, se termine par une note d'optimisme et d'espoir.

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Francine est âgée et veuve, coupée de sa fille avec laquelle elle ne s'entend guère. Elle ne supporte pas de rester immobile et passe ses journées dans le bus. A l'approche de Noël, au cours d'une de ses pérégrinations, elle rencontre Avril, une jeune femme gothique perdue qu'elle surnomme la Bougie et prend sous son aile. Mais elle est bien mal remerciée en retour, et renvoyée à son éternelle solitude.

Un joli portrait d'une femme terriblement solitaire, acariâtre et méchante, qui pourrait paraître antipathique, mais s'avère généreuse sous sa carapace. le récit, qui ne fait pas l'impasse sur l'enfance traumatisante de Francine, prend dans le dénouement des allures de conte et, sans laisser de souvenirs impérissables, se lit avec plaisir.

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Sans vouloir faire de la psychologie à deux sous, tout le monde sait bien que, derrière leur nez rouge, les clowns cachent des coeurs gros comme ça et que, si leurs chaussures sont si grandes, c'est pour pouvoir contenir toute la mélancolie qui les leste. Ainsi en va-t-il de Marianne Maury Kaufmann.
D'elle, on ne connaissait que la légèreté colorée d'une Gloria pétillante d'humour et de mauvaise foi, voici qu'elle nous révèle, à mots comptés, une Francine à la douloureuse transparence, traînant, le coeur lourd, ses casseroles de plomb sur la ligne 96 des bus parisiens.
Elle est agaçante cette Francine, petite souris grise et terne glissant sans bruit dans sa propre existence, toute à l'observation de celle des autres, prisonnière à perpétuité de son histoire sans joie, de son appartement trop propre, du trapèze de ciel qui s'offre à sa vue, de son incapacité à créer un vrai lien, même avec sa propre fille. Elle est surprenante de jeter soudain son dévolu sur cette jeune femme étrange et évidemment, éminemment, exagérément toxique, croisée sur sa ligne de bus, sa ligne de vie habituellement sans surprise. Elle est émouvante, pour finir, lorsqu' elle accepte de mettre pied à terre pour entrer, enfin, de plein pied dans sa vie.
Malgré les chaos du chemin, les déviations qui déboussolent et donnent l'impression de se perdre, l'éclairage parfois un peu terne, la température aléatoire, le style sobre, fluide et enlevé de Marianne Maury Kaufmann donne envie de suivre sa ligne jusqu'à un terminus joliment surprenant.

Lien : https://magali.bertrand@neuf..
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Lorsque j'ai tourné la dernière page du deuxième roman de Marianne Maury Kaufmann, "Varsovie-Les Lilas", je me suis demandé ce que je pourrais en dire, ce que pourrais écrire. Ma lecture eut une saveur mitigée, faite de hauts et de bas. Pour preuve, j'ai dû relire le début pour me remémorer l'histoire.

Francine, l'héroïne, charrie derrière elle une vie de chagrin du temps où elle s'appelait Eda et vivait à Varsovie. Elle ne raconte pas, elle ne le peut pas. Alors, elle bouge. Avant, elle marchait, désormais elle prend le bus, le 96 plus précisément et passe sa journée à vadrouiller d'un arrêt à l'autre. Sa fille, Roni, elle ne la voit presque pas et la voir est douloureux. Son mari, Jean, est décédé. Dina, sa voisine "retouchière", elle la fuit. Restent les chauffeurs de bus qu'elle affuble de surnoms, mais auxquels elle n'adresse pas davantage la parole. D'ailleurs, "Les machinistes se posent sans doute parfois la question de savoir ce qui leur vaut cette compagnie, même si, à leur poste, rien n'étonne plus. En tout cas, ils ont bien compris qu'elle ne va nulle part… Ils ont aussi compris que son nulle part elle y va seule. Elle est seule dans la vie tout court, supposent-ils." Drôle de femme cette Francine qui un jour rencontre une jeune fille… Avril de son prénom… A elle, sera-t-elle capable de parler ?

Le début du roman me fut difficile, j'avais l'impression qu'il ne se passait pas grand-chose, je ne comprenais pas ce que cherchait Francine, je courais après elle sans savoir où elle allait, ni moi non plus. Et puis, la plume de l'auteure, parfaite pour décrire l'agitation, mais aussi les ombres et parfois la lumière m'ont cueillie et j'ai continué. L'écriture reste pour moi le bon point de ce roman, je l'ai trouvée belle. Mais ça n'a pas suffi. Pas davantage les cliffhangers que l'auteur utilise pour doper l'attention du lecteur, ni même la fin, pourtant pleine d'espoir, ou encore le personnage de "Poutine" qui seul a su m'attendrir.

Alors pourquoi ? Pourquoi n'ai-je ressenti aucune empathie ni pour Francine ni pour la Bougie, ou plutôt Avril. Pourquoi n'ai-je pas été touchée par la vie, les failles, les faiblesses, les chagrins sans doute, de ces femmes ? Pourquoi ne leur ai-je à aucun moment trouvé quelconque intérêt ? Sans doute parce que je n'ai pas tout compris de l'objectif visé. Plus sûrement parce ce n'était pas le bon moment pour moi de lire une telle histoire.

Je le regrette, mais ce roman m'aura laissée à la porte du bus 96.

Lien : https://memo-emoi.fr
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