« Quand une science naturelle fait des progrès, elle ne les fait jamais que dans le sens du concret, et toujours dans le sens de l’inconnu. Or l’inconnu se trouve aux frontières des sciences, là où les professeurs « se mangent entre eux », comme dit Goethe [...]. C'est généralement dans ces domaines mal partagés que gisent les problèmes urgents » ("Les techniques du corps", p. 365)
"p. 57 : les trois lois dominantes de la magie :"Ce sont les lois de contiguïté, de similarité, de contraste : les choses en contact sont ou restent unies, le semblable produit le semblable, le contraire agit sur le contraire."
p. 227 : "... on se donne en donnant et, si on se donne, c'est qu'on se "doit" - soi et son bien - aux autres."
p. 161 : "... cette chose donnée n'est pas chose inerte. Animée, souvent individualisée, elle tend à rentrer à son "foyer d'origine" ou à produire, pour le clan et le sol dont elle est issue, un équivalent qui la remplace."
p. 14 : "Ces deux extrêmes forment, pour ainsi dire, les deux pôles de la magie et de la religion : pôle du maléfice, pôle du sacrifice."
"« J’ai donc eu pendant de nombreuses années cette notion de la nature sociale de l’ « habitus ». Je vous prie de remarquer que je dis en bon latin, compris en France, « habitus ». Le mot traduit, infiniment mieux qu’ « habitude », l’ « exis », l’ « acquis » et la « faculté » d’Aristote (qui était un psychologue). [...] Ces « habitudes » varient non pas simplement avec les individus et leurs imitations, elles varient surtout avec les sociétés, les éducations, les convenances et les modes, les prestiges. Il faut y voir des techniques et l’ouvrage de la raison pratique collective et individuelle, là où on ne voit d’ordinaire que l’âme et ses facultés de répétition.
Ainsi, tout se ramenait un peu à la position que nous sommes ici, dans notre Société, un certain nombre à avoir prise, à l’exemple de Comte [...]. Et je conclus que l’on ne pouvait avoir une vue claire de tous ces faits, de la course, de la nage, etc., si on ne faisait pas intervenir une triple considération au lieu d’une unique considération, qu’elle soit mécanique et physique, comme une théorie anatomique et physiologique de la marche, ou qu’elle soit au contraire psychologique ou sociologique. C'est le triple point de vue, celui de « l’homme total », qui est nécessaire." ("Les techniques du corps", p. 368)
p. 269 : "Donner, c'est manifester sa supériorité, ... ; accepter sans rendre ou sans rendre plus, c'est se subordonner..."
p. 117 : "... les croyances magiques particulières sont dominées par une croyance générale de la magie qui, elle, échappe aux prises de la psychologie individuelle. Or, c'est cette croyance qui permet d'objectiver les idées subjectives et de généraliser les illlusions individuelles."
P. 89 : "...la croyance du magicien et celle du public ne sont pas deux choses différentes ; la première est le reflet de la seconde, puisque la simulation du magicien n'est possible qu'en raison de la crédulité du publique."
p. 134 : "Elle (la magie) tend au concret, comme la religion tend à l'abstrait."