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Critique de Karenine75


J'aurais adoré, mais vraiment adoré aimer ce roman, mais hélas, c'est au-dessus de mes forces de lectrice au long cours ! Je ne vais pas vous résumer ces Histoires de la nuit. D'autres le feront très bien, et l'intrigue est mince. La quatrième de couverture, si succincte, me passionnait déjà : un hameau, quelques personnages, des rôdeurs. Hélas, dès les premières phrases, tout s'embourbe. le style est d'une lourdeur rare. Oh j'ai bien compris que Laurent Mauvignier, auteur Minuit, maison de Claude Simon, si aérien, veut écrire. Donc on rallonge la phrase, "histoires de passer l'temps". Et on utilise le présent. Mais ça rate direct, dès l'incipit :
"Elle le regarde par la fenêtre et ce qu'elle voit sur le parking, malgré la réverbération du soleil qui l'aveugle et l'empêche de le voir comme elle aimerait, lui, debout, adossé à ce vieux Kangoo qu'il faudra bien qu'il se décide à changer un de ces jours - comme si, à l'observer, elle allait pouvoir deviner ce qu'il pense, quand il se contente peut-être seulement d'attendre qu'elle sorte de la gendarmerie où il vient de l'emmener pour la combien de fois déjà, deux ou trois en quinze jours, elle ne sait plus -, ce qu'elle voit donc, alors qu'elle est un peu surélevée par rapport au parking qui semble...."
J'arrête, cette première phrase dure une page et demie. Elle "voit", "voit pas", etc. Trois fois le mot voir, des "comme", des "que", des "qui", des "quand".
Rien d'écrit, non.
Mais du TRES lourd.
Cet auteur n'écrit pas, il explique ce qu'il veut écrire : ses personnages, les situations.
Une dissertation romancée. La répétition des termes chez Simon et Proust, est une scansion, un rythme. Là, c'est "qui, que, quoi, donc, ou". Et encore, c'est plus fluide enchaîné comme ça. Il y a aussi un ton chez Mauvignier, typique de pas mal d'écrivains masculins. Ils se veulent proches des femmes. Les hommes ont le mauvais rôle, les femmes le bon. Mais faire de nous des saintes ne vaut pas mieux que faire de nous des gourdes pour ne pas dire pire. Quel dommage, et quelle malhonnêteté intellectuelle, encore une fois, toutes ces critiques dithyrambiques dans le Monde, l'Obs, etc.
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